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Bulletin de l' art pour tous — 1903

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No 205 (Janvier 1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19292#0004
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No 205 BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

révolution de l'art dans chacune de ces régions,
BIBLIOGRAPHIE I puis jugeant qu'il élait nécessaire de donner clans ce

livre une place aux œuvres de styles français, que
nos artistes ont exécutées hors de nos frontières,
M. Camille Enlart nous montre des exemples pris à
Tous les ouvrages signalés, sont en vente aux bureaux Chypre et clans la Syrie, et dans des établissements
du Journal ou peuvent être expédiées franco de port monastiques comme ceux de Cluny et de Citeaux, à
contre mandat poste. l'étranger, qui étaient de véritables colonies fran-

çaises.

# j A côté des règles générales, M. Camille Enlart a

signalé les exceptions assez nombreuses; il a montré
LES GRANDS ARTISTES. Viennent de paraître : j les origines lointaines des formes qui sont devenues
Rubexs, par G.Geffroy; Delacroix, par M. Tour- habituelles à chaque époque, tout cela traité d'après
neux\ Titien, par Hamel. Chaque volume broché, des preuves qui paraissaient tangibles.
2 fr. 5o, relié 3 fr. 50. H. Laurens. éditeur, 0, rue Je reprocherai cependant à l'auteur de ne pas avoir

de Tournon. parlé de la peinture décorative, et d'avoir remis cela à

,, ,. . i i-4 i un autre volume il y a des peintures, comme des orne-

Le but de cette collection des grands artistes est mentations d'appareils, des décorations d'assises que

. ... • i , , ■ U / . r r i I 1 ■ . ' ' 1 i- t." '. 1 1 ^ 1 ! IIP- I M V H 1 I ' M f'( ■ ! t I ( ' U' 1 . , ... . .' . ' . . . . pT s

Disons tout de suite que cette comédie est très
spirituelle et aussi très hardie, mais pas neuve, oh!

cha-|ûe volume nous montre un artiste savamment j g'éPaVer"de^ "on '■> le sujet traité ayant déjà fourni matière à plus

étudié et entouré de _ses principales œuvres. C'est Py .mnle. • anv accessoires de l'ar. hiteclure religieuse

des plus heureux, car sous une forme succincte M_ CamiUe ^,lart au'rail dû, a mon aviS) ne

ceux qui moururent pour la liberté : Pétion, Romme,
Brissot, Vergniaud, Chabot, Grangeneuvi', et tant
d'autres, et S eyès voit, soudain, revivre le passé. Il
se débat alors contre Théroigne, qui lui rappelle sa
conduite.

Cet acte est l'œuvre d'un artiste, d'un artiste qui
ressent, ( l ce tableau, qui pour beaucoup peut paraître
étrange, nous a paru sublime, parce que Sarah Ber-
nhardt y a apporté tout son talent, ses accents enlraî-
nanls, et même un peu de son âme d'artiste, et
qu'ainsi elle fait revivre pour nous, toute cette trou-
blante et magnifique épopée de la Révolution fran-
çaise. — U.C.

COMÉDIE-FRANÇAISE : L'Autre danger, comédie en
quatre actes, en prose, de M. Maurice Donnay.

exemple : aux accessoires de l'ar. hilecture religieuse d'un roman, voire même à plus d'un drame.

! ........... "■ Qu est-ce au tond ! i oujours la même chose, l adul-

Rubens avec la série de Marie de Medicis au Louvre, , ' é di , jubé |)g dtent ,es pnncipaux

la Descente de croix, d'Anvers ses pages magistrales ia ne ,él rf •> su; ce,ui de Ker((^s \ est

aux musées de Florence, de Munich, de La Haye de entièrement polychrome et qui est plus intéressant

Vienne. Chaque volume contient 128 pages et 24 illus- couleur que par la sculpture. Séparer celte

trat.ons reproduites avec une fidélité absolue par les en d<jux voluml me a'u nuire a' |a parfaile

procèdes directs. inBlriiplinn du lpclpur

La compétence des écrivains l'excellence des m^™ello ans"i que M. Enlart n'ait parlé de

reproductions assurent le succès a cette précieuse de Caumont que pour signaler ses erreurs;

collection qui a par son format pratique, son excel- pourtant lui savoir gré d'être l'auteur de l'abc

lente présentation matérielle comme composition, 'VriaireH d'archéologie oublié en 1851 éooaue déjà ,.......

impression et papier, un cachet d'élégance de clarté, S^JS^^TJSSoR niait fias encore l'Ecole avec le n- 1, est sans forlunef Donc, pour les

de charme essentiellement trançais. Rappelons que la Linp vncn]P rf,mmf. miiouru'hui et les erreurs de besoins de l'entreprise commerc aie de l'association

collection Les Grands Artistes est placée sous le haut en p leine voguecomme aujou rdihui elles eneurd Ernslein-Jadin, tout le monde vient s'installer à Paris,

patronage de l'administration des Beaux-Arts qui a 1?51 ne d0iven Pas eirje ugees avec lamenio j D„„;c. „'„; ^A„M„ ,,„,„ ,„.„,,„,.,,„..„„,_

oulu .ainsi encourager cett, nouvelle bibliothèque "^eur q» * da . nt dB fljj. _

^œ'Suï'^Xwen.ment sont: sommaires qui n'auraîent pas dû trouver place dans

» ; >.•; „ r m,,,,*,- />„-„- ,^nn a Mo-„„m ce beau livre, mais ce sont la de légers détails, et le

Raphaël, Par Eugène Muntz Durer, par A. Ma, gu.l- ' E , ffle ?argement atteint,

lier ; Watteau, par G. Sea.lles. gon ^ ^ admirer rart ckfla Franc% et du moyen

r ™ ,rrr t r o r** Dv P,'v^Dprc rr . j/ j âge, mais, par contre, il va créer une foule de petits leme - ne s avise-t-elle point d'avoir seize ans, de

LES VILLES DARl CELEBRES Viennent de archéologues locaux, à la monographie facile, qui devenir temme et de s éprendre, avec toute la force

paraître : Nîmes, Arles, On.^ge, par Roger Peyre pourront au moins, il est vrai, se documenter avant d'un cœur qui n'aimera qu'une fois, de qui? de l'amant

(85 gravures) ; Gand et Tournai, par H. Hymans d'écrire de sa mère.
(120 gravures); Courdoue et Grenade, par Eugène 1

Schmidt (07 gravures). Chacun de ces volumes , , , r ,, , . , -, •,, , ,

broché, 4 fr.f relié, 5 fr. H. Laurens, éditeur. LE MOULAGE. Recueil 1 lustre des moulages du

Louvre, du Trocadero et de l école des Beaux-Arts,

Les villes d'art, voilà un heureux litre, qui évoque „ar Elie Sadanne. (Librairie de la Construction

bien la pensée de Cordoue, de Grenade, de Nîmes, moderne).

d'Arles et d'Orange, cette appellation est une décou- , .

verte. On parlait toujours dans les géographies que Voila longtemps qu un recueil semblable aurait du

tère ; mais ici il se complique par l'amour de la
fillette qui a grandi, sans que la mère s'en doutât,
pour le bellâtre qui est le Don Juan de la maman et
l'ancien ami d'enfance retrouvé de celle-ci. Dois-je
vous conter la pièce?

Claire Jadin et Freydières (l'amoureux d'enfance),
séparés par les péripéties de la vie, se retrouvent chez
Ernstein, riche industriel, collaborateur du maii; car
Claire est mariée, et Jadin, qui est ingénieur, sorti de

et c'est Paris qui décide de la vie de Claire. En effet,
puisque Freydières est, inévitablement, l'ami de son
mari, elle le verra chaque jour, et alors comment ré-
sister à l'homme aimé? D'ailleurs, la résistance ne
dure pas longtemps. Mais voilà, après quelques an-
nées d'un parfait bonheur, la fille de Claire — Made-

Au dernier acte, une cruelle alternative s'impose à
Claire : choisir entre la vie de son enfant et son
amour. C'est alors que, dans un mouvement de ten-
dresse désespérée, elle se sacrifie. Freydières épou-
sera la fille de sa maîtresse. O morale ! que fait-on de
toi dans ces quatre actes ?

Ma gré ce sujet si banal, félicitons M. Maurice
Donnay puisqu'il a su communiquer la pilié et l'emo-

de ville de commercé, de ville maritime ou de centre être publié aux frais de l'administration des Beaux

houilliers, et cette « ville d'art » jette une note ao-réa- Arts, qui catalogue ses moulages par des numéros tion à la salle, et que cette pitié et cette émotion, en lai

blement mélodieuse tt en regard d'indica1 ions vraiment charmantes comme sant passer sur les grossièretés du dialogue, attirèrent

1» Nîmes, Arles et Orange forment un groupement celles-ci : n° 000 Buste d'un inconnu, par Inconnu, ou

qu'on pourrait appeler les Villes latines de France. Ornement, provenance inconnue

C'est une page importante et glorieuse de notre H appartenait comme toujours a l'initiative privée

histoire que M. Roger Peyre exhume en étudiant ces de donner l'idée d'un recueil illustre et de la mettre

merveilleux monuments appelés : maison cariée, à exécution. Cette idée est heureusement venue a

arènes, arc de triomph-, p <nt du Gard alyscamps, M- Elie Sadaune, que l'art du moulage n'empêche

etc., etc. Les périodes les plus rapprochées de nous pas d'être statuaire de talent a ses heures.

n'ont pas du reste été oubliées par l'auteur qui nous Son recueil est présenté d'une façon très artistique, peut s'étonner que, dans un délai aussi court, l'on

monue ce que ces villes doivent à la période gothi- !l comprend vingt grandes planches contenant deux puisse arriver à exécuter avec perfection des œuvres

que, à la Rt-naissanee et aussi à nos contemporains. cent cinquante reproductions d'une lumière bien comme celles que nous avons entendues.

La profonde et agréable érudition de M. Roger Peyre choisie; c'e-t un livre qui rendra de grands servie s Brahms est connu dans le public courant par

porte ur tous les chefs, après avoir évoqué les jeux aux architectes, et qui me paraît indispensable aux ses admirables danses; mais Colonne nous a révélé

romains du cirque, en temps voulu il nous parle des professeurs de dessin. j un musicien tout_autre î iin^gran'd poète et un des

trouvères et finit sur des vers de Mistral. Henry d'IlERViLLE

tout de suite la sympathie du public. Ajoutons à cela
l'admirable talent de nos grands comédiens, et l'Autre
danger court à la fortune. — G. L.

CONCERTS COLONNE.
En regardant le trimestre qui vient de s'écouler, on

meilleurs compositeurs de l'Allemagne contempo-
raine, avec ses quatre symphonies. La d< uxième a
remporté un succès très légitime et bien mérité; il y a
là un véritable effort artistique qui satisfait les plus
difficiles.

Le succès de la neuvième symphonie avec chœurs,
de Beethoven, n'a étonné personne, chaque œuvre
émanant de ce maître étant empreinte du génie le

2° M. Hymans, dans Gand et Tournai, continue sa
série d'études des villes belges, on y retrouve toutes i ^^c%^ç&c%^^<^c^4>^^<^<&ç&^^<^^ç£>4?

les qualités que l'auteur avait dépensées à profusion --------

dans le précédent volume, Bruges et Ypres. Monu-
ments, ■vieilles mais-ons, anciens quartiers ou quais, . . ,
tous les charmes de ces villes en un mol, avec leurs CHRONIQUE ARTISTIQUE
beautés et leurs caractères, leurs richesses et leurs j _

souvenirs défilent sous la plume de l'éminenl I plus pur. Dans celte neuvième symphonie, Beethoven

critique. , a a'16'"' 'e sublime de l'art. Elle ressemble assez à

3° Avec Courdoue et Grenade, M. Schmidt nous THEATRE SARAH-BERNHARDT : Théroigne de celle en ut mineur, mais l'hymne glorieuse de la fin l'a

montre les splendeurs de la civilisation maure. Méricourt, pièce en six actes, de M. Paul Hervieu. fait préférer au public.

Mosquée de Cordoue. Alhambra, de Grenade, quelles Théroigne de Méricourt, de M. Paul Hervieu; les Le neuvième concert a été pour Gernsheim l'occa

idées ces deux mots, n'evoquent-ils pas à l'esprit Ce Mauvais Bergers, de M. Octave Mirbeau. Je rapproche s'on d'affirmer son beau talent. Sa symphonie en ut

ne sont cependant pas les seules richesses de ces ces deux pièces, quoique très différentes comme mineur est très belle et très poétique ; l'adagio, qui a

villes féeriques, l'architecture mauresque a laissé époque, parce qu'elles font ressentir les mêmes sen- été bisse, rappelle Brahms, et le su passe en quelques

d'autres souvenirs que les Espagnols malgré la haine salions'et éprouver le même frisson. Que ce fût en points.

de 1 envahisseur et de 1 infidèle ont respectés en grande 1793 ou que cela se passe de nos jours, c'est toujours Claude Debussy, l'auteur de l'inoubliable Pelléas

partie. Au sic plus il ne s'agit pas d'être injuste vis-à- ]e même saisissement que fait éprouver la force bru- et Mélisande, nous a fait entendre la Demoiselle élue.

vis de p rsonne, et M. Schmidt, pour mieux exhaller taie émanant de la populace furieuse. Ici, comme à l'Opéra-C^omique, le ta'ent si personnel

les Arabes, n'a pas oublié les Espagnols; il nous H y a dans Théroigne une longue contention de de l'auteur a transporté les auditeurs; vo la du véri-

signale force belles choses de leur art, parues depuis l'effet qui pourrait finir par lasser, si les cinq actes, '' ...

un temps plus ou moins rapproche du nôtre. qui amènent le dernier, n'étaient parsemés de trou-
vailles délicates, de sensations d artistes ou de faits

MANUEL D'ARCHEOLOGIE FRANÇAISE. historiques. Comment, en effet, pourrait-on oublier

Depuis les temps mérovingiens jusqu'à la Renais- ces délicieux passages sur le calendrier révolution-

sance. Première parue : Architecture religieuse,par naire de Fabie d'Églantine, et comment pourrait-on

Camille Enlart, ancien membre de l'école française faire pour ne pas se souvenir de Sarah Bernhardt,

de Rome, conservateur de la bibliothèque des Beaux- expliquant germinal, floréal, prairial, ou messidor,

Arts. Alphonse Picard et fils, éditeurs. thermidor et fructidor? Il y a comme cela des pas- toujours le signe d'un grand talent

L'ouvrage de M. Camille Enlart est une œuvre sag< s charmants; mais on attend Sarah Bernhardt,
utile pour la propagation de la science archéologique, ,cal' 1 on. senl b,en clue ce grand talent va se déve-
l'auteur ne pouvait" être mieux choisi: suppléant de lopper dans une de ces scènes qui emporlentle succès.
M. de Lasteyrie à l'école des Chartes, conférencier Celle belle "cène, c'est au dernier acte qu'elle se
érudit, professeur d'histoire à l'école spéciale d'archi- passe; ma s elle vous dédommage bien de l'attente,
lecture, c'est en s'efforçant d'exposer à ces auditeurs fheroigne, Sarah Bernhardt, est folle dans uncabanon
très divers l'hisloiie nationale qu'il a été amené à °e la Salpêtrièrè, cela depuis bien des années, et
réunir ei à coordonner les matériaux du livre qu'il l'Empire a ramené le calme; Sieyès, grâce à la sou-
présente aujourd'hui. plesse de son esprit, devenu comte et grand digni-

Ce livre très documenté, et cela d'une façon sûre, ta.ire cle ''Empire, vient, par hasard, visiter la Salpê-

a été conçu avec 1 idée d'être utile à tous ceux qui trière, et il est amené à rencontrer son ancienne

désirent s'initier à l'histoire de l'architecture fran- confidente, Théroigne de Méricourt. Celle-ci s'étonne

çaise du moyen-âge, et spécialement à ceux qui n'ont de le voir encore vivre, quand tous leurs amis ont

pas eu la bonne fortune de pouvoir suivre les cours disparu dans la tourmente révolutionnaire; elle lui

de nos grandes écoles. reproche ses actes, et, dans sa folie, lui montre les

L'auteur écrivant autant pour ceux qui désirent fantômes cle Camille, de Danton, de Barbaroux, tout

acquérir des notions générales que pour ceux qui comme lorsqu'ils se réunissaient avec lui, Sieyès,

prêtèrent se spécialiser dans l'élude d'une région dans l'appartement de Théroigne, rue de Toutnon.

quelconque cle la France actuelle, a cherché à suivie Puis> son hallucination grandissant, elle évoque tous

table ai t plein de sentiment, plein de jeunesse, c'est
la nouvelle école : l'école de la lumièie et du
progrès !

Mais ni Gernsheim, ni Cortot, qui a conduit le
Crépuscule des Dieux et Tristan, ne conduisent de
celle façon simple qui plaît tant au publie. Ce n'est
plus le talent incou parable ce Colonne, qui dirige
son orchestre avec cette simplicité si belle, qui est

PROGRAMME DES SPECTACLES

Opéra........ P. N. Paillasse; Bacchus.

Comédie-Française. P. N. L'Autre danger.

Odéon........ P. N. Résurrection.

Saràh-Bernhardt . . P. N. 7 héroigne de Méricourt.

Vaudeville...... P. N. Le Joug.

Renaissance..... P. N. La Châtelaine.

Chàtelel....... Les Aventures du capitaine

Corcoran.

Ambigu....... Le Juif Errant.

Cluny......... Le Paradis.

Nouveau Cirque . . Spectacle équestre.

9800 — LLbraiDes-Iiroriir.erieî réunie-, rue Saint-Benoit, 7, Paris. — Motteroz, diieelear.
 
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