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Bulletin de l' art pour tous — 1903

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No 211 (Juillet 1903)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19292#0025
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L'ARTPOUR-TOUS

Encyclopédiel 'artindustriel et décora tif

ï p

■paraissant to"us les rruHS

FONDE PAR EMILE REIBER

Directeur: Henry GUÊDY, architecte (S. a. f.)

Librairies-Imprimeries ré unies

"•-vîX uîuannuel: &. ^SL im.i .iiiihiiiihll Arvcienae Maison MoreL

i^ra^.^^ paris ^

7, rue Saint-Benoit \V__^^"4^)

42e Année - Juillet 1903

NOTICE SUR L'ART Ali MORîPR !?ait les "oms- lauti* colorai a carie Les , magne, à Harlem, Mayence ou Strasbourg,

AU JUUKlEK figures et même les lettres étaient taillées dans j l'honneur d'un perfectionnement qui a permis à

Impression xylographique le bois. Après avoir chargé le moule ou forme, i l'imprimerie de créer tant de merveilles. En

^ d'encre noire, d abord a la détrempe, on y eten- nous inclinant devant la gloire de l'heureux in-
du xvc siècle (1) dait une feuille de papier humide, puis on venleur, nous ne cherchons ici qu'à constater
par M. le comte DE M El UN passait plusieurs lois sur ce papier un Irotlon ies essais qui précédèrent immédiatement sa

composé de enn et de bandes d étoffe, et 1 em- précieuse découverte et à retrouver la trace des

preinte se reproduisait. , , premier pas et le bégaiement de cèt art sublime,

L'esprit humain est ainsi fait ciu'il recherche , 11 "e fut pa,s dlfflC'le Rendre CG, procédé a encore au berceau, qui bientôt s'élança comme

avpp uni • •* • ' q • „ AiA dés figures autres que celles des.cartes et géné- un séant dans la carrière

avec une ardente curiosité les premiers ele- „„,__A A^ t,,^ofc, f_„k „a„w„i?Aa a ! un geant uans id m.

ments de tout ce qui, plus tard, a été grand dans
le monde. Il veut savoir quelle a été l'enfance
des grands hommes, comme pour découvrir

dans leurs premiers essais de la vie le germe • ,., ,

des vertus ou du génie oui les a rendus cé- premières éditions imprimées d un seul cote. randi 0Ll Memoriale quatuor Evangelistarum

lèbres. De même il est avide de connaître le La page blanche porte la marque des lettres en [es éditions, princeps du Spéculum humanœ sal

principe des inventions extraordinaires qui ont reliel el esl quelquefois maculée par le frotte- vadonis, en hollandais, dont la bibliothèque de

exercé quelque influence sur l'humanité. Or, ment. Vers 1420, les images de piété avec quel- Lille possède un curieux exemplaire, et l'Ars

jamais ce sentiment ne paraît plus naturel que cIues liffnes de text.e gravées par ce système, moriendi, dont la traduction française intitulée

lorsqu'il s'agit d'une découverte destinée, avaient les mûmes dimensions que les cartes a l'Art au Morier, fait l'objet de cette notice,

comme l'imprimerie, à agrandir dans une pro- jouer ; on n'avait fait que transformer les figures L'Ars moriendi, attribué dans le catalogue du

portion presque illimitée, l'horizon de l'intelli- en les dépouillant de leur tournure militaire et les duc de La Vallière, à Mathieu de Cracovv,

gence humaine, puisqu'elle propage et conserve, entourant dune espèce de nimbe. C'est ainsi docteur en théologie, qui se distingua dans cette

au profit de chaque homme et de'chaque siècle, ^uc leJeu' qul ne Passe PaK Pour être h'es sYm- science d'abord à Prague, d'où il fut chassé par

leslumièreset le génie de tous les siècles et de j ^ _ j la secte des Hussites, ensuite à Paris et à Hei

ralement à des sujets pieux, fort recherchés à Après les histoires des saints tracées en quel

cette époque. Les anciens livres d'images font ques [ignes autour des personnages ou sur des

reconnaître ce mode de reproduction dont on rouleaux sortant de leur bouche, on cite parmi

retrouve également plus tard la trace dans les jes premiers livres gravés en bois : l'Ars mémo-

ions les hommes. On sait avec quelle ardeur
les villes, les nations elles-mêmes se sont dis-
puté l'honneur d'avoir vu naître dans leur sein
l'inventeur de cet art admirable, celui qui a
jeté la semence contenant en- germe tous les
progrès que le travail de la postérité devait
faire éclore. Un de nos savants confrères, dans
sa remarquable préface du catalogue cle la
bibliothèque de Lille, en combattant avec les
armes du plus vaillant et du plus habile cham-
pion en faveur de Laurent Coster de Harlem,
nous a prouvé le zèle que, dans cette lutte paci-
fique, chacun portait à la défense de son pré-
tendant, et montré en même temps quel nuage
enveloppa d'abord le foyer d'une aussi éclatante
lumière.

Mais si le nom et la vie de l'homme à qui la
Providence avait réservé ce précieux privilège
devaient exciter la curiosité publique, elle n'a pas
été moins vive à l'égard cle ses premières œu-
vres, de cette expression encore incertaine du
génie, semblable aux ébauches des grands
maîtres, dont les traits informes en apparence,
révèlent déjà un chef-d'œuvre. Aussi a-t-on
recherché avec sollicitude et au prix des plus
généreux sacrifices, ces éditions aujourd'hui
très rares, qui ont précédé immédiatement
l'impression en caractères mobiles. Outre l'inté

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delberg, et mourut évêque de Worms, en 1410,
esl regardé par de savants bibliographes comme
le premier livre ayant ouvert la voie à l'imprime-
rie actuelle.

Le baron d'Heinecken en compte sept édi-
tions latines, et Ebert en porte le nombre à
huit. Plusieurs présentent peu de différence
entre elles et ont été probablement tracées avec
les mêmes planches. La Bibliothèque Impériale
de Paris en possède deux exemplaires in-folio,
imprimés en caractères métalliques, 11 en existe
aussi deux traductions allemandes. Mais jusque
dans ces derniers temps, on ne connaissait pas
de traduction française. Un seul livre français
porte trace cle cet ouvrage : une édition donnée
à Paris, en 1504, par Michel le Noir d'un livre
intitulé: des Regnards traversans les périlleuses
voyes des folles siances du monde, contient deux
planches gravées en bois d'après VArs moriendi.
Le savant auteur qui rapporte ce fait exprime
le vœu, digne d'un fervent bibliophile, que l'on
découvre un jour la traduction française cle
l'ouvrage entier.

On comprendra facilement ce désir, en se
rendant compte de l'importance qui a toujours
été attachée aux premières éditions de ce livre
remarquable. Attribuées à Laurent Gosier de
Harlem, elles ont été évidemment les intermé-

1 uur1"'"'----- ,., j, ! ------ \j \ —------, -------------- ■-------....^..v Ul^V/L IIIVJ"

rêt qui s'attache aux éléments ci une grancie chaires entre les gravures grossières des sou-
découverte, elles offrent le mérite cle nous mi- L'art au morier dards ou des saints, et l'impression en caractères
lier à des procédés qui.P"^^.8^; SŒœ' mobiles. M. de Bure, dans sa. bibliothèque in-
de nos jours, parce qu ils ont ete mis pai ic structive, lui donne les litres les plus pompeux,
génie d'un seul à la portée de tous. pathique aux lettres et aux sciences, leur rendit « Ars moriendi, dit-il, editio primœ vetustatis,
Les premières gravures ont ete produites sur à gQn début un service signalé. Bientôt on grava longé anterior biblis Maguntinis et opus rarissi-
le papier par la taille en bois, qui dérivait elle- deg jmages pius grandes destinées aussi à l'en- muni, paucis notum,paucioribusque visum, absque
même de la sculpture et ont été le prélude cle himinure, puis on ne se contenta plus d'une ulla loci vel anni indicatione. » 11 ajoute : « Tous
l'impression des livres. L'on grava d'abord des brève explication enroulée autour du personnage, les bibliographes qui ont parlé de cel ouvrage,
cartes à jouer dont le baron de Heinecken (2), • jmp0Sait à l'auteur une discrétion gênante, l'ont regardé comme un des livres les plus rares
dans sa mémorable dissertation sur 1 origine de on vouiut parler à l'intelligence comme aux yeux qui puissent exister, el ils en étaient si persua-
la gravure, fait remonter l'invention, en Al e- du pUblic : à la page d'image fut ajoutée une des qu'ils ne l'ont jamais annoncé que décoré
magne, au commencement du XIVe siècle. autre feuille consacrée tout entière' au texte de l'éloge dont nous avons l'ait suivre son.intitu-
Nous avons la prétention cle les avoir inventées explicatif, et les premiers livres parurent. lé. Ce rare volume est composé cle vingt-quatre
plus lard pour amuser l'un cle nos rois. Elles ' pétaient des ouvrages illustrés comprenant pages imprimées à la manière des estampes,
étaient alors peintes à la main. Quelle qu en deg sujets historiques et particulièrement des etc. »

soit l'origine, les caries exigeaient le concours scènes empruntées au Nouveau et à l'Ancien Mais si l'édition latine, qui a été si souvent

de deux artistes. L'un gravait la figure et impn- j n;estament, avec un texte plus ou moins dévelop- reproduite, mérite, par son antiquité et sa

pé, toujours gravé sur bois. Le premier pas rareté, une telle admiration, que dirons-nous

était franchi, mais qu'aurait été celte imprimerie de sa traduction française qui, jusqu'en ces der-

i) Voir planche 4235 les reproductions réduites que j immobilisée qui, pour chaque volume, chaque niers temps, avait été complètement inconnue,

avons fait exécuter directement d'après l'original. page, chaque mot, exigeait un véritable travail et qui, sous le nom d'Art au morier, présente

nous

12) Idée générale d'une collection complète d'estampes, de sculpteur, sans l'invention des caractères les planches d'une des premières éditions

avec une dissertation sur l'origine de la gravure et sur mobiles ! Nous n'entrerons pas dans les savantes latines, et a dû être imprimée à peu près à la

les premiers livres d'images. - Leipsic et v.enne, chez j ussions assignant à la Hollande ou à l'AUc- même époque ?

Jean Paul Krauss, 177.1. , 70 1

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. - N° 211.
 
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