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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 208

homme ; aussi il y a là deux cents hommes qui j heildelberg ) positions de colonnes et de pilastres de saillies

devraient être rivaux, et qui ne sont qu'émules, _ et de ressauts, qui tiennent du contrefort se

qui devraient commander et qui obéissent, qui J rapproche de l'architecture religieuse,' se

1 Les touristes rattache davantage à l'art septentrional. Pour le

et voyageurs, reste, ce sont de toutes parts des mouluiations

chaque jour plus et ordres à l'antique, des niches à coquille

vivent tous, les yeux fixés sur un seul! Quelle
peinture! Raphaël conçoit, il esquisse; il passe
à Jules Romain qui ébauche, Jules Romain passe

de la peinture comme on administre un royaume; ]-t></ ^CxS^VA' après avoir ad-

c'est peindre comme Napoléon régnait: tout / 0 / \ / \ miré le chef

cela c'était Raphaël. Or, pendant que cette cxis- )rV / d'oeuvre d'Erwin

tence phénoménale et princière se développait v(£u de Steinbach, à Strasbourg, de

enni qui achève; puis Raphaël reprend et J^PM^i nombreux, qui et des frontons, des médaillons et des car-

l'etouche; puis les autres élèves copient et ré- ^^Si^y^^^^ff ■ parcourent la val- touches, des rinceaux et des grotesques, à cette

pandent les œuvres du maître; le travail se dis- f?^^£3^r^%-^^é \ lee du Rhin, ne différence prés que le Friedrichsbau se com-

tribue comme d'un roi à ses ministres; c'est faire j ^^ft^y^e^VtV ($£f'( manquent pas, | phque dans le détail de ces formes Lourmentées

et déchiquetées, fort en faveur au temps de
Dietterlin.

Quant à la statuaire, elle est tout à fait remar-
quable avec les vertus chrétiennes et païennes,

Si noblement, pendant que ce beau jeune homme Wv[ visiter Heidelberg, sans conteste les dieux de la Fable et, les héros de l'Ancien
de génie, vêtu d'habits magnifiques, parc de wA une des villes les plus curieuses Testament qu'abritent les niches du palais
toutes les grâces, emplissait le Vatican de ses m \ et les plus pittoresques de l'Aile- d'Othon. Mais c'est au palais de Frédéric qu'on
chefs-d'œuvre, et vivait comme un souverain \<>-n magne. Quoique de construction doit surtout l'admirer; elle s'y révèle avec une
dans cet admirable édifice tout peuplé de ses V/rfl récente, elle est fort agréable- 4'°rce de réalisme, un sentiment de la vie extra-
jeunes élèves, il y avait dans un coin du palais ^ (U ment sUuée sur la rive gauche ordinaires. Nous sommes en présence de véri-
saçré, un autre homme qui vivait tout seul, qui f?''Y\\ t,L1 Neckar ; enserrée en tables portraits, et, une fois encore, l'art sep
peignait tout seul, sans vouloir même d'un aide j 6-V „(ê\ une longue bande de ter- tentrional.maraue l'œuvre de son fimn^ïni* n
pour broyer ses couleurs, qui n'envoyait cher-
cher de copies ni en Grèce, ni à Naples, mais
devant lequel posait sans cesse comme seul
modèle, sa pensée et le corps humain ; un homme
qui passait au milieu de toute celte foule sans
que personne lui parlât, quoique chacun se dé-

rain entre la rivière et la

tentrional marque l'œuvre de son empreinte. On
y voit Charlemagne, l'empereur Louis de Ba-

couvrit le front 'devant'lui âvec respect, un J ; ^ açadeNord. de magnifiques point/de
homme déjà vieux, sombre, souvent mauiuc, VLie) [animation due a la

qui n'avait ni les grâces du visage ni l'éclat de présence de nombreux étrangers, le mouvement
l'opulence, cet homme était Michel-Ange. Que d'une vie universitaire intense: voilà Heidelberg.
la gloire bourdonnante de Raphaël l'ait blesse J C'est par le château, l'un des plus beaux

exemples de la Renaissance allemande, que
Heidelberg se rattache à son passé. Ses ruines
lui rappellent ce qui lui tient le plus au cœur,
son histoire et la fondation de son Université ;
elles participent à la vie moderne et sont encore
de toutes les fèLes.

montagne. Elle est dominée vière, le roi Christophe de Danemark, puis
par les ruines rouges de j Robert Ier, le fondateur de l'Université de llei-
son château qui sont noyées
dans la verdure. De grands
arbres, de beaux ombrages,

au cœur, je le crois; qu'il en lïil envieux, non.
L'envieux veut le malheur des autres encore
plus que son propre bien; et .Michel-Ange ne
demandait pas qu'on oubliât Raphaël, mais il
voulait qu'on se souvint, de lui. Qui oserait
blâmer le vieux. Corneille de s'en aller rêveur

après le triomphe de Baja^et? Donc, tourmenté "~^7ll,g. »^*^.
du besoin de vaincre son jeune rival, et crai- Qu on imagine un vasle quadrilatère bordé de

gnanl une lutte nettement' établie (car il avait constructions et flanqué de tours à ses angles,
abandonné le pinceau depuis longtemps), il fit Au fond de la cour intérieure, vis-à-vis de la
\î^-,.„ nMbUv* nnmmA porte d entrée, le palais de Frédéric {Fnedrichs-

venir de Venise un coloriste célèbre, nommé
Sébastien, et composa avec lui un tableau de
la Transfiguration pour l'opposer à celui de
Raphaël, qui, quoique inachevé, faisait déjà
beaucoup de bruit: Michel-Ange s'était chargé
du dessin et de la composition, Sébastien du
colori. Enfin, un jour on exposa les deux La-

pas moins le maître de Raphaël. On ne doit pas

juger sur cette épreuve; car un ouvrage fait à j ^^^f^ç^)-- J delberg en 1386, Robert III, Olhon-IIenri Fré-

dei.x ne peut pas être un chef-d œuvre; il y a ^ , J% V / ^ J déric fV, qui, plus ou moins, ont.coXué aux

dans toute grande composition une liaison étroite ( \- \ embellissements des différents édifices, Jean

Casimir, le constructeur du premier grand ton-
neau. Ce sont les fondateurs et les ancêtres de
la maison palatine, les têtes couronnées delà

(Friedrichs- Bail).
Fronlon Est de la façade de la cour.

entre la pensée et l'exécution qui en fa 11 un lé
et la puissance. Molière seul aurait pu mettre
VAvare en vers Le combat que Michel-Ange

soutint à moitié contre Raphaël n'établit donc c v famifie et les électeurs Et je n'ai pas encore

rien nonr RanhaêV sans compter que le grand fe.. V xk ^ j(î parlé des autres parties du chaleau, de la grosse

AïuLn^h™kTle»t*lre de' cet artifice "ÇL - - s tour, de la tour fendue, de la chapelle, duSieux

puits, de tous les coins pittoresques de la cour

I cire tio cet a.ruin-'c

Michel-Ange, honteux peu - lrCmbler sa > ou des fossés, enfin du superbe'panorama dont

Aussi entre ces deux S^nie & ce\a\ qui m d seg deux hauts frontons triangu- On a constitué dans quelques-unes des salles

jours immense diffeience qu i second. ,air^/â rauche, c'est la plus vieille partie du du château un véritable musée ou sont groupes
vient le premier de celui qui vien Aftleau le vieux palais, le palais de Robert, et, de nouveaux souvenirs relafils à l'histoire delà

Expliquons-nous. Peruein il imita le Vdroile' le bâtiment élevé par Othon-llenri en famille palatine, du château et de la ville. Ce

Quand Raphaël était chez ^> ,rul L1C la \^àuo-Hétnrtchsbau). sont les portraits des comtes palatins, des

Perugin, le surpassa en 1 111 "'), ,„s oUVrai;es . ,0 H~rnier et le palais Frédéric, par leurs I savants°de l'Université, de généraux et d hommes
limite de l'art était là. Ensuite . v. >cfa ° iorilé £ ^ k frontispices, s'imposent immédia- d'Etat, des vues de la ville et du château à diffé-

de Léonard de Vinci; il cornput ia s i maUre; ment à la vue • et quand on se reporte de l'un rentes époques, des manuscrits, des médailles

de dessin et d'expression de ce g ff ,de fm*.tre on est frappé par cet opposition de et des autographes .
et se mettant aussitôt au travail, H = . } en_ p lau'f,'i dnns [e Friedrichsbau s'affirment Dans un tel ensemble, on s imaginerait volon-

reproduire le faire de Léonard, e;P< , u ful lignes M ' 1
corc à aller plus loin que lui. I lus w
frappé du coloris de Pra Bartolomeode &a
Marco; et telle était sa prodigieus^isMnc
pour faire passer en lui les quali tés>_de» ^
que bientôt sa peinture effaça cette cii el
qu'il avait étudiés. La Vierge-a a. w nde
son Saint Jean,sont exécutés dans ce c » ure
manière. Enfin, plus tard encore, il ^ Hld ,
de Michel-Ange il prit dès ce f.^Ee
appelle sa troisième manière. Vote, comment
passa ce fait assez curieux : „r«m»r<w»lle

Raphaël avait une réputation ««vepseue,
c'était le plus beau moment de sa glone, »
«naitles loges du Vatican; maisce^éUes b

cieuses et si célestes quelles lussen . =====^=^7=^?-^TT

quaient de majesté et de grandeur. Dans^niem^ 1 |UJW ^< U V"

s1ZS4àsf|ranS ' ' CUMeau de Hdde.berg (FHadrichs-Bau). - Délai, de la façade da prcnle, elage, ^ de ,a cea,

eu une querelle avec le pape, d ^"/"chapelle , . c mMn MeinrichsBau se pour- ) tiers vivre de la vie de jadis si l'on n'était dis-
rence : Bramante avait les clefs de la ^ P? verlicales, et dans Ollo-1 lemi icnsoau V „ dans gon ,.ôve ar la foule cosmopolite des
Hixline; il y conduisit Raphaë en sec ^-Mj;' ^ivent obsUnémenl dan sens no lourisles en inspection, de tous ces gens qui
Raphaël eut-il jeté un coup cl cp.l si cet le nc ToUsdeux procèdent ^ a Renaissance • abandonné la longue rapière pour mettre
Peinture, qu'un nouveau jour ecla a et se ian_ { un pai ses cor menés ]n lo tle de Uieàtre en sautoir, et le livre
Çant à l'instant sur son échalaud, i effaça e. m , dcssinanl très ne terneles - cVheu? qu'ils savaient à peine lire pour le
Uèrementun tableau qu'il *™*b™£$e&«ïe Sages, nous montre les'S^a? ses super- fiœdekér dont ils dévorent avidement les des-
commença dans un nouveau atyle. Miç".^ d,au dela des Alpes, i eriplions.

revint, il vit l'ouvrage de Raphaël, et ciin ^ ^----- Edmond Martin.

Bramante a montré à Raphaël ma fresque T^^otT^T

la Création. (/1 $uivré). (!) Il a ôlé construit do 1601
 
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