BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
N° 210
M. Hirth : Il faudrait être peintre chinois et avoir ) En raison de l'origine calligraphique de l'art japo- j II faut étudier ce qui nous précède pour apprécie»
passé sa vie en peignant et en se perdant dans des nais, nous ne serons pas étonné de voir dans le ce qui se l'ait aujourd'hui et prévoir ce que nous ré-
pensees abstraites et profondes sur l'art pour corn- Goua^en des suites de planches montrant la façon serve l'avenir. Il serait curieux de connaître plus en
prendre ces courts axiomes d'exécuter un arbre, un bambou, un oiseau, et l'on détail cet ancien enseignement de l'art au Japon et
El cependant il s'en dégage ceci d'intéressant: c'est décompose le travail en numérotant les coups de de le comparer ensuite à l'enseignement professé
que cet art avait une technique avancée, reposant pinceau. par les grands artistes de la Renaissance; nous res-
sur des précep'es excellents, que nous pourrions en- Ainsi, pour peindre un bambou, il^faut connaître tons convaincu que le parallèle mellrait en évidence
corc proposer à la méditation des artistes nouveau les règles de l'ombre (m), l'analogie des conseils donnés comme des règles im-
genre créateurs d'un art néo-chinois ou japonais, O del'1 lumiere 'es posées. Userait nécessaire toutefois debiensè pénétrer
parfois indigeste. ic^*-« * £1 règles relatives à la forme du sens et de la valeur des règles japonaise, car, si
Il est conseillé à l'artiste d'avoir de la vigueur, de f\ des nœuds, la hauteur plusieurs lignes de cet article paraissent amusantes
l'exactitude, de la délicatesse, de la dignité, de la ri- V S^'f^V des branches ' à leur et drôles, qui sait si elles ne sont pas très justes el
chesse. de la clarté, de la légèreté; il doit corn- ^ rfl\\ nombre> Soit à SaL,che> très sérieuses, lalraduction,nonéquivalente,ne nous
prendre les styles et les manières des grands peintres j ^*Wl soit à droile; à la l'orme donnant pas la valeur exacte de celte phrase, née
des feuilles, qui ont cha- dans un cerveau chinois ou japonais,
cunc leur dénomination: „ .
Sa , , ,. -.i c.-j. Pillet.
l -*X V-^? VA il y a des ieuillcs en petit
^'siyïj' £^ bateau — nouvelle lune —
T$i, A ^ £z  A £k Jzk ^» ;è; ;â? éb.
prendre
anciens et modernes, mais il ne doit pas utiliser style
et manière en les confondant, donc, il ne devra pas
mélanger les styles Shîn, Guio et So.
Un Empereur doit toujours être digne, un savant
lovai et humble; un arbre sera peint autrement I
J , , .. . . 1 , IfS >\( queue de poisson — oie au
qu'une herbe; il faul proportionner les formes aux Y! Seïsoanajes v0\
dimensions du papier ou de la soie qqe l'on uti- V'\ ri
Les trois talents de Mor.alsou peuvent, d'après - d'hirondelle, l'oie
M. Hirth, se définir : . descendante, etc.
L'Esprit - le I aient - 1 Habileté mécanique. Le Kai shi Gomd , C03Sacre a l'exécution J L'Exposition d'Horticulture s'ouvre depuis l'année
Autant dire que le peintre devra posséder une des bambous dernière dans les serres du Cours-la-Reinc■ d'une
instruelion générale suffisante pour choisir avec Voicj SQn sommaire . architecture sobre, mais rayonnante d'éclat et de lu-
esprit, avec intelligence le sujet noble ou épisodique Courte notice sur la peinture du bambou. 13 règles. u^h^l? avec la Seille' qui passant à
qu'ihva représenter. Celui-c sera ensuite bien rendu, éomieût on commence à peindre un S£>T(TÏ^ÏW^ ^f0?*™™**?*
1 „ J sous toute celte nature éphémère de fleurs coupées
c'est-à-dire bien composé par l'artiste; enfin, sa.figu- bambou.............................. 9 —' et de feuillages parés pour le plaisir des yeux.
ration exige une habileté mécanique, un faire spécial, Manière d'exécuter la tige............... 5 — Il est réconfortant etsalutaire de voirainsi réunies
en
en un mot, la pratique ou le métier qui lui permet de j Manière d'exécuter les branches '......... G — un espace si restreint, les merveilles de la floreTcVst
faire vivre la s-cène évoquée. Manière de peindre la lige et ses bran- l'éblouissement desyeux, avecces heurts de couleurs
Voici les douze défauts à éviter, pour un peintre, dles.................................. 4 _ incroyables,placécs les unes à côté des autres, non par
d'après Nyo-Shizen (1260-1368) : Manière de peindre les feuilles tournées ; de" peintres qui auraient cherché des gammes heu-i
1° (Le traducteur japonais n'a pu définir en fran- vers le ciel................... .. 8 — reuses, mais par le hasard et la fantaisie; l'on est
çais); Manière de peindre les'feuilles tournées be[cé' ébl?ui: el toul <'cla dans une atmo-
2" Les dislances manquant de clarté (1); j vers la terre 6 — sphère tiède, idéalement parfumée, mais d'un parfum
3» Les montagnes non disposées en chaîne (2) ; Manière de distribuer les feuilles .'.'.'.'.'.'.'.' 3 - ''T'ikïnsi.ïôn t ? qÙi meUren,V ,
.y Un fleuve n'ayant pas de source (3) ; Manière de terminer le sommet.......... 3 - n<en durer ou'un sem • TLT™' "^f f ^
_ ,. r i . • \ n en uurei qu un seul; te seu iour ou es eurs ont
5» Un fond trop uni Manière pour diriger le sommet vers le sol 1 - été cueillies dans tout l'épanouissement de leurs
G0 Un chemin trop étroit, Manière pour le peindre horizontalement. I — beautés, car les heures laissent sur les fleurs comme
7» Un rocher n'ayant qu'un côté (3); Manière de le distribuer vers le ciel...... 2 — sur le visage des femmes, le souvenir du temps qui
8° Un arbre ayant moins de quatre branches (3); Enfin, manière de diriger ses racines. passe où elles ont clé délicieusement convoitées,
9° Un personnage ressemblant à un nain ;_____________ adorées et les fleurs qui se fanent sont si douloureuses
10» Des maisons et des terres mal distribuées; j"" " ~ ~ ~i à regarder, avec leurs tètes penchées qu'il vaut mieux
11" L'épaisseur de l'encre perdant le degré convc- ' A~fek-^vflaa-d'e«i (V^^itfUkefu^, ' ' Passcr sans les v0"'-
nable ;
12" La distribution au hasard, sur une peinture, des
taches et des couleurs.
Si l'Empereur doit manifester la dignilé el le soldat
l'intrépidité, le barbare ou étranger doit exprimer le
désir de revoir la Chine el d'obéir à son gouverne-
ment avec plaisir (cette dernière obligation nous
paraît assez difficile à satisfaire). Pour peindre un
paysage, le pinceau doit cire guidé par notre cœur.
Voici une règle de proportion fort importante :
sachez donc, ami lecteur, que, lorsque vous dessi-
nerez une montagne de dix pieds de haut, l'arbre
aura 1 pied, le cheval 1 nich, et un homme sera aussi
petit qu'un pois.
C'est une règle secrète de peinlure qui oblige une
personne éloignée à n'avoir pas d'yeux, un arbre
éloigné pas de branches, une montagne éloignée pas
de dents et semblable à un sourcil, l'eau pas de va-
gues et montant au niveau des nuages.
C'est encore une règle secrète qui veut que l'un des
côtés de la monlagne soit couvert de nuages, qu'une
montagne rocheuse possède une source, que la tour
soit ombragée par des arbres, un chemin parcouru
Par des individus, une pierre exposée selon ses trois
''aces, etc.
Les orchidées, quoique très goûtées par un
certain public, sont des fleurs prétentieuses, sans
parfum el de forme alambiquée, sans grandes
lignes; il faut citer cependant les collections de
MM. Magne, Lesueur et Duval; mais celte fleur
sans feuillage ne doit avoir, au point de vue artis-
tique et même décoratif, que peu d'ambilion et
l'épithète de fleur est-elle bien la sienne.
Dans la première serre, le regard est attiré à droile
par un merveilleux parterre de géraniums, les colo-
ristes ici seront dans la joie. Mais la véritable exposi-
tion artistique, là où un artisle sent s'élever en lui un
bien-ê re inconcevable, (''est dans la longue galerie
qui sépare les deux serres, ce ne sont plus là les fleurs
coupées, mais l'harmonie grandiose d'une sève qui
monte, l'infinie douceur des tons et des gammes; je
crois qu'il est impossible de rêver mieux, "de plus divi-
nement chatoyant et de plus beau.
C'est ici les azalées blanches, aux pétales si purs, si
chastes qu'on n'ose les regarder, et Ls rododendrons
aux fleurs vermeilles et rouge vif, c'est du mauve
tendre au rose clair, ce sont des flots de bourgogne
doré el de Champagne qui éclaboussent de mousse
les nuances et les leintes. Ce n'est plus la nature
parée, apprêtée, où l'on sent le fil de fer qui pique et
qui appar.ûl tristement, c'est la flore où vibre dans
la lumière des ruissellements de tons d'aurore et de
El nous pourrions ainsi multiplier nos citations; il crépuscule, et où toutes les corolles montrent leurs
nous paraît que le lecteur acquerra la conviction j mignonnes tètes vers ce firmamentà qui elles doivent
hosanna vers leur créateur.
La dernière serre csl consacrée aux rosiers tiges
...... i aue beaucoup de ces principes d'exécution et de i d'être là. Toutes ensemble, dans cette charmante
.......... . „„,.„! nni f ue L>eaucuu|j y " . . ... . i„s Dius petites vous rient et vous embau-
11 ne faut pas se contenter de l'enseignement o.al . composilion> re|rouvésdans les veux livres japonais, fami le oui les plus ^ ^ ^ ^
du professeur et de l'étude des livres, il faut bien sonl identiques à bien des conseils que nous trouvons meni ei c()mme du Beethoven, c'est un timide
méditer cet enseignement : , aussi dans les ouvrages des écrivains et des artistes j 1res ,......„.,A ,,_„
« Quelqu'un me demanda un jour si le meilleur de [a viei„e Europe. Malgré la différence des mœurs
« moyen pour faire des progrès était de peindre en ^ des époques, malgré les divergences de races, l'es- ^ nain^ leg variéiés sont merveilleuses et les fiorai-
« ayant toujours sous les veux un livre de modèles „ hunlam semble toujours identique à lui-même; sons bien venues. Il faut signaler dans cette serre un
" °u de peindre en n'employant jamais pareil livre. v représenter la nature, tout en se pliant à des groupede bégonias fleuris qui sont d'un effet vrai-
« ^ lui fis cette réponse : nécessités diverses, en respectant des conventions m t charmant; cette£urjJ^*** a a- -
« Celui qui peint toujours sans livre de modèles et souvent opposees leS maîtres de tousJes^pays on u, «gio u, ,e . e^^^ c J -e.ndu
" seulement en suivant son idée n'est qu'un artiste jours enseigné les mêmes bons principes . auss ^^^rl cl de fruits. L'Exposition renferme
« adroit et inexpérimenté; son œuvre n'aura pour lus d'un jeune artiste, rêvant de créer un art nouveau P^nl^,ois u.es honorables de peintres connus et
" adni"'aleurs que des yeux peu exercés; il tombera qu unnouveau style, ferait bien de méditer eicic res- u« ^ ^ QÙ egt et ,, r.lu|
« dans l'hérésie sans jamais atteindre la célébrité. » ter les règlcs souvent si judicieuses des vieux absoiument y mettre ordre, c'est qu'il ne faudrait pas
Alnsi parle Moriatsou nrofesseurs chinois et japonais. L art est toujours en (.eUe Exposilion fût une Exposition d'œuvres de
nétuclle génèse, il se transforme sans cesse, il refusés aux grands Salons. Il faudrait, au contraire,
~---_.--- ! perp . , factures pour les maintenir en harmonie . que ies tableaux envoyés soient faits pour l'Expo-
(n i, ,. modilie _ nn„v.n„s dc l'existence; mais il ; ciiion même; le moyen est simple, faire déposer en
lis\'> La dégradation perspective est donc imposée à 1 ar- awec les necessltés ^^J\J^ Miaervê SOrtant u„°local de la Société en prenant comme' dernier
^2 La stagne, exprimée en hiéroglyphe, comporte Su^dSto»» de Jupiter. Un style ne s'invente jour d'admissioni le dernier jour de rtcgU» «Jj
lrois ou quatre dents. • 'existe ue par suite de l'évolution naturelle J œuvres de peinlure a la bociete cies Artistes tran-
t,S! L,G caractère symbolique subsiste, la peinture se ^S!,\^
Bssent encore de son origine hiéroglyphique. } de 1 Art!
çais.
N° 210
M. Hirth : Il faudrait être peintre chinois et avoir ) En raison de l'origine calligraphique de l'art japo- j II faut étudier ce qui nous précède pour apprécie»
passé sa vie en peignant et en se perdant dans des nais, nous ne serons pas étonné de voir dans le ce qui se l'ait aujourd'hui et prévoir ce que nous ré-
pensees abstraites et profondes sur l'art pour corn- Goua^en des suites de planches montrant la façon serve l'avenir. Il serait curieux de connaître plus en
prendre ces courts axiomes d'exécuter un arbre, un bambou, un oiseau, et l'on détail cet ancien enseignement de l'art au Japon et
El cependant il s'en dégage ceci d'intéressant: c'est décompose le travail en numérotant les coups de de le comparer ensuite à l'enseignement professé
que cet art avait une technique avancée, reposant pinceau. par les grands artistes de la Renaissance; nous res-
sur des précep'es excellents, que nous pourrions en- Ainsi, pour peindre un bambou, il^faut connaître tons convaincu que le parallèle mellrait en évidence
corc proposer à la méditation des artistes nouveau les règles de l'ombre (m), l'analogie des conseils donnés comme des règles im-
genre créateurs d'un art néo-chinois ou japonais, O del'1 lumiere 'es posées. Userait nécessaire toutefois debiensè pénétrer
parfois indigeste. ic^*-« * £1 règles relatives à la forme du sens et de la valeur des règles japonaise, car, si
Il est conseillé à l'artiste d'avoir de la vigueur, de f\ des nœuds, la hauteur plusieurs lignes de cet article paraissent amusantes
l'exactitude, de la délicatesse, de la dignité, de la ri- V S^'f^V des branches ' à leur et drôles, qui sait si elles ne sont pas très justes el
chesse. de la clarté, de la légèreté; il doit corn- ^ rfl\\ nombre> Soit à SaL,che> très sérieuses, lalraduction,nonéquivalente,ne nous
prendre les styles et les manières des grands peintres j ^*Wl soit à droile; à la l'orme donnant pas la valeur exacte de celte phrase, née
des feuilles, qui ont cha- dans un cerveau chinois ou japonais,
cunc leur dénomination: „ .
Sa , , ,. -.i c.-j. Pillet.
l -*X V-^? VA il y a des ieuillcs en petit
^'siyïj' £^ bateau — nouvelle lune —
T$i, A ^ £z  A £k Jzk ^» ;è; ;â? éb.
prendre
anciens et modernes, mais il ne doit pas utiliser style
et manière en les confondant, donc, il ne devra pas
mélanger les styles Shîn, Guio et So.
Un Empereur doit toujours être digne, un savant
lovai et humble; un arbre sera peint autrement I
J , , .. . . 1 , IfS >\( queue de poisson — oie au
qu'une herbe; il faul proportionner les formes aux Y! Seïsoanajes v0\
dimensions du papier ou de la soie qqe l'on uti- V'\ ri
Les trois talents de Mor.alsou peuvent, d'après - d'hirondelle, l'oie
M. Hirth, se définir : . descendante, etc.
L'Esprit - le I aient - 1 Habileté mécanique. Le Kai shi Gomd , C03Sacre a l'exécution J L'Exposition d'Horticulture s'ouvre depuis l'année
Autant dire que le peintre devra posséder une des bambous dernière dans les serres du Cours-la-Reinc■ d'une
instruelion générale suffisante pour choisir avec Voicj SQn sommaire . architecture sobre, mais rayonnante d'éclat et de lu-
esprit, avec intelligence le sujet noble ou épisodique Courte notice sur la peinture du bambou. 13 règles. u^h^l? avec la Seille' qui passant à
qu'ihva représenter. Celui-c sera ensuite bien rendu, éomieût on commence à peindre un S£>T(TÏ^ÏW^ ^f0?*™™**?*
1 „ J sous toute celte nature éphémère de fleurs coupées
c'est-à-dire bien composé par l'artiste; enfin, sa.figu- bambou.............................. 9 —' et de feuillages parés pour le plaisir des yeux.
ration exige une habileté mécanique, un faire spécial, Manière d'exécuter la tige............... 5 — Il est réconfortant etsalutaire de voirainsi réunies
en
en un mot, la pratique ou le métier qui lui permet de j Manière d'exécuter les branches '......... G — un espace si restreint, les merveilles de la floreTcVst
faire vivre la s-cène évoquée. Manière de peindre la lige et ses bran- l'éblouissement desyeux, avecces heurts de couleurs
Voici les douze défauts à éviter, pour un peintre, dles.................................. 4 _ incroyables,placécs les unes à côté des autres, non par
d'après Nyo-Shizen (1260-1368) : Manière de peindre les feuilles tournées ; de" peintres qui auraient cherché des gammes heu-i
1° (Le traducteur japonais n'a pu définir en fran- vers le ciel................... .. 8 — reuses, mais par le hasard et la fantaisie; l'on est
çais); Manière de peindre les'feuilles tournées be[cé' ébl?ui: el toul <'cla dans une atmo-
2" Les dislances manquant de clarté (1); j vers la terre 6 — sphère tiède, idéalement parfumée, mais d'un parfum
3» Les montagnes non disposées en chaîne (2) ; Manière de distribuer les feuilles .'.'.'.'.'.'.'.' 3 - ''T'ikïnsi.ïôn t ? qÙi meUren,V ,
.y Un fleuve n'ayant pas de source (3) ; Manière de terminer le sommet.......... 3 - n<en durer ou'un sem • TLT™' "^f f ^
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5» Un fond trop uni Manière pour diriger le sommet vers le sol 1 - été cueillies dans tout l'épanouissement de leurs
G0 Un chemin trop étroit, Manière pour le peindre horizontalement. I — beautés, car les heures laissent sur les fleurs comme
7» Un rocher n'ayant qu'un côté (3); Manière de le distribuer vers le ciel...... 2 — sur le visage des femmes, le souvenir du temps qui
8° Un arbre ayant moins de quatre branches (3); Enfin, manière de diriger ses racines. passe où elles ont clé délicieusement convoitées,
9° Un personnage ressemblant à un nain ;_____________ adorées et les fleurs qui se fanent sont si douloureuses
10» Des maisons et des terres mal distribuées; j"" " ~ ~ ~i à regarder, avec leurs tètes penchées qu'il vaut mieux
11" L'épaisseur de l'encre perdant le degré convc- ' A~fek-^vflaa-d'e«i (V^^itfUkefu^, ' ' Passcr sans les v0"'-
nable ;
12" La distribution au hasard, sur une peinture, des
taches et des couleurs.
Si l'Empereur doit manifester la dignilé el le soldat
l'intrépidité, le barbare ou étranger doit exprimer le
désir de revoir la Chine el d'obéir à son gouverne-
ment avec plaisir (cette dernière obligation nous
paraît assez difficile à satisfaire). Pour peindre un
paysage, le pinceau doit cire guidé par notre cœur.
Voici une règle de proportion fort importante :
sachez donc, ami lecteur, que, lorsque vous dessi-
nerez une montagne de dix pieds de haut, l'arbre
aura 1 pied, le cheval 1 nich, et un homme sera aussi
petit qu'un pois.
C'est une règle secrète de peinlure qui oblige une
personne éloignée à n'avoir pas d'yeux, un arbre
éloigné pas de branches, une montagne éloignée pas
de dents et semblable à un sourcil, l'eau pas de va-
gues et montant au niveau des nuages.
C'est encore une règle secrète qui veut que l'un des
côtés de la monlagne soit couvert de nuages, qu'une
montagne rocheuse possède une source, que la tour
soit ombragée par des arbres, un chemin parcouru
Par des individus, une pierre exposée selon ses trois
''aces, etc.
Les orchidées, quoique très goûtées par un
certain public, sont des fleurs prétentieuses, sans
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lignes; il faut citer cependant les collections de
MM. Magne, Lesueur et Duval; mais celte fleur
sans feuillage ne doit avoir, au point de vue artis-
tique et même décoratif, que peu d'ambilion et
l'épithète de fleur est-elle bien la sienne.
Dans la première serre, le regard est attiré à droile
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ristes ici seront dans la joie. Mais la véritable exposi-
tion artistique, là où un artisle sent s'élever en lui un
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C'est ici les azalées blanches, aux pétales si purs, si
chastes qu'on n'ose les regarder, et Ls rododendrons
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tendre au rose clair, ce sont des flots de bourgogne
doré el de Champagne qui éclaboussent de mousse
les nuances et les leintes. Ce n'est plus la nature
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qui appar.ûl tristement, c'est la flore où vibre dans
la lumière des ruissellements de tons d'aurore et de
El nous pourrions ainsi multiplier nos citations; il crépuscule, et où toutes les corolles montrent leurs
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hosanna vers leur créateur.
La dernière serre csl consacrée aux rosiers tiges
...... i aue beaucoup de ces principes d'exécution et de i d'être là. Toutes ensemble, dans cette charmante
.......... . „„,.„! nni f ue L>eaucuu|j y " . . ... . i„s Dius petites vous rient et vous embau-
11 ne faut pas se contenter de l'enseignement o.al . composilion> re|rouvésdans les veux livres japonais, fami le oui les plus ^ ^ ^ ^
du professeur et de l'étude des livres, il faut bien sonl identiques à bien des conseils que nous trouvons meni ei c()mme du Beethoven, c'est un timide
méditer cet enseignement : , aussi dans les ouvrages des écrivains et des artistes j 1res ,......„.,A ,,_„
« Quelqu'un me demanda un jour si le meilleur de [a viei„e Europe. Malgré la différence des mœurs
« moyen pour faire des progrès était de peindre en ^ des époques, malgré les divergences de races, l'es- ^ nain^ leg variéiés sont merveilleuses et les fiorai-
« ayant toujours sous les veux un livre de modèles „ hunlam semble toujours identique à lui-même; sons bien venues. Il faut signaler dans cette serre un
" °u de peindre en n'employant jamais pareil livre. v représenter la nature, tout en se pliant à des groupede bégonias fleuris qui sont d'un effet vrai-
« ^ lui fis cette réponse : nécessités diverses, en respectant des conventions m t charmant; cette£urjJ^*** a a- -
« Celui qui peint toujours sans livre de modèles et souvent opposees leS maîtres de tousJes^pays on u, «gio u, ,e . e^^^ c J -e.ndu
" seulement en suivant son idée n'est qu'un artiste jours enseigné les mêmes bons principes . auss ^^^rl cl de fruits. L'Exposition renferme
« adroit et inexpérimenté; son œuvre n'aura pour lus d'un jeune artiste, rêvant de créer un art nouveau P^nl^,ois u.es honorables de peintres connus et
" adni"'aleurs que des yeux peu exercés; il tombera qu unnouveau style, ferait bien de méditer eicic res- u« ^ ^ QÙ egt et ,, r.lu|
« dans l'hérésie sans jamais atteindre la célébrité. » ter les règlcs souvent si judicieuses des vieux absoiument y mettre ordre, c'est qu'il ne faudrait pas
Alnsi parle Moriatsou nrofesseurs chinois et japonais. L art est toujours en (.eUe Exposilion fût une Exposition d'œuvres de
nétuclle génèse, il se transforme sans cesse, il refusés aux grands Salons. Il faudrait, au contraire,
~---_.--- ! perp . , factures pour les maintenir en harmonie . que ies tableaux envoyés soient faits pour l'Expo-
(n i, ,. modilie _ nn„v.n„s dc l'existence; mais il ; ciiion même; le moyen est simple, faire déposer en
lis\'> La dégradation perspective est donc imposée à 1 ar- awec les necessltés ^^J\J^ Miaervê SOrtant u„°local de la Société en prenant comme' dernier
^2 La stagne, exprimée en hiéroglyphe, comporte Su^dSto»» de Jupiter. Un style ne s'invente jour d'admissioni le dernier jour de rtcgU» «Jj
lrois ou quatre dents. • 'existe ue par suite de l'évolution naturelle J œuvres de peinlure a la bociete cies Artistes tran-
t,S! L,G caractère symbolique subsiste, la peinture se ^S!,\^
Bssent encore de son origine hiéroglyphique. } de 1 Art!
çais.