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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 1 (1905)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0018
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

vue historique, ii ne sera pas oiseux cependant de
la faire connaître.
La plaque funéraire n'a pas fait partie d'un tom-
beau proprement dit ; elle a recouvert uniquement
le cœur du défunt. Suivant un usage dont on voit
de fréquents exemples en France, même pendant
le moyen âge, on conservait le corps d'un person-
nage dans un sanctuaire et son cœur dans un autre.
C'était une occasion pour les princes, amis du faste,
de se faire ériger plusieurs tombeaux. En gens
avisés, ils réglaient souvent de leur vivant tout
ce qui avait trait à l'érection de ces monuments
destinés à perpétuer leur souvenir.
Que la plaque ait recouvert uniquement le cœur
du personnage dénommé ci-dessus, cela résulte, à la
fois, du texte et du schéma minuscule d'un cœur
qui se trouve intercalé dans l'inscription transcrite
ci-après:
Considérez (humains) que touz mortelz
Soient roys seigneurs ou de grande prélature
Seront ung iour par commune mort telz
Que les petits de ville géniture
Et deviendront vers cendre pourriture
Mais l'esprit est Immortel sans ftnprendre
Or si ie suvs de malfaict a reprendre
Lhasmes amys de ce vers vous conspire
Veuillez pour rnoy aprières entendre
Que Dieu me doint du ciel le sainct empire
Luce, luce, gratieux territoire
Ces mots piteux partent de l'oratoire
De voustre bon et droicturier seigneur
Que paix et guerre ont jugé gouverneur
Loyal partout, car par mars fut trouvé
En France et hors chevalier si prouvé
Qu'il ne doubta rencontrer assaulx eifors
Joustes, tournois, mais vainquit les plus forts
En paix il fut zélateur de justice
Trèsvertueux y faisant tout ofhce
Combien qu'il fust de haulte parenté
Hault et puissant très richement renté
Baron dicy (et seigneur de maint bourg
Orte, Amentray, Chantenay et Neufbourg
Coesines, Cambon, rabestan et vicomte
De sainct Nazier et qui fut bien a compte
Grant gentilhomme en la chambre du roy
Il alaisse tout ce mondain arroy
Et datropos ne peu estre vainqueur
Dont cy davant gist le trèsnoble cueur
Le consômant entre les morts et blesmes
Cestoit le bon chevalier Charles de Coaesmes
Décéda y mai 1543.
Dormiatinpace. Amen
Ces vers tristes, mais d'une tristesse pittoresque,
si on peut ainsi parler à propos d'un sujet si lugubre,
sont disposés entre des grotesques, d'une facture
très rude; les angles, sauf un qui n'existe plus, sont
pris par les armoiries représentant un lion armé et

couronné. Il se peut que les creux de la gravure, et
ils sont assez profonds, contenaient autrefois des
émaux de couleur.
Le «seigneur d'icy s>est évidemment,comme me
le fait remarquer obligeamment M. R. Richebé,
Charles de Coesmes, baron de Luce et dé Neu-
bourg, vicomte de Saint-Nazaire, seigneur d'Orbe
et de Cambon, fils de Nicolas de Coesmes, qui
épousa, en premières noces, Jeanne de Harcourt,
dame deBonnestable, l'an 1526, par dispense du
pape Clément VII ; et en secondes noces, Gabrielle
de Harcourt, dame et héritière de Bonnestable,
après sa sœur, de Tilly. Dont il eut deux enfants :
Renée et Louis, tous deux mariés sans postérité.
Au nom de Coesmes, dans l'Az'zzzoz'ziz/ ^g'zz^'z'z?/
de Rietstap, on trouve les données suivantes :
BRABANT. ZXo7' <377 Jz'gzz zf<33V77y <37-77Zg'g<; /<377Z^7ZMg
<A ^-zzgzz&v. — FRANCE. à yzzzz/rgyJzvg'g^
Zp07', <3CC0/g'.M <277ybwg ^ <2CC077Z)5<2^*7ZgM xA ^gX<37ZX
<7zz 77Z7?/7Z<2.
Peut-être a-t-il fait une interversion. La preuve
s'en trouve dans l'inventaire des sceaux de la
collection Clairambault par Demay ; on voit sous
les n°s 264g et 2646 deux sceaux variés, tous
deux armoriés d'un lion couronné. Nous n'avons
trouvé aucun renseignement quant à l'origine'
brabançonne qu'indique Rietstap.
J. DKSTRÉK.
ARSENAL DE BRUXELLES.
Copie d'un document communiqué par M. Félix Beckers,
et écrit par son arrière-grand-père, M.Georges Gérard,
secrétaire de Marie-Thérèse.
N le nomme improprement arsenal, puisque
ce n'est qu'un cabinet, qui renferme quel-
ques anciennes armures et quelques autres cu-
riosités.
Ce cabinet a été autrefois plus considérable qu'il
Y'est à présent; l'on en a tiré, dit-on, des pièces pour
les envoyer à Madrid et à Vienne.
Pendant que les Français occupoient Bruxelles
en 1746 et 1747, ils enlevèrent de cet arsenal, les
drapeaux qui avaient été pris sur les François à la
bataille de Pavie.
Voici les pièces qui restent actuellement (en
1782), dans cet arsenal :
1. Les armes de parades de l'empereur Charles
Quint avec ses dépendances.
2. Les armes et le drapeau du prince de Bavière.
3. Les armes de l'archiduc Albert avec un bou-
clier, la tête de cheval et neuf pièces servant au
cheval.
 
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