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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 6 (1906)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0052
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5°ANNÉE. N°6

PARAISSANT TOUS LES MOiS

MARSipoô

BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES

ABONNEMENTS :
Pour ta. Belgique.5 francs. I Pour t'Etranger.. 6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes-

CHRONIQUE.
OUS nous sommes promis, à propos du Musée
de la Porte de Ha], de revenir à ta question
du Costume, qui arrivera quelque jour, espérons-le,
à former l'un de ses éléments les plus intéressants.
Et, tout d'abord, ces collections de costumes ont-
elles donc vraiment bien leur utilité pratique ?
La réponse affirmative découlerait déjà du fait
que nous les voyons se réaliser, souvent au prix de
dépenses et d'efforts considérables, dans tous les
pays convenablement outillés à cette fin.
Mais, en dehors de cet argument de l'exemple,
et sans aller jusqu'à vouloir entamer une disserta-
tion de fond, nous n'aurions pas de peine à donner
d'un semblable objectif des justifications facilement
appréciables de tout le monde.
Ne se rend-on pas de suite compte des services
que de telles collections peuvent rendre, notam-
ment au point de vue de l'enseignement populaire
de l'histoire ?
L'introduction copieuse de l'image dans l'ensei-
gnement en général a, en quelque sorte, « démo-
mifié ^ ce dernier depuis cinquante ans.
L'enfant, l'homme du peuple, le <s peu savant »
ne voient plus seulement les bandelettes impri-
mées ne leur donnant qu'une idée plutôt vague du
corps qu'elles laissent transparaître. Grâce aux
illustrations, aux projections, c'est le corps même
qu'on leur montre dans son entière précision,
dans sa réalité.
Plus on approchera de cette réalité, plus sera
grand le service rendu.
La présentation de costumes vrais ne constitue-

t-elle pas, dès lors, dans cet ordre d'idées, un
sérieux pas en avant ?
Ils ne sont, à vrai dire, eux non plus, que des
images, mais ce sont des images à l'échelle hu-
maine, des images plus saisissantes, où le drap est
du vrai drap, le cuir du vrai cuir, l'acier de l'acier
véritable, reluisant et sonore; ce sont des images
autour desquelles on peut tourner, qu'on observe
sous tous les angles, dont la synthèse, au lieu de
s'offrir toute faite, figée, stéréotypée, telle que l'a
saisie le dessinateur, devient l'œuvre de l'observa-
teur lui-même, dans l'esprit duquel elle se gravera
d'autant mieux qu'il y aura mis non seulement
son effort, mais encore son sentiment personnel.
Ajoutons que; si le malheur des temps ne permet
pas aux finances du Musée de surmonter chaque
costume d'une tête appropriée, en cire ou en bois,
(d'ordinaire moins vraie que tout le reste), le mal-
heur n'est pas bien grand, l'imagination du visi-
teur pouvant y substituer le type de ses rêves et
faire d'autant plus sienne la vision finale qu'il
emportera.
Du reste, le peuple, en général, aime le costume.
Celui-ci l'intéresse parce qu'il le comprend et il le
comprend parce que c'est une chose de sa vie quo-
tidienne, une chose qu'il pratique lui-même et
dont le principe, éternellement vrai, ne comporte,
pour le surplus, que des nuances.
Aussi l'année dernière fut-elle pour lui, sous ce
rapport, une année bénie.
D'instinct et d'expérience, d'ailleurs, les organi-
sateurs de nos fêtes nationales avaient estimé que,
de toutes les réjouissances pouvant charmer la
foule, nulles ne seraient mieux goûtées que les
 
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