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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 5 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0050
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

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résolut d'y joindre les collections du Musée d'artil-
lerie dépendant du Ministère de la Guerre.
Pendant les dix premières années qui suivirent
sa fondation^ le Cabinet d'antiquités et d'armures
reçut de notables accroissements; grâce à la solli-
citude inlassable et aux dons généreux de M. le
comte Amédée de Beauffort, inspecteur général
des Beaux-Arts et directeur du Musée d'armeS;
grâce aussi à l'active impulsion de M. le major
Donny, directeur du Musée d'artillerie; qui devint
par la suite lieutenant général.
MM. le comte de Beauffort et le lieutenant géné-
ral Donny furent donc en vérité les créateurs de
l'établissement qui constitue aujourd'hui un des
plus importants et des plus riches dépôts delà capi-
tale du Royaume.
C'est la participation du comte de Beauffort à la
renaissance de notre musée que le monument dont
nous parlons est destiné à rappeler.
La maison de Beaudort; l'une des plus anciennes
de la province d'ArtoiS; s'est illustrée par ses ser-
vices militaires et par les hautes charges de l'Etat
dont la plupart de ses membres ont été revêtus :
elle compte, en edet, parmi ses membres, nous dit
le baron de Stein, des gouverneurs d'Arras, de
Bapaume, de Béthune, de Renty ; des capitaines
des gardes de l'empereur Charles de Luxembourg
et de Philippe IV, roi d'Espagne, un capitaine des
arbalétriers du comte de Flandre ; des chambel-
lans des ducs de Bourgogne, des rois de France et
de l'empereur Charles-Quint, etc.
Fidèle aux traditions familiales de dévouement à
la chose publique, le comte A. de Beauffort, bien
que comblé des faveurs de la haute naissance et de
la fortune, ne voulut pas borner son horizon à la
vie facile que sa situation lui eût permis d'adopter.
U consacra tous ses moments et toute son activité
à la mise en lumière de nos trésors artistiques et à
l'organisation des musées appelés à les renfermer.
Le monument dont nous parlons, qui répond à
unepieuse pensée fliale, a été placé par les soins de
M. le marquis de Beauffort, sénateur, ancien gou-
verneur de la province de Namur et président du
comité d'une des sections de nos musées. Il consiste
en un médaillon en bronze, de forme ronde, au
milieu duquel se détache en bas-relief le buste du
comte de Beauffort, vu de profil. Ce médaillon a
été coulé d'après l'original, œuvre de Léopold
Wiener, portant le millésime de 1832. Posé sur
une palme, il est entouré de branches de laurier
de même métal qui l'encadrent gracieusement. Cet
ensemble, fort artistique, est fixé sur une plaque de
marbre rouge.
Nous nous associons de tout cœur à la pensée qui
guida M. le marquis de Beauffort et saisissons avec
empressement cette occasion de rendre un hom-

mage public à la mémoire de l'un de ceux à qui
nous devons certainement de posséder,à Bruxelles,
un musée d'armes et d'armures.
E. DE PREt.I.E DE LA NlEPPE.
CANON TROUVÉ DANS LA MEUSE
A DINANT.
A dater de Charles-Quint, c'est à Malines qu'on
iY a fondu le plus grand nombre de bouches à
feu. Aussi bien est-il intéressant de faire connaître
une bouche à feu exécutée à Dinant dans le cou-
rant du xvj" siècle. Il est vrai que cette pièce d'ar-
tillerie était destinée au service même de la défense
de la ville. Et de ce fait il se déduit cette conclu-
sion que les maîtres dinantais abordaient indis-
tinctement les objets relatifs à l'emploi de ceux-ci :
bouches à feu, mortiers, cloches à feu, objets divers
de fonte ou de repoussé appartenant au mobilier
ecclésiastique.
Le canon, présenté en batterie, lors de l'Exposi-
tion, vis-à-vis de l'Hôtel de Ville, fut retrouvé dans
les fouilles pratiquées à Dinant, en 1869, à l'occa-
sion de la construction du pont établi sur la Meuse.
Il était enterré à peu près verticalement, la bouche
en dessous, sous les ruines d'un pont construit au
xi" siècle, de loin antérieur à celui démoli il y a une
trentaine d'années. Il nous souvient d'avoir assisté
à l'enlèvement de cette intéressante bouche à feu ;
l'emplacement correspondait assez bien à la façade
de l'église Notre-Dame. Au témoignage de témoins
oculaires, l'affût tenait encore au canon et était
enfoui sous des débris de pierre.
Le canon, comme on le verra plus loin, qui a été
fondu à Dinant, faisait partie des moyens de dé-
fense qui mettaient à l'abri d'un coup de main le
vieux pont, mais ce travail d'art, qui comptait près
de cinq cents ans d'existence, fut, au commence-
ment de l'année if 73, ruiné par une violente crue
d'eau. En présence de la ruine de ce pont et du
boulevard de la Meuse, on demanda, en date du
20 janvier, à Gérard de Groesbeck, évêque de
Liège, de fonder un collège de Jésuites et d'exemp-
ter la cité du payement de sa part dans les aides et
dons gratuits. Voici, du reste, un passage de la
requête qui a trait directement à notre sujet :
« Comme ces jours passés, par les grandes et incré-
dibles impétuosités d'eawes et des bris survenans,
la maison et clocheporte de vostre ville de Dynant
estante sur le pont de Meuze avec les archures
d'icelluy et l'artillerie sont esté ruynées et tombées
en la rivière de Moeze, exceptées deux archures
seulement qui sont demorées, tendantes encor à
 
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