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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 6 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0053
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42

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

parades et les cavalcades ressuscitant quelque fête
d'antan, avec ses déploiements de costumes, étince-
lants ou pittoresques, et dans lesquels le militaire
devait naturellement tenir le premier rôle. Cor-
tèges historiques, processions de gildes, tournois,
scènes militaires, retraites aux flambeaux, nous
avons eu toute la lyre, et cela non seulement dans
la capitale, mais partout en province et jusque
dans des endroits vraiment assez inattendus.
La démonstration est probante pour notre thèse
et tout le monde reconnaîtra que, dans un pays
aimant à ce point l'uniforme à travers les âges,
c'pst bien le moins que le public puisse, en dehors
de ces moments spéciaux, en retrouver quelque
chose encore dans les musées de l'État.
Sans doute, il ne nous viendra pas à l'esprit de
comparer nos futures séries de costumes, métho-
diquement rangées dans le silence et l'immobilité,
à ces chevauchées empoignantes de nos dernières
fêtes, avec leurs piaffements, leurs cris, leurs mu-
siques, leurs bannières flottant au vent et tout ce
déroulement onduleux et chatoyant dont la vision
est encore dans nos yeux.
Mais il n'en demeure pas moins vrai que les
costumes ont, par leur intérêt propre, constitué
l'un des éléments de ce succès et l'on aurait mau-
vaise grâce, sous prétexte qu'il était impossible de
perpétuer l'ensemble, de n'en pas vouloir conser-
ver, tout au moins, des parties isolées.
Il n'y a d'ailleurs pas que le ^ populaire » à
satisfaire en ceci; l'artiste, l'archéologue, l'histo-
rien ne trouveront-ils pas dans la mise en présence
de costumes vrais, susceptibles d'être portés, une
source d'informations qui leur épargnera souvent
bien des recherches ? Nous savons tous ce que
valent les simples descriptions au point de vue des
représentations qu'elles suggèrent : autant de lec-
teurs, peut-on dire, autant d'images différentes.
Quant aux gravures, dont les dimensions déjà ne
permettent guère de descendre dans le dernier
menu, elles sont souvent bien trompeuses ; l'as-
pect général plaît à l'œil et il semble qu'il n'y ait
plus qu'à s'y abandonner. Mais qu'un artiste, par
exemple, s'avise de traduire, en grandeur nature
ce qu'il a sous les yeux, avec les tons exacts et
l'aspect des matières premières constitutives de
l'habillement, il n'ira certes pas loin sans recon-
naître l'insuffisance de son guide, si même il
n'arrive à découvrir que celui-ci n'est qu'un habile
escamoteur.
Nous en appelons, au sujet de cette question,
aux savants évocateurs de costumes à qui nous
devons d'avoir vu défier devant nous, l'an dernier,
les brillants cortèges dont nous parlions à l'instant.
On ne se doutait guère, dans la foule, de la somme
de recherches ardues qu'avait qoûtées parfois cha- ]

cune des unités de ces groupes nombreux, passant
joyeux et faciles comme s'ils avaient coulé de
source; on n'y soupçonnait pas davantage l'angé-
lique patience qu'il avait fallu pour arriver à tailler
en réalité et à faire porter avec vraisemblance des
costumes dont le signalement, voire même la fgu-
ration, se trouvaient bien dans les bouquins, mais
comme des feuilles mortes auxquelles il fallait, ni
plus ni moins, rendre le suc, la couleur et la vie.
Le miracle s'est opéré; les feuilles jaunies ont
reverdi pour un jour et nous ont fait, avec elles,
revivre le passé. Fallait-il, après cela, laisser le
vent les disperser sans qu'il en demeurât seulement
trace ? La réponse n'est point douteuse.
Forts, à l'avance, du jugement de l'opinion
publique, nous nous sommes, dès le lendemain du
Tournoi, adressés à la Commission organisatrice
pour lui demander de réserver aux musées de l'Etat
un exemplaire des costumes les plus importants.
Cette proposition fut accueillie avec grande bien-
veillance et sympathie par la Commission, au nom
de laquelle M. le lieutenant-colonel De Witte nous
promit tout son appui.
Nous recourûmes de même, en ce qui concernait
les costumes du Cortège historique, à l'obligeante
entremise de M. AlfredMabille, son grand organisa-
teur, et nous n'étonnerons personne en disant que
son concours dévoué nous fut acquis sur l'heure.
Avec de tels défenseurs notre cause était gagnée
à l'avance. M. le Ministre de l'Intérieur et de l'In-
struction publique s'empressa, d'ailleurs, de faire
cause commune avec nos avocats et nous eûmes
l'honneur de recevoir de sa main l'autorisation de
choisir, parmi les costumes dont on préparait la
vente, un exemplaire de tous ceux qui pouvaient
nous convenir.
Nous ne nous le fîmes pas dire deux fois et, sous
la conduite d'un administrateur des domaines, nos
fonctionnaires directement intéressés allèrent faire
choix d'une série de costumes et uniformes, dont
les principaux sont énumérés dans la liste dressée
par M. Macoir, assistant de notre conservateur
M. de Prelle de la Nieppe :
ToUKXOt.
Juge diseur (l'un des quatre arbitres chargés de
désigner le vainqueur).
Roi d'armes (Jean Lefèvre de Saint-Remy, roi
d'armes de l'ordre de la Toison d'or, créé par
Philippe le Bon).
Poursuivant d'armes du Charolais, etc.
CORTÈGE.
YYrzbzfc co77zy7M/7M/<2 (xiv" siècle) :
Amman de Bruxelles.
Sergent de l'amman de Bruxelles.
 
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