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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 6 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0057
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46

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

Une pièce était généralement servie par plu-
sieurs chambres à feu L
Les pièces d'artillerie de xv° siècle, nombreuses
et diverses, étaient appelées, suivant leur longueur
et leur calibre : courteaux, bombardelles, coule-
vrines, bombardes, veuglaires, serpentines: celles-ci
étaient les plus longues.
Le mot qui, jusqu'alors, avait servi à
désigner les bouches à feu de gros calibre, s'appli-
qua, à partir xv" siècle, plus particulièrement aux
bouches à feu destinées à lancer de gros projectiles
en pierre, mais qui étaient à chambre fixe.
Le nom de fgM^7<227^ fut réservé, par contre, aux
pièces d'artillerie munies d'une ou de plusieurs
chambres à feu mobiles Ces pièces lançaient des
boulets en pierre.
Les et les co7zArz7-2*7ZM 3, qui étaient
des pièces d'une longueur d'âme considérable,
proportionnellement à leur calibre, tiraient des
projectiles en plomb ou en fer forgé.

1. C/l pour toutes ces généralités sur les premières
pièces d'artillerie à poudre, notre étude parue dans le
Z?KAû'72 As 4° année, n°" 2, 3 et 6 (Ag.).
2. Les veuglaires se trouvent signalés, pour la pre-
mière fois, dans un inventaire de l'artillerie de Mons, de
1406, qui mentionne « 7 petits canons nommés wz/g-AzAs
à 2 chambres, jetant pierres y.
Ç/l A?27MAs Az CzzycA zzyc^écézgz'yzz^ A JZA.S', t, III,
P 234.
Un compte communal de Malines, des années 1409-
1410, mentionne également les veuglaires : —« It. à Jean
de Hever, alors que la ville se rendait au siège de Paris
avec le duc de Bourgogne, pour achat de trois veuglaires
(Vogheleers) chacun avec trois chambres, et six affûts
(cordewaghen) chacun avec trois canons (bussen) le
tout ensemble... 48'-i8 escalinsgros de Flandre. »
Q". HENRARD, A /A-tnAfA ^72 Ac/vz'yzz^, Bru-
xelles, Muquardt, 1865, p. 37 (note 1).
3 C'est en 1433 que les registres de la ville de Lille
mentionnent, pour la première fois, les coulevrines.
<y. DE LA Foxs MELicocQ, ZA /Gz'tzVAzA A nz'/A A ZzVA
azzzr AZU", AU" et AIT" sz'AAs, Lille, imprimerie de
Lefebvre-Ducrocq, 1854, et Paris, librairiearchéologique
de Victor Didron, 1855, p. 18.
On lit, en effet, dans ce compte de 1433, mentionné
par de La Fons Melicocq : « A Jehan des Godaux,
fèvre, XII 1., pour l'accat à lui fait par eschevinsZ'z;7z<?
gzvzzzA <z Azz.v Az/.r yV/A czzZnyz'zzs
.M7M czzzzzéz-zz.- puis à Willautne Vrete, aussi fèvre, XXXII1.
pour VI zzzz/zzzzyz'zz.s zz72/Atés, Azzzzzr/zzz J twz's czzzzzéy^s, r/
U/ czzZwzzzs ^zzzzzz<zzzz:/zzz'.s*. » Ces dernières armes, qui
sont des coulevrines emmanchées, sont des armes à feu
portatives qui, au xiv" siècle, portaient aussi le nom de
canons à main; les autres coulevrines, celles avec cham-
bres, sont des pièces d'artillerie. Le texte est parfaite-
ment explicite et ne permet aucune confusion entre ces
deux espèces d'armes.

Il est à noter, comme nous avons eu déjà l'occa-
sion de le dire, que les projectiles en fer ont été
employés, tout au moins passagèrement, dès les
débuts de l'invention de l'artillerie à poudre L
Les projectiles en plomb, employés au xv" siècle,
l'étaient déjà au siècle précédent. Ils portaient le
nom de ^ 75/077Z772A ou
C'est en 1368, établit M. de La Fons Melicocq,
que les plommés se trouvent mentionnés pour la
première fois dans les comptes de la ville de Lille,
l'argentier portant en dépense LXI s XI d. payés
à la veuve de Jehan Orghet, potier d'estain,
CÆZZ* rA C.37M72, CALYAfUZZ Z. A
zAzrzA
En 1452, deux livres de plommés, à l'usage des
cinq coulevriniers et de leurs cinq aides, qui accom-
pagnent les quarante archers envoyés au duc de
Bourgogne, qui marchait sur Rupelmonde, coû-
tent III s."
En 1414, 1111 c. X grands plommés de plomb
servans as canons gettans plommés pesaient 1111 c.

Deux textes, au contraire, cités par Victor Gay (G/<?s-
szzzA, p. 458) et qui pourraient permettre d'assigner une
date d'emploi antérieure aux pièces d'artillerie nommées
coulevrines, ne sont pas assez explicites pour permettre
de conclure.
Voici ces textes : l'un, de 14:1, mentionne : « Et bien
4.000 que canons que coulevrines (Juvénal des Ursins,
p. 463); l'autre, de :42g, mentionne: «Devant nous
Michiel Durant, vicomte de Rouen, le 15" jour de
mars 1429, ThiebaultLemercher. fèvre, et Robin Des-
vaux, estaymier, demourans en ceste ville de Rouen...
confessèrent avoir receu... Thiebault, pour la vente et
bail de 3 queuleuvres à getter plommées to 1. t. —
Robin Desvaux, 70 s. t. pour 70 1. deplonc.. dont il
a fait les plommées pour lesd. queuleuvres. Pour le fait
du siège estant à présent devant Chasteau-Gaillart. »
(Fragm. de Cptes rec. par Monteil, Arch. k. k. 1339,
p. 22.) Il n'est pas possible de décider ici si ces czzzz-
&P7*z72z?5 ou ces yzMK&M&r&s sont des pièces d'artillerie
(rfzzrAnyûzrsJ ou des armes à feu portatives
.' les unes et les. autres, à cette époque,
tiraient en effet des^ZzzzzzzzAs.
Il est certain, en tout cas, que les pièces d'artillerie
dites cz7zz&777'z'7zz?s datent du premier tiers du xv" siècle.
4. Voirp. 45, noter.
5. Cf. citation, àlanoter7-
6. DE LA Fous MELICOCQ, /A czZ, p. II.
Nous avons tenu à donner dans cette notice de nom
breuses citations d'après les comptes communaux de
Lille, qui intéressent tout particulièrement notre pays.
Nous avons extrait, à cet etfet, de l'ouvrage de
M. de La Fons Melicocq, si difficile à se procurer en tiré
à part, toutes les citations concernant le sujet particulier
qui nous occupe.
7. DE LA Foxs MELICOCQ, Z5zA772, p. 19.
 
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