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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 9 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0077
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

cieux trait d'union, que l'on sait, entre les deux
pays.
Nous tenons à honneur d'ajouter que, toujours
en ce mois de mai/nous avons reçu non seulement
des objets de la Chine, mais encore les Chinois de
haute qualité qui viennent de quitter notre sol.
Le mauvais temps qu'il faisait le 27 mai avait
donné tort aux spectacles extérieurs que Bruxelles
pouvait offrir ce jour là à S. A. I. le Duc TsAï-TcHE
et fait substituer aux courses de Boitsfort la visite
des musées du Cinquantenaire. Nous en deman-
dons pardon au monde sportif, mais nous avons
eu, grâce à cette circonstance, le plaisir de constater
que nos collections étaient susceptibles, elles aussi,
d'exciter la curiosité et l'intérêt des Célestes.
Les tapisseries et les bois sculptés eurent spé-
cialement le don d'attirer leur attention, de même
d'ailleurs que les antiquités égyptiennes, parmi
lesquelles certains spécimens d'écriture hiérogly-
phique les charmèrent au point qu'ils demandèrent
de pouvoir en prendre eux-mêmes des estampages.
Les porcelaines les laissèrent plutôt indifférents, et
pour cause. N'y sont-ils pas nos maîtres ? Comme
nous leur montrions une série de grands plats de
Chine, à décor héraldique occidental, rentrant
dans la catégorie dite « Chine de commande », ils
les déclarèrent franchement de qualité médiocre.
Je veux le croire : c'était pour l'Europe !
Un autre rappel de la Chine, bien plus inattendu
pour nos visiteurs, fut la découverte, dans nos
vitrines de Préhistorique belge, des deux belles
haches en jadéite, qui en sont une des gloires et
dont la matière première, tout au moins, ne peut
guère être venue d'ailleurs que des confins de l'Ex-
trême-Orient. Chacun sait le rôle important que
joue le jade dans l'art industriel des chinois et il
existe, dans notre pays même, des collections ma-
gnifiques d'objets taillés dans la précieuse sub-
stance. Découvrir chez nous des objets d'art de
cette espèce eût été moins surprenant que de n'en
pas trouver du tout, comme ce fut le cas, hélas !
Mais l'imprévu consistait (et nos hôtes parurent le
goûter) dans le fait d'y rencontrer, par contre, les
pièces vénérables que nous venons d'indiquer et
qui font remonter les exportations de la Chine
vers nos régions à une époque plus ancienne
non seulement que notre nation belge, mais que
le Céleste Empire lui-même, tout vieux qu'il soit.
U eut été assez piquant et peut-être suggestif
de pouvoir montrer aux Célestes, dans une notable
exposition, telle que celle de la collection Michotte,
la façon dont se trouve représenté dans nos
musées le savoir-faire de leurs heureux émules, les
Japonais. Malheureusement, nous sommes assez
loin encore de pouvoir l'ouvrir, cette exposition,
annoncée pour le mois de mai et qui devrait, en

ce moment même, battre son plein. Des circon-
stances diverses, en grande partie indépendantes
de notre volonté, nous ont mis en retard de quel-
ques semaines et maintenant nous n'osons plus,
nonobstant les vélums, exposer en permanence à
la vive lumière de l'été les délicates estampes
dont le soleil pourrait avoir vite fait le déjeuner
dont il est coutumier. Nous attendrons donc vrai-
semblablement la deuxième quinzaine du mois
d'août, ce qui permettra de moins précipiter le
concours que veut bien nous prêter l'administra-
tion des bâtiments civils, tout en nous laissant à
nous-mêmes le loisir d'une meilleure préparation.
Pour revenir à nos arrivages de mai et en finir,
ou à peu près, ajoutons encore que nous avons
obtenu de M. Josse Gihoul le dépôt, pour quelques
mois, d'un superbe bahut flamand de la Renais-
sance, dont les sculptures notamment renferment
les plus belles qualités que le statuaire arrive à
traduire dans les objets de l'espèce. Il est surmonté
comme il l'était dans l'appartement de M. Gihoul,
d'une imposante garniture de cinq pièces en vieux
Japon, qui le couronnent magnifquement.Tout cet
ensemble fut exposé déjà en 1888, dans le salon
royal à l'Exposition de l'art ancien. Mais cette
date se fait lointaine ! Bon nombre d'entre nous
n'ont jamais vu le meuble en question. Quant
à ceux qui l'auraient vu déjà, plus ils s'en sou-
viendront, plus ils auront plaisir à le revoir.
E. v. O.

COTTE DE HÉRAUT D'ARMES.
A U nombre des pièces que possède le Musée de
la Porte de Hal et qui sont d'une incontesta-
ble rareté, fgurent deux numéros se rapportant
au costume des hérauts d'armes et composés l'un
d'une cotte complète et l'autre d'un plastron de
cotte. Ce dernier est armorié aux armes de l'Elec-
torat de Saxe.
Nous ne ferons ici l'analyse que de la première.
Cette cotte, ou tabar, de héraut d'armes est peinte
aux armoiries d'Espagne, de Portugal, de Flandre
et de Brabant.
Mais disons tout d'abord quelques mots au sujet
du rôle que furent appelés à remplir les hérauts
d'armes, dont l'institution est d'époque fort loin-
taine.
On peut dire, question de dénomination à part,
que tous les peuples civilisés eurent des hérauts,
si, par là, nous entendons des officiers publics dont
les fonctions étaient de déclarer la guerre, de figu-
rer dans les cérémonies officielles à des titres mul-
tiples. Ces fonctionnaires avaient aussi la charge
 
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