DOI Heft:
No 9 (1906)
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
69
LE CONGRÈS INTERNATIONAL D'AN-
THROPOLOGIE ET D'ARCHÉOLOGIE
PRÉHISTORIQUES DE MONACO.
T E Congrès international d'anthropologie et
[ , d'archéologiepréhistoriquesa tenusaXIIPses-
sion à Monaco, sous le haut et très effectif patro-
nage de S. A. S. le Prince Albert pf, du 16 au
22 avril inclusivement.
Plus de quinze nations y étaient officiellement
représentées * et le nombre total des adhésions
s'est élevé au chiffre énorme de 481, qui n'avait
jamais été atteint précédemment.
Le Congrès avait comme présidents d'honneur
MM. Albert Gaudry et Capellini ; comme pré-
sident^ M. le D'' E.-T. Hamy, et comme secré-
taire général, M. le D'' Verneau.
Les réunions ont eu lieu dans une des vastes
salles du monumental musée océanographique en
construction, confortablement aménagée pour la
circonstance et décorée avec le meilleur goût.
L'ouverture du Congrès s'est faite très solennelle-
ment. Malheureusement, par suite d'une indispo-
sition^ le Prince Albert n'a pu, comme il l'avait
promis, honorer de sa présence cette première
séance et c'est le Prince héréditaire Louis qui
a donné lecture du beau discours qui devait être
prononcé par le Prince souverain. Ce discours,
écrit dans un esprit très libéral et empreint
des sentiments les plus élevés, a été chaleureuse-
ment et unanimement applaudi. Il en a été de
même du discours très documenté qu'a prononcé
ensuite, avec beaucoup d'éloquence, S. Exc. M.
Olivier Ritt, gouverneur général de la Princi-
pauté.
COMMUNICATIONS.
Une centaine de communications ont été faites
au cours des assemblées ordinaires, soit sous forme
de résumé oral, soit sous forme de lecture. Nous
ne mentionnerons ici que les communications
qui nous ont paru présenter un intérêt plus géné-
ral.
La question des qui, tout récemment,
a fait l'objet d'une ardente polémique -, était une
de celles qui s'imposaient le plus à l'examen des
préhistoriens ; aussi figurait-elle en tète de l'ordre
1. Les délégués belges étaient MM. E. de Munck,
Rulot et de Loë.
2. LAVILLE, A7*r7Z/z?727'S & af'p7'2jr2'7M S<?72<7-
A? dôzzzAs ( A ttz.svj, extrait de la /'GLA A .s
I905. - M. BOULE, z'07*2^2722; As
AA7A.s,dans l'UziAz'^/c^Atome XVI, 1905.— D'' HuGO
OBERMAtER, X727'dansA7*oé:'7//*z'27'A7V/37'<7
du jour de la première séance ordinaire. On pou-
vait s'attendre à de vives discussions ; mais il n'en
a pas été ainsi. Aucun argument nouveau n'ayant
été produit pour ou contre, éolithophobes et éoli-
thophiles se sont bornés à lire des déclarations
dans lesquelles ils ont maintenu l'entièreté de ce
qu'ils avaient avancé précédemment.
En vérité, les éolithes sont loin d'être par terre,
comme d'aucuns l'ont pensé, et l'c éolithisme^, au
contraire, gagne chaque jour du terrain. Ce n'est
pas, en effet, parce que, dans des cas tout à fait
spéciaux, des actions naturelles ont pu aboutir à la
production de pseudo-éolithes — ce qui, du reste,
a été admis et écrit 3 bien avant les c sensation-
nelles révélations des cuves de Mantes — qu'il
faille pour cela rejeter indistinctement tous les
éolithes.
Personne n'ignore les importantes découvertes
faites dans les grottes des décou-
vertes dont les plus marquantes sont dues au
Prince de Monaco lui-même. Elles ont fait l'objet
principal des travaux du Congrès.
Les premières explorations de ces grottes ont
été effectuées, il y a une trentaine d'années, par
M. Em. Rivière. Récemment, le Prince Albert y
a ordonné de nouvelles recherches, qui ont été
exécutées avec beaucoup de soin et de méthode
par M. le chanoine de Villeneuve. Celui-ci a entre-
tenu le Congrès de la façon dont les fouilles avaient
été opérées. M. Boule a parlé ensuite de la strati-
graphie et de la paléontologie de ces grottes; puis,
successivement, M. le Dr Verneau et M. Car-
tailhac ont fait part du résultat de leurs études sur
les restes humains et sur l'industrie.
Les nouvelles fouilles exécutées dans la grotte
dite Ars Azz/iwA ont amené la découverte de nom-
breux et vastes foyers superposés et nettement
séparés les uns des autres et de quatre squelettes
humains aÜM Aaw
Les deux squelettes les plus inférieurs (vieille
femme et adolescent) ont été rencontrés ensemble,
côte à côte, à 7"*7S de profondeur. Us offrent des
caractères nigritiques bien accusés dans la face et
dans la dentition, de même que dans la propor-
tion des membres, et constituent le type d'une
race nouvelle à laquelle on a donné le nom de
y<3Cg Ce sont des négroïdes, ce qui
Neue Falge, BandIV, Heft 1. —-A. Ruior,
T[7?Z/i<?27'.S As AWzf/ZM, dans A A 72^7*0-
A T?7'72.w//<M, t. XXIV, 190g. — G. ENGERRAND,
Bruxelles, 1906. — A. Ruror,
Ab/zif/As <?2 dans dAwzpz'T'r.! A A; .SAzTA
t. XXV, 190$.
g. Voir G. ENGERRAND, AzjZzms Ap. 9$.
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LE CONGRÈS INTERNATIONAL D'AN-
THROPOLOGIE ET D'ARCHÉOLOGIE
PRÉHISTORIQUES DE MONACO.
T E Congrès international d'anthropologie et
[ , d'archéologiepréhistoriquesa tenusaXIIPses-
sion à Monaco, sous le haut et très effectif patro-
nage de S. A. S. le Prince Albert pf, du 16 au
22 avril inclusivement.
Plus de quinze nations y étaient officiellement
représentées * et le nombre total des adhésions
s'est élevé au chiffre énorme de 481, qui n'avait
jamais été atteint précédemment.
Le Congrès avait comme présidents d'honneur
MM. Albert Gaudry et Capellini ; comme pré-
sident^ M. le D'' E.-T. Hamy, et comme secré-
taire général, M. le D'' Verneau.
Les réunions ont eu lieu dans une des vastes
salles du monumental musée océanographique en
construction, confortablement aménagée pour la
circonstance et décorée avec le meilleur goût.
L'ouverture du Congrès s'est faite très solennelle-
ment. Malheureusement, par suite d'une indispo-
sition^ le Prince Albert n'a pu, comme il l'avait
promis, honorer de sa présence cette première
séance et c'est le Prince héréditaire Louis qui
a donné lecture du beau discours qui devait être
prononcé par le Prince souverain. Ce discours,
écrit dans un esprit très libéral et empreint
des sentiments les plus élevés, a été chaleureuse-
ment et unanimement applaudi. Il en a été de
même du discours très documenté qu'a prononcé
ensuite, avec beaucoup d'éloquence, S. Exc. M.
Olivier Ritt, gouverneur général de la Princi-
pauté.
COMMUNICATIONS.
Une centaine de communications ont été faites
au cours des assemblées ordinaires, soit sous forme
de résumé oral, soit sous forme de lecture. Nous
ne mentionnerons ici que les communications
qui nous ont paru présenter un intérêt plus géné-
ral.
La question des qui, tout récemment,
a fait l'objet d'une ardente polémique -, était une
de celles qui s'imposaient le plus à l'examen des
préhistoriens ; aussi figurait-elle en tète de l'ordre
1. Les délégués belges étaient MM. E. de Munck,
Rulot et de Loë.
2. LAVILLE, A7*r7Z/z?727'S & af'p7'2jr2'7M S<?72<7-
A? dôzzzAs ( A ttz.svj, extrait de la /'GLA A .s
I905. - M. BOULE, z'07*2^2722; As
AA7A.s,dans l'UziAz'^/c^Atome XVI, 1905.— D'' HuGO
OBERMAtER, X727'dansA7*oé:'7//*z'27'A7V/37'<7
du jour de la première séance ordinaire. On pou-
vait s'attendre à de vives discussions ; mais il n'en
a pas été ainsi. Aucun argument nouveau n'ayant
été produit pour ou contre, éolithophobes et éoli-
thophiles se sont bornés à lire des déclarations
dans lesquelles ils ont maintenu l'entièreté de ce
qu'ils avaient avancé précédemment.
En vérité, les éolithes sont loin d'être par terre,
comme d'aucuns l'ont pensé, et l'c éolithisme^, au
contraire, gagne chaque jour du terrain. Ce n'est
pas, en effet, parce que, dans des cas tout à fait
spéciaux, des actions naturelles ont pu aboutir à la
production de pseudo-éolithes — ce qui, du reste,
a été admis et écrit 3 bien avant les c sensation-
nelles révélations des cuves de Mantes — qu'il
faille pour cela rejeter indistinctement tous les
éolithes.
Personne n'ignore les importantes découvertes
faites dans les grottes des décou-
vertes dont les plus marquantes sont dues au
Prince de Monaco lui-même. Elles ont fait l'objet
principal des travaux du Congrès.
Les premières explorations de ces grottes ont
été effectuées, il y a une trentaine d'années, par
M. Em. Rivière. Récemment, le Prince Albert y
a ordonné de nouvelles recherches, qui ont été
exécutées avec beaucoup de soin et de méthode
par M. le chanoine de Villeneuve. Celui-ci a entre-
tenu le Congrès de la façon dont les fouilles avaient
été opérées. M. Boule a parlé ensuite de la strati-
graphie et de la paléontologie de ces grottes; puis,
successivement, M. le Dr Verneau et M. Car-
tailhac ont fait part du résultat de leurs études sur
les restes humains et sur l'industrie.
Les nouvelles fouilles exécutées dans la grotte
dite Ars Azz/iwA ont amené la découverte de nom-
breux et vastes foyers superposés et nettement
séparés les uns des autres et de quatre squelettes
humains aÜM Aaw
Les deux squelettes les plus inférieurs (vieille
femme et adolescent) ont été rencontrés ensemble,
côte à côte, à 7"*7S de profondeur. Us offrent des
caractères nigritiques bien accusés dans la face et
dans la dentition, de même que dans la propor-
tion des membres, et constituent le type d'une
race nouvelle à laquelle on a donné le nom de
y<3Cg Ce sont des négroïdes, ce qui
Neue Falge, BandIV, Heft 1. —-A. Ruior,
T[7?Z/i<?27'.S As AWzf/ZM, dans A A 72^7*0-
A T?7'72.w//<M, t. XXIV, 190g. — G. ENGERRAND,
Bruxelles, 1906. — A. Ruror,
Ab/zif/As <?2 dans dAwzpz'T'r.! A A; .SAzTA
t. XXV, 190$.
g. Voir G. ENGERRAND, AzjZzms Ap. 9$.