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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 11 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0095
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84

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX


TENAILLES A BOULETS ROUGES.

LlA-sL L A<77/a &

Bathory, roi de Pologne, qui s'en serait servi, en
Ig77, au siège de Dantzig

1. 1580 « Le dix huictiesine de Novembre, Rennen-
berg commença à faire battre ia Gasthuys-porte, avec la
poudre, qu'il avoit prins des gens de Hegeman, et ainsi
abatit toutes les défenses d'enhault. Et après qu'on eut
assez descouvert les maysons, lesquelles on pouvait ayse-
ment voir, il Ht tirer avec des boulets ardants en la
ville, et par ce moyen mit le feu en plusieurs endroicts,
mesmement pource que beaucoup de maysons y estoyent
encore couvertes de paille, de foin, et de gasons, de
sorte que le feu s'augmenta fort, et devant que de s'ap-
perçevoir d'où cela procédoit, ils pensoyent qu'on eut
mis le feu par trahison en la ville, etc. )>
Relation du siège de Steenwyck en 1580.
ty. EMMANUEL DE METEREN, Æ'shKTY &S P%ys-7?(7.S,
édition de La Haye, 1860, fol. i$6 v°.

Quoi qu'ii en soit, les bou-
lets rouges étaient des bou-
lets ordinaires, en métal, un
peu plus petits que le cali-
bre de la pièce, que l'on
faisait rougir sur un gril or-
dinairement, et que l'on por-
tait ensuite au moyen de
pinces ou de tenailles dans
l'âme des bouches à feu , après
les avoir recouverts de fu-
taine ou de drap mouillé.
Ces boulets rougis au feu ser-
vaient, dans les sièges, à por-
ter l'incendie dans les ou-
vrages assiégés.
Le Musée de la Porte de
Hal possède trois de ces te-
nailles à boulets rouges, trou-
vées dans les fouilles de l'an-
cien château de Bouvignes,
et qui ont été données à
notre musée d'armes, en
1862, par M. Alexandre
Amand, de Bouvignes. Trou-
vées à l'endroit où furent
découverts les veuglaires et
la coulevrine dont nous avons
parlé, il est vraisemblable
que ces tenailles datent,
comme ces pièces d'artillerie,
du xv*= siècle (voir Hg. 2).
A cette époque, on em-
ployait pour le tir à boulets
rouges non seulement des
projectilesenmétal,en plomb
par exemple, commeles plom-
més, mais aussi des projec-
tiles incendiaires en pierre-.
/Arc t/77 /'ar/ t/tt g/ MMO-
7M7*zb, ce curieux manuscrit de la Bibliothèque
2. Le véritable tir à boulets rouges ne peut s'effectuer
naturellement qu'avec des boulets en métal que l'on fait
rougir au feu. Le tir à boulets rouges au moyen de
plommès ou de projectiles en pierre n'est, en réalité,
qu'une sorte de tir à boulets rouges.
Les plommés, en effet, sous peine de fondre, ne pou-
vaient être que au feu et c'est la présence du
drap mouillé dont on les entourait qui les rendait incen-
diaires. De même, les projectiles en pierre, ne pouvant
être chauffés, n'étaient rendus incendiaires que grâce à la
préparation spéciale qu'on leur faisait subir. Mais comme,
au xv" siècle, les projectiles en fer étaient en usage, il est
probable qu'ils servaient particulièrement pour le tir à
boulets rouges, parce que leur nature ne s'opposait pas
à ce qu'ils fussent rougis au feu.
 
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