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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

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No 12 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0101
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

dant à son nom, rappeHe un peu celui des den-
telles aux fuseaux, mais, bien entendu, avec le
caractère nerveux et ferme inhérent à l'aiguille;
<5/1 Le Point de roseetlaRosaline, où, sur un
fond de brides légères, hérissées de picots variés,
s enlèvent des fleurettes à reliefs très prononcés.
Avec le xvm" siècle, apparaît le Venise à fond
de réseau : c'est principalement le point dit de
Burano, dont nous sommes en mesure d'exposer
une bonne série.
Le Point de Venise, presque complètement
perdu dans la tourmente révolutionnaire, s'est
réveillé dans la deuxième moitié du siècle dernier
par les soins de quelques grandes dames, fonda-
trices de l'école de Burano, dont les productions
délicates couronnent honorablement l'évolution de
la dentelle dans la cité des lagunes.
Bien que Venise ait constitué jusqu'ici le seul
centre important du point à l'aiguille en Italie, il
convient de mentionner à côté d'elle des travaux
de même nature qui s'exécutent ça et là dans les
campagnes et, tout spécialement, les intéressantes
productions d'une vallée du Mont Rose, Valle
Vogna, si heureusement signalées et si généreuse-
ment encouragées par les soins d'une bienfaitrice
éclairée, Mrs Lynch. Nous en possédons également
une bonne série.
Nous ne pouvons non plus passer sous silence,
dans le même ordre d'idées, le point à l'aiguille
qui se fabrique actuellement à Bologne. L'Emilie
n'a certes pas, en fait de dentelles, le passé reten-
tissant des provinces du nord. Mais un groupe
distingué de promoteurs de l'art a fait éclore
récemment dans le chef-lieu un ensemble de tra-
vaux de premier ordre, parmi lesquels le point à
l'aiguille occupe un rang des plus honorables.
En ce qui concerne maintenant les dentelles
aux fuseaux, Gènes nous offre ses anciennes gui-
pures et, plus tard, ses dentelles à grandes mailles,
d'un aspect si décoratif. On n'y fabrique, à vrai
dire, plus de dentelles aujourd'hui. Mais l'indus-
trie s'est largement conservée dans la Riviera,
di Levante, d'une part, vers Rapallo et Santa
Margberita, di Ponente, d'autre part, jusqu'à
Albissola.
Milan vient ensuite nous dérouler les rinceaux
élégants dont la Flandre, bien certainement, a
dû faire plus d'une fois son profit.
Plus au nord, au bord du lac de Côme, la petite
ville de Cantù donne également asile à une popu-
lation dentellière, produisant d'ailleurs un travail
médiocre.
Des dentelles, plus communes encore, se fabri-
quent dans quelques îles des environs de Venise.
Restent enfin les dentelles paysannes, qui s'exé-
cutent surtout dans le sud du pays, spécialement

dans les Abruzzes, et dont nous devons de bons
spécimens à la générosité de M"*" Van der Stap-
pen.
Tel est le tableau, succinct, mais assez fidèle,
pensons-nous, de l'ensemble de la production den-
tellière en Italie. Tout cela tient en six ou sept
cadres et peut donc, dans toute la force du terme,
être embrassé d'un coup d'œil.
Un travail analogue portera sur la France, l'An-
gleterre, l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, et,
en ce qui concerne la Belgique spécialement, sur
les divers grands centres entre lesquels l'industrie
s'y partage.
III
Les pièces de collection sont celles qui, s'éle-
vant au-dessus des simples spécimens, nous offrent
soit des morceaux d'une réelle importance, soit
l'objet confectionné, conservé tel qu'on le vit porté
jadis aux beauxjours.
Car elle était de toutes les festivités autrefois la
dentelle, accompagnement obligé de toutes les
solennités. La cour et l'autel s'en disputaient les
splendeurs ; les beaux messieurs en mettaient
autant, sinon plus encore, que les belles dames ;
il n'était pas d'élégance sans elle, pas de joie, pas
de fête dans laquelle ne vînt se glisser sa pointe de
blancheur.
C'est de tous ces échos, déjà lointains, hélas !
que nous voudrions arriver à former une collection
digne du pays dont les produits jouèrent certaine-
ment la partie la plus importante dans ce concert :
voiles de mariées, de nouveau-nés, volants, ta-
bliers, fanchons, cravates, cols, bonnets, berthes,
mouchoirs, dentelles d'église, bas d'aubes ou de
rochets...
Nous n'en sommes d'ailleurs plus tout à fait au
début d'une telle entreprise et, sans parler des
pièces bien connues de la collection Montefiore,
notre fonds s'est, grâce à de généreux amis,
enrichi, depuis deux ou trois ans surtout, d'un cer-
tain nombre de beaux morceaux.
Un tel exemple, nous en avons la conviction,
sera suivi, maintenant surtout qu'apparaît plus
clairement le service important qui doit en résul-
ter. Peut-on imaginer d'ailleurs un plus gracieux
tribut à la glorification de nos industries d'art, une
sauvegarde plus pieuse et plus noble des reliques
aimées, une plus digne commémoration du savoir-
faire industriel auquel nos anciennes familles de
fabricants durent leur renom et souvent leur
fortune ?
Les trois dernières divisions de la section ne
demandent que fort peu d'explications.
 
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