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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 12 (1906)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0103
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92

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

pour bien marquer la place que nous entendons
faire aux collaborations du dehors dans l'édification
du monument national que nous avons le devoir
et, partant, la prétention d'élever, spécialement à
la dentelle belge, dans le Musée de l'Etat ; c'est
pour que nul n'ignore que, s'il est fait appel à sa
bonne volonté et à son patriotisme, c'est avec la
pensée de lui laisser, aux yeux de tous, le mérite
d'y avoir répondu suivant ses moyens.
E. v. O.
"ssn&g*
COFFRET BYZANTIN.
T E Musée a acquis en 1893, à la vente de la
JL/ collection Spitzer, un coffret en bois de
forme rectangulaire, revêtu de plaques d'ivoire
sculpté, qui est entré dans nos collections sous le
n° 10148. Ce coffret, qui provient de Volterra
fait partie d'une série considérable de monuments
du même genre, en os ou en ivoire, facilement
reconnaissables, pour la plupart, aux fies de roset-
tes enfermées dans des cercles, dont le pourtour de
chacune de leurs faces est orné. Ces bandes décora-
tives encadrent des panneaux représentant presque
tous des sujets profanes, en grande partie emprun-
tés et à l'art antique et à l'art oriental : scènes de
chasse ou de mythologie, animaux réels ou fantas-
tiques, combats de l'hippodrome. L'usage de ces
petits meubles devait être courant, puisqu'il en
subsiste encore près d'une cinquantaine, intacts ou
fragmentaires. M. Graeven leur a consacré des étu-
des spéciales qui établissent d'une manière indé-
niable qu'ils sont d'origine byzantine. Ils datent,
en général, des x" et xi" siècles et il est probable
que plusieurs d'entre eux sont des imitations faites
en Occident, que seule une étude d'ensemble, basée
sur des matériaux complets, arriverait à séparer
des œuvres proprement byzantines.
Le coffret de Bruxelles n'est pas inédit. Il a fait,
notamment, l'objet d'une description assez détail-
lée de la part de M. Molinier 3 et de M. Destrée **

I . C/l SAMBON, A .S ZPW'ZS & A ri/A & 1W-
Florence, 1880, n° 2.
2. H. GRAEVEN, AY72 ,2227 dans
&7* ^7277S^2Ai<77'Ar/7r72 2z//,S7'Aoc/?-
s'^77 t. XX, t8p$, pp. 5-$. Du même au-
teur, A'TZWT'MézMTZA'TZZ, extrait
de l'ARTE, t. Il, 1899, 36 pp.
3 Æ's/M7Tg'a73a7'%/2;a'i?s 727*^777^/272/^ zz /'2727/22S/7'277, t. I,
les Ivoires, p. 88.
4. Musées royaux des Arts décoratifs et industriels,
Gr<'<z/<7g'2Z<2 Avws, etc., 1902, pp. 17-20.

qui en ont reproduit une des faces. Toutefois, quel-
ques particularités leur ont échappé, parmi les-
quelles il en est qui peuvent intéresser les lecteurs
du Y?Z///eA'72.
Le coffret du Musée appartient à la catégorie,
de loin la plus nombreuse, des coffrets civils.
Comme il a été dit, les sujets que ceux-ci repré-
sentent et qu'ils répètent fréquemment, se ratta-
chent soit à l'art oriental, soit à l'art gréco-romain,
desquels l'art byzantin dépend en grande partie,
ou bien ils sont empruntés à certaines scènes de la
vie byzantine elle-même, des chasses ou des jeux
de l'hippodrome. Les fgures du coffret de Bruxelles
ont été prises à chacune de ces trois classes de
motifs. Des treize panneaux qu'il renferme en
tout, dix trahissent l'influence orientale. Ce sont
des représentations d'animaux, telles qu'on en
trouve fréquemment sur les sculptures et les étoffes
orientales, surtout provenant de la Perse. Sur un
des longs côtés (A) on trouve ainsi un lion, à côté
d'un arbre très stylisé ; deux paons becquetant dans
un vase; un chien (?) à côté d'un arbre également
stylisé; un aigle terrassant un lièvre L Sur l'autre
face (B) : de nouveau l'aigle terrassant un lièvre,
un lion ailé, un griffon. Sur les petits côtés, il y a
deux lions affrontés, dont l'un ailé, se tenant par
les pattes de devant; deux animaux, biches ou
gazelles (?) occupés à brouter. Sur le couvercle, un
fauve à la robe mouchetée (tigre?) attaquant un
cerf (?) dont les pattes de devant sont posées sur
un rocher L
Deux motifs paraissent empruntés aux jeux de
l'hippodrome. Le long côté (B) porte un combat-
tant armé d'un bouclier, coiffé du casque conique
que l'on voit sur tant de monuments et de minia-
tures byzantines, et tirant de l'arc. Sur le couver-
cle, on remarque un belluaire, vêtu d'une sorte de
maillot, tenant dans les mains un épieu ou une
lance courte, qu'un ours a attaqué dans le dos.
L'animal, dressé sur ses pattes de derrière, au
moyen desquelles il maintient son adversaire à
genoux, le mord à l'épaule droite. Plusieurs cof-
frets sont ornés de représentations analogues, dont
l'interprétation ne laisse subsister aucun doute.
Ainsi, sur le coffret de Xanten ? <K on voit, dit

5. Même sujet sur une plaque de marbre sculptée
du couvent de Lavra, au Mont Athos, reproduite par
SCHLUMBERGER, éysazt/zTzr à /ay/72 4% A" s/rrA,
t. II, p. 189.
6. Aucun de ces motifs n'est nouveau; on en trouve
de semblables sur beaucoup de monuments byzantins et
particulièrement sur les coffrets.
7. Reproduit dans Aus 'M WEERTn, A'H77S^r77^77za/r7'
&s^7'?S7'A'rAr77y!A?rr/7z/^7'S2'7:&7zA'^z'7:/a774777:, pl. VI, 8,
8 zz-r.
 
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