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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 1 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0025
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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relief a précédé
la ronde - bosse,
et, à une époque
où la ronde-bosse
était encore en-
serrée dans les
liens de la fronta-
lité 1, déjà le
relief déployait
sur le fond des
frises et des fron-
tons des figures
aux attitudes les
plus mouvemen-
tées. Les fron-
tons d'Egine,
avec leurs tumul-
tueuses scènes de
combat (selon la
nouvelle recon-
stitution qu’en a
faite M. Furt-
waengler), expli-
quent et annon-
cent la hardiesse
de motif du dis-
cobole, qu’ils ne
précèdent que de
quelques années.
(Le discobole date du début du deuxième quart
du v' siècle.)

Ce qui ajoute encore à l’accord parfait de cette
œuvre, c’est qu’elle a été vraiment conçue pour le
bronze.

La traduction d’une idée plastique en marbre
doit tenir compte, à la fois, du poids et de la fragi-
lité de la matière mise en œuvre, qui doit faire
éviter les trous, et de sa luminosité, appelant la
multiplicité des formes et la simplicité des contours
qui sont rongés par la lumière. Aux époques où le
sculpteur extrayait lui-même du bloc la figure que
son imagination y avait emprisonnée, l'on ne pou-
vait se départir de ces règles inséparables d’une
plastique saine et rationnelle. La généralisation
de la collaboration du praticien qui sculpte la
figure a fait perdre au sculpteur-modeleur tout
contact avec la matière et le laisse le plus souvent

i. Cette loi, formulée par Lange, Darstellung des Men-
schen inder ülteren griechischen Kunst, consiste dans la re-
présentation frontale (de face) et symétrique de la figure
humaine. Mais, contrairement à Lange, qui y voit des
raisons morales (dignité de la nature humaine!, nous y
verrions plus volontiers des raisons d’ordre technique et
artistique. Nous ne pouvons songer à développer ce
point ici.

dans l’ignorance des conditions plastiques qui lui
sont propres.

Au contraire, le bronze, qui nécessite toujours
l’exécution d’une maquette en grandeur, part d’un
principe diamétralement opposé: le bloc fait tache,
les lumières ne peuvent être données que par les
reflets et les trous; les contours doivent être décou-
pés et s’enlever comme à l’emporte-pièce, sur l’en-
tourage. De plus, la rigidité et la légèreté du
bronze lui permettent de s’adapter à des formes
« rayonnantes » qui ne peuvent être traduites en
marbre sans des rapports habiles et des supports
disgracieux.

Regardez un instant le discobole, puis, par
exemple, une figure de Michel-Ange (une de celles
des tombeaux de Médicis) pour saisir clairement
ce contraste, qu’il est malaisé d’exposer en peu de
mots.

Le temps n’est plus où nous pouvions admirer
en bloc ce qui nous reste de la sculpture antique.
Le sens des nuances nous est venu et l’archéolqgie
nous a appris à dégager des altérations, causées
par le temps et les hommes, l’essence même de sa
beauté. Jean De Mot.

P.-S. — La seule critique que l’on pourrait faire
à la restauration de M. Rizzo est la lourdeur de
l’attache du pied gauche, lourdeur qui ne frappe
pas dans les autres répliques et qui certes ne dépa-
rait pas l’original.

UN PORTRAIT DE LA REINE TIYI.

ON lit parfois dans les journaux l’histoire sui-
vante : Quelqu’un, assistant par hasard à une
vente d’objets d’art, achète, pour une somme mo-
dique, une pièce qui l’a brusquement séduit, sans
qu'il puisse exactement définir ce qui l’a conduit
dans son choix. Souvent, la pièce en question est
assez misérable d’aspect, ce qui lui a valu de n’at-
tirer que médiocrement l’attention des amateurs,
et cependant, lorsqu'elle est nettoyée, restaurée,
présentée convenablement, on est surpris d’y re-
connaître un original disparu d’un maître célèbre,
dont la vente aurait certainement dû exciter d’ar-
dentes rivalités ! En général, la lecture de ce fait
divers laisse assez sceptique, et l’on est tenté d’y
voir une de ces histoires répétées périodiquement
les jours où la copie est rare. J’ai eu récemment
l’occasion de constater cependant que le cas pou-
vait se présenter, et l’exemple paraîtra peut-être
suffisamment intéressant pour être narré avec quel-
ques détails.

En 1905, assistant à Paris à la vente Philipp,
j’avais examiné, assez' distraitement, je l’avoue, le

ATHLÈTE LANÇANT LE DISQUE

(jeux olympiques 1906.)
 
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