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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 8 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0085
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2® SERIE.

ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 8. AOUT 1908

I re

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS. ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce Bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’Étranger . . é fr. 50 — Le numéro . . 50 centimes.

I.

UNE IMPORTANTE DONATION
D'ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES.

(Don du baron E. Empain. Suite 1.)

26) Tète du roi Thoutmès II, en bas-relief, pro-
venant peut-être de Deir el Bahari (fig. 7). Le
fragment de bas-relief nous montre la partie supé-
rieure du buste d’un roi, caractérisé par la barbe
postiche et une coiffure assez particulière. Cette
coiffure est constituée d’une sorte de mitre élevée,
formée,dirait-on,de roseaux, ornée latéralement de
plumes et, sur le front, d’une paire de cornes sup-
portant un disque solaire et un serpent. La mitre,
qui descend dans le cou en couvrant la nuque, est
encore ornée en cet endroit d’une image de fau-
con, les ailes étendues 2. Au-dessus, on aperçoit
quelques signes d’une inscription : les restes d’un
cartouche royal que l’on peut facilement restaurer,
soit le nom de Thoutmès II. Les deux

autres signes signifient : « vivante ». Ce

féminin pourraitfaire douter immédiatement
que le bas-relief représente le roi Thout-
mès II et donne à penser que le cartouche
pourrait bien avoir été surchargé. Si nous exami-
nons attentivement, la surface du relief, nous con-
staterons immédiatement un fait curieux : toute
la figure royale est sculptée en très légère saillie
au fond d’une dépression qui est surtout sensible

devant la face, entre la corne et l'épaule et autour
de la corne antérieure. Le relief actuel est au
niveau du fond d’un relief antérieur, que celui-ci
a remplacé. Le relief primitif était plus élevé,
comme on peut le voir en examinant les signes

qui en ont fait partie. Le cartouche, égale-
ment dans le creux, appartient â la restauration.
Notre bas-relief est un témoin de ces luttes politi-
ques qui vinrent troubler les premiers temps de
la XVTIT dynastie et qui ont soulevé, il y a quel-
ques années, des discussions mémorables entre
égyptologues. La reine Hatshepsout, à laquelle
on doit la plus grande partie du temple célèbre
de Deir el Bahari, femme de Thoutmès II et reine
pendant la minorité de son neveu Thoutmès III,
avait été après sa mort l’objet, de la part de
Thoutmès III, d’une véritable persécution consis-
tant à effacer son nom et sa figure dans tous les
monuments. « Plus tard Amenophis IV a détruit
les noms et les figures des dieux ; Ramsès II, en les
rétablissant, a mis ça et là le nom de Thoutmès II
à la place du nom effacé de la reine, parce qu’il ne
reconnaissait pas la légitimité de celle-ci. Il l’a
remplacée par le prince qui avait régné en même
temps qu’elle et qui avait précédé Thout-
mès III 1 .»

Notre fragment nous donne donc un exemple
d’un relief de la reine, — comme en fait foi le
« vivante » — effacé par Thoutmès III, restauré par

1. Voir Bulletin des Musées, n° 3 (mars), n° 5 (niai),
n° 6 (juin) 1908.

2. Voir la même coiffure dans Navillb, Deir el
Baliari, pl. xxm, xcvn, etc.

1. E. Navilue, Un dernier mot sur la succession des
Thoutmès, dans la Zeitschrift für aegyptische Sprache,
t. XXXVII, 1899, p. 54.
 
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