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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
de peintures à la sépia, ayant, comme sujet, deux
fables de La Fontaine ;
De M. Alfred Dermond, Ier drogman honoraire
du consulat général de Belgique à Smyrne, une
paire de boucles d’oreilles en or. Ces objets, fort
intéressants, sont destinés à la section de l’Anti-
quité classique. Les boucles sont composées d’un
pendentif orné d’une gemme lenticulaire en verre
jaunâtre sertie dans un cône d’or, d’une perle de
verre, et terminées par une améthysteamygdaloïde.
Ces boucles d’oreilles ont été trouvées dans un
sarcophage à Davas, localité distante d’une qua-
rantaine de kilomètres de Hiérapolis (Asie Mi-
neure).
UNE CHAMBRE A FEU
DU MUSÉE DE LA PORTE DE HAL.
A partir du commencement du xve siècle, les
pièces d’artillerie se composaient de deux
parties : la volée, dans laquelle on introduisait le
projectile, et la chambre à feu mobile ou boîte à
poudre, qui recevait la charge. La chambre à feu
(voir fig. i) était en général en fer fondu, mais
parfois aussi en fer forgé ; elle était munie d’une
anse de manœuvre, ordinairement en fer forgé,
moins cassant que la fonte. Une des extrémités de
la chambre à feu, ouverte, se terminait par une
feuillure pouvant pénétrer dans l’âme du canon.
Une petite ouverture pratiquée vers la culasse,
longueur de la feuillure de om030 ; son diamètre
intérieur de om050. La lumière se trouve placée
sur le côté gauche de l’anse.
De ce côté également, et partant de la lumière,
se trouve, imprimée en creux sur la surface de la
chambre, une marque affectant la forme d’une
flèche traversant un losange et coupée un peu plus
haut que celui-ci par un trait horizontal formant
croix avec la hampe de la flèche.
Un inventaire « de l’artillerie estant en l’ostel
de la ville de Paris », fait en 1505, et reproduit
par L.-N. Bonaparte, dans ses Etudes sur le passé
et l'avenir de l’artillerie (t. I, p. 376, pièces justi-
ficatives, n° 6), mentionne, c’est assez intéressant
à constater : «Ung vuglaire (veuglaire) de XX poul-
ces de long et de cinq de calibre affusté garny de
deux chambres marqué.» suit une marque qui
ressemble très fort à celle de notre chambre à feu.
La différence entre cette marque et la nôtre con-
siste en ce que, dans la marque reproduite à l’inven-
taire de 1505, il manque la partie inférieure de la
flèche et les deux pennes qui figurent sur la nôtre.
Mais le losange traversé et la croix y sont.
Ajoutons qu’une autre de nos chambres à feu
(série X, n° 30), trouvée également à Bouvignes,
et de dimensions et de forme à peu près semblables
à celle que nous reproduisons, porte également
une marque qui rappelle en tous points, à- un
détail près, celle figurant sur la chambre n° 29,
série X. En publiant cette petite note, nous
n’avons pas d’autre intention que d’engager les
collectionneurs qui posséderaient des chambres à
feu, à les examiner attentivement et, le cas
échéant, à publier les marques qu’ils pourraient y
découvrir. George Macoir.
UN VASE FUNÉRAIRE DU STYLE
DU DIPYLON.
FIG. I.
la lumière, permettait de mettre le feu à la charge
de poudre déposée dans l’intérieur de la chambre.
Le Musée de la Porte de Hal possède une jolie
collection de chambres à feu, en fer fondu ou
forgé, de différents modèles et de différents cali-
bres. Un certain nombre de ces pièces portent des
marques sur lesquelles nous aurons l’occasion de
revenir. Une de nos chambres à feu (série X, n° 29),
que nous reproduisons ci-dessus (fig. 1), est parti-
culièrement intéressante à cet égard. Elle a été
trouvée, avec d’autres, dans les fouilles du château
de Bouvignes, près de Dinant.Cette pièce, de forme
cylindrique, en fonte de fer, est munie d’une poi-
gnée en fer forgé. Sa longueur est de om44 ; la
MESSIEURS Buis, Paul Errera et Franz Phi-
lippson, dont on est habitué à rencontrer
les noms parmi ceux des bienfaiteurs de notre
Musée, viennent d’ajouter à leurs libéralités anté-
rieures un don extrêmement précieux pour nos
collections de céramique grecque :
C’est un vase du style géométrique attique que
l’on désigne sous le terme de Dipylon, et que ses
dimensions considérables (om87) nous font suppo-
ser avoir été déposé sur un tombeau, comme mo-
nument funéraire et non à l'intérieur de la fosse L
1. Ce vase nous avait été signalé par M. Fernand
Mayence, ancien membre étranger de l’École française,
chargé de cours à l’Université de Louvain.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
de peintures à la sépia, ayant, comme sujet, deux
fables de La Fontaine ;
De M. Alfred Dermond, Ier drogman honoraire
du consulat général de Belgique à Smyrne, une
paire de boucles d’oreilles en or. Ces objets, fort
intéressants, sont destinés à la section de l’Anti-
quité classique. Les boucles sont composées d’un
pendentif orné d’une gemme lenticulaire en verre
jaunâtre sertie dans un cône d’or, d’une perle de
verre, et terminées par une améthysteamygdaloïde.
Ces boucles d’oreilles ont été trouvées dans un
sarcophage à Davas, localité distante d’une qua-
rantaine de kilomètres de Hiérapolis (Asie Mi-
neure).
UNE CHAMBRE A FEU
DU MUSÉE DE LA PORTE DE HAL.
A partir du commencement du xve siècle, les
pièces d’artillerie se composaient de deux
parties : la volée, dans laquelle on introduisait le
projectile, et la chambre à feu mobile ou boîte à
poudre, qui recevait la charge. La chambre à feu
(voir fig. i) était en général en fer fondu, mais
parfois aussi en fer forgé ; elle était munie d’une
anse de manœuvre, ordinairement en fer forgé,
moins cassant que la fonte. Une des extrémités de
la chambre à feu, ouverte, se terminait par une
feuillure pouvant pénétrer dans l’âme du canon.
Une petite ouverture pratiquée vers la culasse,
longueur de la feuillure de om030 ; son diamètre
intérieur de om050. La lumière se trouve placée
sur le côté gauche de l’anse.
De ce côté également, et partant de la lumière,
se trouve, imprimée en creux sur la surface de la
chambre, une marque affectant la forme d’une
flèche traversant un losange et coupée un peu plus
haut que celui-ci par un trait horizontal formant
croix avec la hampe de la flèche.
Un inventaire « de l’artillerie estant en l’ostel
de la ville de Paris », fait en 1505, et reproduit
par L.-N. Bonaparte, dans ses Etudes sur le passé
et l'avenir de l’artillerie (t. I, p. 376, pièces justi-
ficatives, n° 6), mentionne, c’est assez intéressant
à constater : «Ung vuglaire (veuglaire) de XX poul-
ces de long et de cinq de calibre affusté garny de
deux chambres marqué.» suit une marque qui
ressemble très fort à celle de notre chambre à feu.
La différence entre cette marque et la nôtre con-
siste en ce que, dans la marque reproduite à l’inven-
taire de 1505, il manque la partie inférieure de la
flèche et les deux pennes qui figurent sur la nôtre.
Mais le losange traversé et la croix y sont.
Ajoutons qu’une autre de nos chambres à feu
(série X, n° 30), trouvée également à Bouvignes,
et de dimensions et de forme à peu près semblables
à celle que nous reproduisons, porte également
une marque qui rappelle en tous points, à- un
détail près, celle figurant sur la chambre n° 29,
série X. En publiant cette petite note, nous
n’avons pas d’autre intention que d’engager les
collectionneurs qui posséderaient des chambres à
feu, à les examiner attentivement et, le cas
échéant, à publier les marques qu’ils pourraient y
découvrir. George Macoir.
UN VASE FUNÉRAIRE DU STYLE
DU DIPYLON.
FIG. I.
la lumière, permettait de mettre le feu à la charge
de poudre déposée dans l’intérieur de la chambre.
Le Musée de la Porte de Hal possède une jolie
collection de chambres à feu, en fer fondu ou
forgé, de différents modèles et de différents cali-
bres. Un certain nombre de ces pièces portent des
marques sur lesquelles nous aurons l’occasion de
revenir. Une de nos chambres à feu (série X, n° 29),
que nous reproduisons ci-dessus (fig. 1), est parti-
culièrement intéressante à cet égard. Elle a été
trouvée, avec d’autres, dans les fouilles du château
de Bouvignes, près de Dinant.Cette pièce, de forme
cylindrique, en fonte de fer, est munie d’une poi-
gnée en fer forgé. Sa longueur est de om44 ; la
MESSIEURS Buis, Paul Errera et Franz Phi-
lippson, dont on est habitué à rencontrer
les noms parmi ceux des bienfaiteurs de notre
Musée, viennent d’ajouter à leurs libéralités anté-
rieures un don extrêmement précieux pour nos
collections de céramique grecque :
C’est un vase du style géométrique attique que
l’on désigne sous le terme de Dipylon, et que ses
dimensions considérables (om87) nous font suppo-
ser avoir été déposé sur un tombeau, comme mo-
nument funéraire et non à l'intérieur de la fosse L
1. Ce vase nous avait été signalé par M. Fernand
Mayence, ancien membre étranger de l’École française,
chargé de cours à l’Université de Louvain.