DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
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La cinquième assise est triangulaire ; chacun de
ses angles est renforcé d’un enroulement, sorte de
petit aileron garni de feuillage ; chacune de ses
faces porte un des instruments de la Passion : la
croix, l’échelle, les clous dans la couronne d’épines.
L’amortisse-
ment de l’épi
est formé d’un
balustre sur
lequel le lis
français alterne
avec l'hermine
bretonne et.
que surmonte
une petite
sphère portant
une aiguille
pyramidale.
La hauteur
totale de l’épi-
est de 4m96 ; le
diamètre du
bassin, de 3m90.
La concep-
tion de ce mo-
nument appar-
tient à Michel
Colombe ; son
exécution, qui
date de 1310,
est due aux
neveux de ce
grand artiste :
Bastien et Mar-
tin François.
Si lacques de
Beaunë - Sem -
blançay ne sup-
porta pas la
totalité du coût
de la fontaine il
laquelle s’est
attaché son nom, il prit toutefois à sa charge une
part de la dépense assez importante pour acquérir
le droit de placer ses armes à côté de celles de la
ville de Tours, qui fournit le reste des fonds néces-
saires.
lacques de Beaune, qui fut créé baron de Sem-
blançay, était fils d’un négociant, maire de sa ville
natale et argentier du dauphin Charles (le roi
Charles VIII) ; il prit la suite des affaires de son
père ; d’autre part, Anne de Bretagne, qui avait
succédé au duc François II, son père, choisit
Jacques de Beaune pour son trésorier général, et
l'important financier devint banquier du roi de
France en 149:, lorsque Anne de Bretagne épousa
Charles VIII ; la réunion de la Bretagne à la
France, préparée par ce mariage, est rappelée sur
la fontaine par
l’écu parti aux
armes de Fran-
ce et de Breta-
gne que nous
avons mention-
né plus haut.
En 1509,
Louis XII, se-
cond mari
d’Anne de Bre-
tagne, nomma
J acques de
Beaune con-
seiller des fi-
nances. Aprjès
la mort du roi,
en 15 15,Louise
de Savoie, ap-
pelée à la ré-
gence du roy-
aume par suite
du départ de
François Ier
pourl’Italie, lui
confia l’admi-
nistration de
ses biens parti-
culiers. Lenou-
veau règne
s’annonçait
donc sous les
meilleurs aus-
pices pour le
surintendant
des finances ;
son étoile ne
devait point
tarder à pâlir :
victime de mi-
sérables intrigues politiques, accusé de malversa-
tions par ceux-là mêmes à qui il avait rendu
le plus de services, dépouillé de ses charges et de
ses biens, il se vit jeter à la Bastille.
Le 11 août 1527, Jacques de Beaune-Semblan-
çay, alors septuagénaire, mourait sur le gibet de
Montfaucon.
Deux ans plus tard, son fils Guillaume, condamné
pour crime de lèse-majesté, fut gracié par Fran-
çois Ier, et la terre de Semblançay, que la Couronne
avait confisquée, lui fut restituée ; mais déjà le
FIG. 6. — FONTAINE « DE BEAUNE-SEMBLANÇAY
A TOURS.
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La cinquième assise est triangulaire ; chacun de
ses angles est renforcé d’un enroulement, sorte de
petit aileron garni de feuillage ; chacune de ses
faces porte un des instruments de la Passion : la
croix, l’échelle, les clous dans la couronne d’épines.
L’amortisse-
ment de l’épi
est formé d’un
balustre sur
lequel le lis
français alterne
avec l'hermine
bretonne et.
que surmonte
une petite
sphère portant
une aiguille
pyramidale.
La hauteur
totale de l’épi-
est de 4m96 ; le
diamètre du
bassin, de 3m90.
La concep-
tion de ce mo-
nument appar-
tient à Michel
Colombe ; son
exécution, qui
date de 1310,
est due aux
neveux de ce
grand artiste :
Bastien et Mar-
tin François.
Si lacques de
Beaunë - Sem -
blançay ne sup-
porta pas la
totalité du coût
de la fontaine il
laquelle s’est
attaché son nom, il prit toutefois à sa charge une
part de la dépense assez importante pour acquérir
le droit de placer ses armes à côté de celles de la
ville de Tours, qui fournit le reste des fonds néces-
saires.
lacques de Beaune, qui fut créé baron de Sem-
blançay, était fils d’un négociant, maire de sa ville
natale et argentier du dauphin Charles (le roi
Charles VIII) ; il prit la suite des affaires de son
père ; d’autre part, Anne de Bretagne, qui avait
succédé au duc François II, son père, choisit
Jacques de Beaune pour son trésorier général, et
l'important financier devint banquier du roi de
France en 149:, lorsque Anne de Bretagne épousa
Charles VIII ; la réunion de la Bretagne à la
France, préparée par ce mariage, est rappelée sur
la fontaine par
l’écu parti aux
armes de Fran-
ce et de Breta-
gne que nous
avons mention-
né plus haut.
En 1509,
Louis XII, se-
cond mari
d’Anne de Bre-
tagne, nomma
J acques de
Beaune con-
seiller des fi-
nances. Aprjès
la mort du roi,
en 15 15,Louise
de Savoie, ap-
pelée à la ré-
gence du roy-
aume par suite
du départ de
François Ier
pourl’Italie, lui
confia l’admi-
nistration de
ses biens parti-
culiers. Lenou-
veau règne
s’annonçait
donc sous les
meilleurs aus-
pices pour le
surintendant
des finances ;
son étoile ne
devait point
tarder à pâlir :
victime de mi-
sérables intrigues politiques, accusé de malversa-
tions par ceux-là mêmes à qui il avait rendu
le plus de services, dépouillé de ses charges et de
ses biens, il se vit jeter à la Bastille.
Le 11 août 1527, Jacques de Beaune-Semblan-
çay, alors septuagénaire, mourait sur le gibet de
Montfaucon.
Deux ans plus tard, son fils Guillaume, condamné
pour crime de lèse-majesté, fut gracié par Fran-
çois Ier, et la terre de Semblançay, que la Couronne
avait confisquée, lui fut restituée ; mais déjà le
FIG. 6. — FONTAINE « DE BEAUNE-SEMBLANÇAY
A TOURS.