Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

DOI Heft:
No 6 (1908)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0068
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
50

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

sa main droite, d’un admirable modelé, se pose
sur le bord d’une banderole où est inscrit ce pas-
sage du psaume 127 : beatus es et bene iibi erit 1.
La gracieuse figure de la Vierge est encadrée de
deux angelots, la boîte à encens dans la main
gauche et, de l’autre main, balançant l’encensoir 1 2.
Leur tête, qui, à en juger par le moulage du
Musée (fig. 1), était d’une charmante expression, a
malheureusement disparu. Ce qui frappe parti-
culièrement le spectateur, c'est la cérémonie
funèbre qui s'accomplit autour du mort. Quatre
Frères procèdent aux funérailles. Le sculpteur a
merveilleusement rendu les diverses expressions de
leurs visages ridés par l’âge et creusés par la péni-
tence. Deux d’entre eux se tiennent entre les bras de
la civière que tantôt ils soulèveront pour porter le
corps en terre : l’un, les mains jointes avec ferveur,
regarde tristementle défunt, l’autre soulève légère-
ment la tête de ce dernier. Un acolyte, dont la tête,
par malheur, fait défaut, porte la croix procession-
nelle de la main gauche, le goupillon de la main
droite,tandis que l’officiant lit dans le rituel la for-
mule liturgique: requiescat in pace amen. Les traits
de sa physionomie, pleine decomponction, indiquent
un homme d’âge mûr. Sur trois banderoles qui se
déroulent au-dessus de ces personnages, se lisent
quelques passages des prières des morts : In para-
disum deducant te angeli . requiescat in pace

1. L’imagier a ajouté ps(alm)o VII0.

2. Des figurines d’anges analogues se voient sur le

monument votif du chanoine de Quinghien (-(-1429), au
Musée de Tournai, et sur celui de Jean du Bos, conservé
à la cathédrale.

àmen . requiescat in pace amen . pater nost&r .
libéra eum a malo amen . Au pied de la couche
funèbre, deux moines sont accroupis, la tête
inclinée. Leur pose, imprégnée de laisser-aller, a
fait croire à M. Cloquet, ainsi qu’à M. Maeterlinck
et à M. Koechlin 3, que ces religieux, chargés de
veiller le corps, se sont endormis de fatigue et
qu’ils sont surpris dans leur sommeil par le cortège
qui vient procéder aux funérailles. Cette interpré-
tation nous paraît avoir l’inconvénient de prêter à
l’imagier une intention piquante qui n’est guère
conciliable avec le caractère de la scène, le lieu où
figurait primitivement le monument et les tradi-
tions de l’époque. Nous croyons plutôt que ces
deux moines se lamentent au sujet de la perte de
leur confrère en religion et qu’ils ont été figurés sur
le bas-relief pour représenter la communauté attris-
tée. C’est ce qu’indique, à notre avis, leur attitude,
l’expression de leur physionomie et, particulière-
ment, le texte des invocations inscrites sur les ban-
deroles qui se déploient derrière eux : parcat et
dominas quidquid dyabolo fallcnie contraxit. Si
peccavit tamen patrem et filium et spiritum sanctum
non negavit.

La date à laquelle fut exécuté le bas-relief et le
nom du moine défunt nous sont fournis par l'ins-
cription suivante, que porte la bordure inférieure
de la pierre : [jrejres jehans piefues qui chi

deua(n)t gist fu nés lan ■ mil ■ CCC ■ LXV •
XXVIIe ■ jour de march ■ \uestu]s en chest[e~\
sainte religion lan • mil • CCC • LXXVIII •
XIIIe ■ jour de iuing et trespassa [lan mil. CCCC-

3. Articles cités.
 
Annotationen