DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.
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mont, soit à environ 900 mètres
Nord-Ouest de l’église d’Oppa-
gne, dans le but d’étudier trois
grandes pierres en poudingue
dévonien 1 de forme allongée,
gisant là côte à côte à demi en-
fouies dans le sol et sur le même
alignement que les deux dolmens
de Wéris.
Après avoir enlevé les brous-
sailles qui les cachaient presque
complètement, nous les avons
entièrement dégagées et mesu-
rées (fig. 2).
Elles ne reposent sur aucune
autre pierre et deux sont cassées
en deux morceaux d’inégale gran-
deur. Les fouilles ne nous ont
donné que trois menus fragments
d’ossements humains, mais nous
avons recueilli, par contre, dans
un rayon de 150 à 200 mètres en face de ces
pierres qui nous semblent être trois menhirs ren-
versés 2, d’assez nombreux silex taillés dont une
pointe de flèche.
Fouilles a Exel (province de Limbourg).
Des fouilles ont été pratiquées dans la station
n° 1 de la Bruyère dite de Steen Weg, découverte
par M. Ch. Poutiau. De nombreuses tranchées,
atteignant toutes le sol vierge, ont été ouvertes un
peu, partout mais sans révéler la présence de fonds
de cabanes ni de foyers. Nos recherches à la sur-
face du sol ont donné un meilleur résultat, se tra-
duisant par une abondante récolte de silex et de
quartzites taillés : petits nucléus, petites lames,
pointe de flèche à tranchant transversal, instru-
ments minuscules à retaille dorsale, éclats et dé-
chets. Nous y avons recueilli aussi des sortes de
percuteurs en grès et deux grains de collier en
une substance blanche encore indéterminée. L’in-
dustrie de cette station reste franchement Tarde-
noisienne.
Exploration des marchets de Frasnes (pro-
vince de Namur).
Us occupent un plateau rocheux et dénudé do-
minant la gare de Frasnes et désigné dans le pays
sous le nom de Tienne devant le village.
1. A noter que le sous-sol, à cet endroit, est constitué
par le calcaire carbonifère. Les pierres qui nous occu-
pent ont donc été transportées là où elles se trouvent.
2. Sans doute pour obéir aux prescriptions de l’Eglise, '
qui prohibait sévèrement le culte des pierres. Un canon
Marchet n° 1. — Ce marchet, situé vers le
milieu du plateau, était de forme très régulière,
avec un diamètre de 9 mètres et une hauteur de
om45.
Il contenait, non point au centre de la périphé-
rie, mais un peu sur le côté, une sépulture à inhu-
mation sans mobilier.
Le corps avait été déposé dans une fosse légère-
ment creusée dans le sol meuble. Cette fosse mesu-
rait im75 de longueur, 0m4o de largeur et orai5 à
onl2o de profondeur et était entourée de grosses
pierres mises là intentionnellement, mais sans
aucune symétrie. Le squelette, en mauvais état
de conservation, était orienté Ouest-Est, les pieds
tournés vers l’Est. Les ossements, qui se trou-
vaient en connexion anatomique, étaient répartis
sur une longueur de im7o.
Nous avons remarqué à im40 au Nord du crâne,
et épars au niveau du sol, quelques rares débris
d’ossements calcinés accompagnés de charbons de
bois. Ces ossements paraissent être ceux d’un
animal brûlé pour obéir peut-être à un rite funé-
raire.
Il y avait aussi des charbons de bois un peu par-
tout dans le marchet.
Marchet n° 2. ■—• Remarquable par ses vastes
proportions, par la régularité de sa forme et par sa
situation juste au point culminant du plateau, le
marchet n° 2, qui mesure i2m2o de diamètre et
du Concile de Nantes de 668 prescrivait, quant aux
pierres où l'on vénérait les démons, « de les enfouir de
telle façon que leurs adorateurs ne pussent jamais les
retrouver ».
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mont, soit à environ 900 mètres
Nord-Ouest de l’église d’Oppa-
gne, dans le but d’étudier trois
grandes pierres en poudingue
dévonien 1 de forme allongée,
gisant là côte à côte à demi en-
fouies dans le sol et sur le même
alignement que les deux dolmens
de Wéris.
Après avoir enlevé les brous-
sailles qui les cachaient presque
complètement, nous les avons
entièrement dégagées et mesu-
rées (fig. 2).
Elles ne reposent sur aucune
autre pierre et deux sont cassées
en deux morceaux d’inégale gran-
deur. Les fouilles ne nous ont
donné que trois menus fragments
d’ossements humains, mais nous
avons recueilli, par contre, dans
un rayon de 150 à 200 mètres en face de ces
pierres qui nous semblent être trois menhirs ren-
versés 2, d’assez nombreux silex taillés dont une
pointe de flèche.
Fouilles a Exel (province de Limbourg).
Des fouilles ont été pratiquées dans la station
n° 1 de la Bruyère dite de Steen Weg, découverte
par M. Ch. Poutiau. De nombreuses tranchées,
atteignant toutes le sol vierge, ont été ouvertes un
peu, partout mais sans révéler la présence de fonds
de cabanes ni de foyers. Nos recherches à la sur-
face du sol ont donné un meilleur résultat, se tra-
duisant par une abondante récolte de silex et de
quartzites taillés : petits nucléus, petites lames,
pointe de flèche à tranchant transversal, instru-
ments minuscules à retaille dorsale, éclats et dé-
chets. Nous y avons recueilli aussi des sortes de
percuteurs en grès et deux grains de collier en
une substance blanche encore indéterminée. L’in-
dustrie de cette station reste franchement Tarde-
noisienne.
Exploration des marchets de Frasnes (pro-
vince de Namur).
Us occupent un plateau rocheux et dénudé do-
minant la gare de Frasnes et désigné dans le pays
sous le nom de Tienne devant le village.
1. A noter que le sous-sol, à cet endroit, est constitué
par le calcaire carbonifère. Les pierres qui nous occu-
pent ont donc été transportées là où elles se trouvent.
2. Sans doute pour obéir aux prescriptions de l’Eglise, '
qui prohibait sévèrement le culte des pierres. Un canon
Marchet n° 1. — Ce marchet, situé vers le
milieu du plateau, était de forme très régulière,
avec un diamètre de 9 mètres et une hauteur de
om45.
Il contenait, non point au centre de la périphé-
rie, mais un peu sur le côté, une sépulture à inhu-
mation sans mobilier.
Le corps avait été déposé dans une fosse légère-
ment creusée dans le sol meuble. Cette fosse mesu-
rait im75 de longueur, 0m4o de largeur et orai5 à
onl2o de profondeur et était entourée de grosses
pierres mises là intentionnellement, mais sans
aucune symétrie. Le squelette, en mauvais état
de conservation, était orienté Ouest-Est, les pieds
tournés vers l’Est. Les ossements, qui se trou-
vaient en connexion anatomique, étaient répartis
sur une longueur de im7o.
Nous avons remarqué à im40 au Nord du crâne,
et épars au niveau du sol, quelques rares débris
d’ossements calcinés accompagnés de charbons de
bois. Ces ossements paraissent être ceux d’un
animal brûlé pour obéir peut-être à un rite funé-
raire.
Il y avait aussi des charbons de bois un peu par-
tout dans le marchet.
Marchet n° 2. ■—• Remarquable par ses vastes
proportions, par la régularité de sa forme et par sa
situation juste au point culminant du plateau, le
marchet n° 2, qui mesure i2m2o de diamètre et
du Concile de Nantes de 668 prescrivait, quant aux
pierres où l'on vénérait les démons, « de les enfouir de
telle façon que leurs adorateurs ne pussent jamais les
retrouver ».