DOI Heft:
No 6 (1908)
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS..
55
au bord d’un chemin
de campagne, sur un
petit plateau assez
élevé d’où l’on décou-
vre l’horizon de pres-
que tous les côtés. Sa
hauteur au-dessus du
sol est de 2m75, sa
forme est celle d’un
grossier obélisque
(fig- 3)-
La roche est un pou-
dingue pisaire, c’est-à-
dire à petits éléments ;
cette roche est étran-
gère au lieu où se voit
le menhir. Il n’existe,
du reste, aucun autre bloc dans les environs. La
pierre a été redressée il y a une vingtaine d’années
et soutenue par une maçonnerie de moellons du
plus mauvais effet.
Les fouilles exécutées au pied même du menhir
n'ont amené la découverte d’aucun objet ni d’au-
cun débris. En revanche, elles nous ont permis de
constater que la pierre n’est pas enterrée, mais
simplement posée sur le sol et soutenue unique-
ment par l’affreuse maçonnerie dont, on l’a grati-
fiée. Nous avons recueilli quelques silex taillés
dans les environs immédiats. Le monument a été
photographié sur toutes les faces en vue de sa res-
titution dans nos galeries.
«s*
Ce nous est un devoir de remercier ici d’une
façon toute particulière les héritiers de M. Cal-
meyn, à La Panne; M. Gaston Morael, docteur
en droit et avoué, à Dunkerque, et M. J. Tremblay,
faisant fonctions de bourgmestre de Frasnes, des
autorisations de fouilles qu’ils ont bien voulu nous
accorder, et de témoigner à nouveau à notre
meilleur collaborateur Eugène Maillieux, de Cou-
vin, nos sentiments de vive gratitude.
Bon Alfred de Loë.
UNE IMPORTANTE DONATION
D'ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES.
(Don du baron E. Empain.) (Suite K)
APRÈS avoir passé en revue les principales
pièces en ronde-bosse, les bas-reliefs vont
nous permettre d’apprécier en quelle mesure la
i. Voir Bulletin des Musées, n° 3, mars, et n° 5, mai
1908.
FIG. 3. — BAILEUX (HAINAUT). LA « PIERRE-QUI-TOURNE )
donation Empain est venue enrichir nos collec-
tions.
27) Fragment de bas-relief avec figure du died
Thot, représenté d’une façon inhabituelle (fig. 6).
C’est ainsi que j’ai désigné provisoirement le frag-
ment de bas-relief en faisant l’énumération des
objets, et je l'attribuais à l’époque du nouvel em-
pire. Lorsque j’ai acheté la pièce, elle élait recou-
verte d’une épaisse couche de peinture à l’huile
qui l’enluminait d’une façon aussi hardie que gros-
sière. A première vue, on reconnaissait la touche
des restaurateurs indigènes et il était évident que
le relief avait subi des remaniements. Un net-
toyage à fond fit disparaître cette peinture, qui
n’avait été mise que pour cacher le petit morceau
de plâtre visible à la partie inférieure.
Le relief ressortait du nettoyage en excellent
état et son examen ne laissait pas d’être intéres-
sant. L’animal représenté n’est nullement l’ibis,
comme on le trouverait s’il s’agissait de Thot, et
j’avoue ne pouvoir l’identifier. Il se pourrait que ce
fût la Spatule (Platalea), dont on connaît une
représentation isolée sur les monuments égyp-
tiens 2. Je n’ai trouvé nulle part de divinité res-
semblant à celle qui est figurée sur le bas-relief et,
en conséquence, je ne sais comment l’appeler. Il
semble cependant, à voir l’amorce de la poitrine,
que ce soit une déesse plutôt qu’un dieu. Extrê-
mement peu de détails permettent de dater avec
précision le relief ; je me contenterai d’en relever
un qui peut rendre une date assez probable : la
boucle qui sert d’attache au vêtement sur les
épaules.
Ce vêtement était soutenu sur les épaules par
deux espèces de bretelles dont les extrémités
étaient simplement nouées. Ce nœud a été stylisé
2. Lepsius, Denkmaeler, II, 130. Beni-Hasan, IV,
pl. IX.
55
au bord d’un chemin
de campagne, sur un
petit plateau assez
élevé d’où l’on décou-
vre l’horizon de pres-
que tous les côtés. Sa
hauteur au-dessus du
sol est de 2m75, sa
forme est celle d’un
grossier obélisque
(fig- 3)-
La roche est un pou-
dingue pisaire, c’est-à-
dire à petits éléments ;
cette roche est étran-
gère au lieu où se voit
le menhir. Il n’existe,
du reste, aucun autre bloc dans les environs. La
pierre a été redressée il y a une vingtaine d’années
et soutenue par une maçonnerie de moellons du
plus mauvais effet.
Les fouilles exécutées au pied même du menhir
n'ont amené la découverte d’aucun objet ni d’au-
cun débris. En revanche, elles nous ont permis de
constater que la pierre n’est pas enterrée, mais
simplement posée sur le sol et soutenue unique-
ment par l’affreuse maçonnerie dont, on l’a grati-
fiée. Nous avons recueilli quelques silex taillés
dans les environs immédiats. Le monument a été
photographié sur toutes les faces en vue de sa res-
titution dans nos galeries.
«s*
Ce nous est un devoir de remercier ici d’une
façon toute particulière les héritiers de M. Cal-
meyn, à La Panne; M. Gaston Morael, docteur
en droit et avoué, à Dunkerque, et M. J. Tremblay,
faisant fonctions de bourgmestre de Frasnes, des
autorisations de fouilles qu’ils ont bien voulu nous
accorder, et de témoigner à nouveau à notre
meilleur collaborateur Eugène Maillieux, de Cou-
vin, nos sentiments de vive gratitude.
Bon Alfred de Loë.
UNE IMPORTANTE DONATION
D'ANTIQUITÉS ÉGYPTIENNES.
(Don du baron E. Empain.) (Suite K)
APRÈS avoir passé en revue les principales
pièces en ronde-bosse, les bas-reliefs vont
nous permettre d’apprécier en quelle mesure la
i. Voir Bulletin des Musées, n° 3, mars, et n° 5, mai
1908.
FIG. 3. — BAILEUX (HAINAUT). LA « PIERRE-QUI-TOURNE )
donation Empain est venue enrichir nos collec-
tions.
27) Fragment de bas-relief avec figure du died
Thot, représenté d’une façon inhabituelle (fig. 6).
C’est ainsi que j’ai désigné provisoirement le frag-
ment de bas-relief en faisant l’énumération des
objets, et je l'attribuais à l’époque du nouvel em-
pire. Lorsque j’ai acheté la pièce, elle élait recou-
verte d’une épaisse couche de peinture à l’huile
qui l’enluminait d’une façon aussi hardie que gros-
sière. A première vue, on reconnaissait la touche
des restaurateurs indigènes et il était évident que
le relief avait subi des remaniements. Un net-
toyage à fond fit disparaître cette peinture, qui
n’avait été mise que pour cacher le petit morceau
de plâtre visible à la partie inférieure.
Le relief ressortait du nettoyage en excellent
état et son examen ne laissait pas d’être intéres-
sant. L’animal représenté n’est nullement l’ibis,
comme on le trouverait s’il s’agissait de Thot, et
j’avoue ne pouvoir l’identifier. Il se pourrait que ce
fût la Spatule (Platalea), dont on connaît une
représentation isolée sur les monuments égyp-
tiens 2. Je n’ai trouvé nulle part de divinité res-
semblant à celle qui est figurée sur le bas-relief et,
en conséquence, je ne sais comment l’appeler. Il
semble cependant, à voir l’amorce de la poitrine,
que ce soit une déesse plutôt qu’un dieu. Extrê-
mement peu de détails permettent de dater avec
précision le relief ; je me contenterai d’en relever
un qui peut rendre une date assez probable : la
boucle qui sert d’attache au vêtement sur les
épaules.
Ce vêtement était soutenu sur les épaules par
deux espèces de bretelles dont les extrémités
étaient simplement nouées. Ce nœud a été stylisé
2. Lepsius, Denkmaeler, II, 130. Beni-Hasan, IV,
pl. IX.