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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 8 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0086
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66

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

FIG. 7. — FRAGMENT DF, BAS-RELIEF EN CALCAIRE PEINT
(Hauteur om44.)

Ramsès II, qui remplace le nom de la reine par
celui de Thoutmès II. J’ajouterai qu’une partie
de la peinture antique est conservée et donne à la
pièce un aspect très agréable, qui ne manquera pas
de frapper les visiteurs.

(A suivre.) Jean Capart.

SECTION D'ART MONUMENTAL.

LE GATTAMELATA ET LE COLEONI.

NOUS avons promis aux lecteurs du Bulletin
quelques notices spéciales consacrées aux
principaux des moulages qui ont enrichi, depuis un
an, nos collections de « documents plastiques ».
Nous commencerons — à tout seigneur, tout hon-
neur — par le fier condottiere qui chevauche
superbement au fond de notre grand hall : Barto-
lommeo Coleoni.

Avant qu’entrât dans notre musée cette œuvre,

depuis si longtemps désirée, il ne s’y
trouvait qu’une seule statue équestre1,
celle d’un autre condottiere, Stefano
da Narni dit « Gattamelata ». Elle
dominait naguère le David du Verroc-
chio, la base de mât de Leopardi, la
châsse de Pierre Vischer, et son mas-
sif piédestal dissimulait l’admirable
porte de Lorenzo Ghiberti ; aujour-
d'hui, transféré dans le fond du hall,
en parallèle avec le puissant cavalier
de Venise, le Gattamelata semble
avoir perdu quelque peu de son im-
portance ; mais ce redoutable voisi-
nage n’a rien pu lui enlever de sa
beauté ; bien au contraire, la com-
paraison, qui paraît au premier abord
bien lourde pour l’œuvre de Donatello,
met en relief, par l’analyse, des quali-
tés qu’atténuait sa solitude.

Mais, avant de juger les œuvres,
sachons quels furent les hommes,
Gattamelata est d’origine roturière;
da Narni indique son lieu de nais-
sance ; on n’est pas d’accord sur son
prénom : Stefano, Erasmo, Fran-
cesco, Giovanni... mais on sait que
son père s’appelait Marzi et qu’il était
boulanger au château de Due-Santi.

Malgré l’obscurité de sa naissance,
Stefano — laissons-lui ce nom, le plus
généralement adopté — avait le sens
guerrier, secondé par les qualités les
plus nécessaires au soldat : courageux
iusqu’à l’audace, il avait la sûreté du
coup d’œil, la rapidité de la décision,
le sang-froid dans l’action, enfin l’astuce féline à
laquelle il dut son surnom (Gatta melata = chatte
mielleuse), et qui était surtout un don précieux en
ces temps de guerre de partisans, où la ruse luttait
souvent avec avantage contre la science straté-
gique.

A l’époque des démêlés célèbres entre la répu-
blique de Venise et Filippo-Maria Visconti. Stefano
da Narni s’était déjà fait une réputation telle que
les Vénitiens tinrent à s’assurer son concours ;
en 1434, il est proclamé capitaine général; quatre
ans plus tard, il inflige un échec sensible à Picci-
nino, commandant en chef des troupes milanaises ;

1. Nous faisons abstraction des statues de Bismarck et
de de Molkte qui se trouvaient jadis à l’entrée de la
galerie de la peinture décorative et qui ont dû, par
suite de l’insuffisance des locaux, être mises provisoire-
ment en magasin.
 
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