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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 9 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0099
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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rait guère leur état relativement excellent de con-
servation. Ces figures décèlent un goût, une finesse
d’esprit qu’on ne saurait assez louer : on n’y décou-
vre pas de détail inutile ou mal compris. Il y a de

drale de Tournai, par le R. F. Ernest, directeur
de l’école Saint-Luc. On remarque, en effet, dans
les deux vantaux supérieurs des portes exté-
rieures, deux séries d’arcatures du xive siècle

FIG. I ET 2. — ARCATURES PROVENANT DE I-’ÉGLISE SAINT-PIAT, A TOURNAI.

l’accent et de la couleur jusque dans les moindres
accessoires. On pourrait même les mettre en
parallèle avec les motifs pittoresques qui font l’or-
nement des manuscrits de la première moitié du
xive siècle.

Où ces délicates sculptures pouvaient-elles bien
trouver place autrefois? Faisaient-elles partie d’une
claire-voie ? S’il en était ainsi, elles devraient avoir
un revers, et il suffit d’un examen tant soit peu
attentif pour se convaincre que cette hypothèse
est- inadmissible. D’abord on n’aperçoit pas le
moindre clou qui fixe la face au revers ; ensuite,
l'imagier eût été singulièrement malavisé de ne
pas tailler face et revers dans la même pièce de
bois. D’autre part, on ne saurait songer à des
arcatures à claire-voie taillées d'un seul côté. Une
telle façon de procéder eût été contraire aux tra-
ditions artistiques du moyen âge. Enfin elles
n’auraient pas eu la rigidité requise pour remplir
l’office auquel elles étaient destinées. Il faut donc
prendre ces arcatures comme des pièces d’applique.
Seulement venaient-elles de stalles ou de tout
autre meuble ?

Tandis que nous nous posions cette question, il
nous fut signalé des pièces analogues dans la cathé-

en bois sculpté, dont les écoinçons sont occupés
soit par des têtes, soit par des feuillages. Ces arca-
tures sont d’un tracé plus maigre, plus symétrique
et il y a moins de recherche et d’esprit dans les
motifs pittoresques. En tout cas, à ne juger que
d’après les caractères extérieurs, la parenté entre
les deux productions ne saurait être niée. Mais
nous tenons de la même source d’information qui
a été invoquée plus haut que ces arcatures furent
achetées, il y a nombre d’années, par le père de
feu M. Henri Casterman, décédé dans le courant
de l’année passée. Et l’acquéreur déclarait qu’elles
provenaient d’une porte de l’église Saint-Piat, à
Tournai. Ce témoignage nous paraît tout à fait
digne de foi, confirmé comme il l’est par le rap-
prochement qui vient d’être fait.

Les deux pièces acquises par les Musées doivent
prendre rang dans les spécimens de sculpture en
bois du xive siècle, les plus intéressants conservés
en Belgique. Si on les mettait en parallèle avec
des œuvres de la même époque, les stalles de Saint-
Jacques à Liège par exemple, on devrait bien con-
venir que celles-ci se distinguent par un aspect
beaucoup plus énergique et plus mâle et tout en
rapport avec leur destination. Celles-là se recom-
 
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