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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

DOI issue:
No 10 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0101
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2» SÉRIE, i" ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N» 10. OCTOBRE 1908

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie.)

A BRUXELLES

Ce Bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’Étranger . . 6 fr. 50 — Le numéro . . 50 centimes.

*

A PROPOS DU DESSIN DES PEINTRES
CÉRAMISTES GRECS.

L’ADMIRATION légitime que suscite la pein-
ture céramique attique en a quelquefois fait
méconnaître le caractère essentiellement industriel
et la critique allait, sans doute, un peu loin quand
elle faisait de certains maîtres potiers des artistes
créateurs et originaux. Certes, il est parmi eux de
merveilleux dessinateurs, mais c’est avec raison
qu’on les considère avant tout comme des adapta-
teurs et des vulgarisateurs des progrès réalisés
dans le domaine du grand art. M. Edmond Pot-
tier a eu, l’un des premiers, le mérite de démon-
trer cette vérité et de l’exprimer sous une forme
charmante et accessible à tous dans un petit livre
qui est un des modèles du genre : le Douris de la
collection des Artistes Célèbres.

Si les peintres céramistes ont donc été tributai-
res du grand art en tant qu’ils suivirent pas à pas
son évolution et qu’ils s’inspirèrent de ses. créa-
tions, ils ont cependant fait preuve d’une grande
originalité en sachant adapter admirablement le
décor aux formes des vases. Leur ingéniosité dé-
corative se révèle tout particulièrement bien dans
les médaillons intérieurs des coupes à figures rou-
ges1.

Qu’ils aient soigné ce motif, c’est naturel ; sa
place le mettait bien en évidence et devait attirer

1. On s’en rendra compte en feuilletant l’album de
Murray, Designs from greek vases in the British Mu-
séum, 1894, et Hartwig, Meisterschalen der attischen
Blülezcit, 1893.

l’attention des convives aux yeux desquels il sur-
gissait à mesure que la coupe se vidait.

Mais c’est l’aspect décoratif qu’ils en ont soigné
plutôt que le sujet ; l'intérêt réside surtout dans
la composition de la figure, le plus souvent uni-
que, avec laquelle ils se sont efforcés de remplir le
cercle, faisant en cela montre d’une imagination
parfois comparable à celle que les imagiers gothi-
ques déployèrent dans les écoinçons et les culs-de-
lampe.

Les figures courantes sont les préférées, notam-
ment au début du style sévère, dans les œuvres
du cycle d’Epictète * * 2»’ Le schéma archaïque de
la course qui disposait les membres en svastika
fournissait un excellent remplissage, et il conve-
nait aux personnages du thiase dionysiaque aussi
bien qu’aux figures athlétiques ou guerrières.
Lorsqu’il s’agissait de figures plus calmes, c’est
à des accessoires habilement disposés que l’on
demandait de boucher les trous. Les groupes de
deux personnages se rencontrent également et
pouvaient s’adapter admirablement au médaillon :
conversations, scènes d’armement, combats et
souvent sujets plus légers qui parfois dépassent
même les bornes de la décence, comme telles cou-
pes de l’atelier de Brygos dont la composition
ingénieuse et la bonhomie désarment les plus
austères 3. D’ailleurs, de tels vases 11’étaient pas
destinés à servir dans les repas de famille.

2. Nom donné à un groupe de vases, du début du style
à figures rouges, émanant de potiers dont l’un des plus
importants est Epictète.

3. Musées de Florence et de Cornéto, citées par
 
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