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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1908

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No 10 (1908)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27141#0106
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

que la révolution politico-religieuse qu’il tentait en
même temps. Mais; malheureusement, après un
élan sincère, les artistes de Tell el Amarna furent
repris et vaincus par la routine. Les figures les plus
belles, copiées sans esprit, tournèrent à la carica-
ture, et il ne fallut pas attendre la mort d’Ame-
nophis IV et le retour à Thèbes pour parler d'une
décadence de l’art « nouveau ». M. de Bissing a,
récemment encore, résumé parfaitement ce mouve-
ment artistique, et il conclut en ces termes : « Dans
les limites qui enserraient l’art égyptien depuis des
siècles, les artistes de Tell el Amarna ont été les
plus audacieux et les plus heureux. Mais comme
aucun homme de génie ne réussit à rompre les liens
du passé, le naturalisme hardi sombra dans le
maniérisme, s’éteignit, et l’art égyptien subit un
recul 1. »

Le peu de durée de cet intéressant épisode de
l’art égyptien suffit à lui seul à expliquer la rareté
des monuments qui s'y rattachent. Nos musées
n’en possédaient encore aucun spécimen. On
jugera, par nos figures, de la valeur des deux pièces
ici reproduites. Ce sont des modèles de sculpteurs,
soit exercices d’atelier, comme on en a retrouvé
dans les ruines d’ateliers, soit modèles soignés
devant guider la main de l’ouvrier pendant l’exécu-
tion des bas-reliefs *. Dans le premier, qui est com-
plet, si la figure est achevée avec le soin le plus

FIG. 12. — MODÈLE DE SCULPTEUR EN CALCAIRE (REVERS.)
(Hauteur omi5-)

minutieux, la Coiffure est seulement dessinée par
grandes masses ; l’uræus, le serpent qui se dresse
devant la coiffure, est seulement gravé à la pointe,
à la surface de la pierre. Dans le second modèle,
malheureusement brisé, le travail de la chevelure
est entièrement achevé. Au revers de ce second
modèle le sculpteur a étudié, à part, le nez, la
bouche et le menton, les sculptant vraisemblable-
ment à grandeur d’exécution. Sur les deux faces
on distingue encore des traces des lignes noires
et rouges constituant la première esquisse dessinée
à la surface du morceau de calcaire.

Est-il nécessaire de faire remarquer toute la
finesse, l’élégance des deux figures, où l’on sent la
souplesse du ciseau de l’artiste attaquant le calcaire
avec une impeccable sûreté ? Les deux morceaux
me paraissent appartenir aux débuts de l’art de
Tell el Amarna et sont encore à peu près purs des
exagérations fatales auxquelles j’ai fait allusion
tout à l’heure.

Il n’est pas trop hardi de prétendre qu’ils
comptent parmi les meilleurs morceaux de ce
genre et que leur entrée dans nos collections égyp-
tiennes constitue un notable enrichissement de
nos série*. Leur comparaison avec le fragment
de bas-relief de la reine Tiyi, mère d’Amenophis
IV, et avec un fragment provenant de la tombe
de Cha-em-hat à Thèbes, une des fmeilleures du
règne d’Amenophis III, permettra de saisir nette-
ment le développement de l’art du relief égyptien
pendant la période si intéressante des tentatives
d’Amenophis IV.

(A suivre.) Jean Capart.

-

PÉLICAN DE BORNIVAL.

L’USAGE des aigles faisant office de lutrin
remonte bien haut dans le moyen âge. Il
n’entre pas dans nos intentions d’en rechercher et
d’en fixer ici l’origine, car cette entreprise nous
entraînerait beaucoup trop loin. Il nous suffira de
rappeler, en l’occurrence, que l’aigle remplit ce
rôle de bonne heure. Témoin cet aigle que Folcuin,
abbé de Lobbes, avait fait confectionner sur les
ordres de Notger 3. L’usage en devint fréquent à

lichen Kunstsammlungen. (Beiblatt zum jfahrbuch der
kgl. preussischen Kunstsammlungen), XXIX. Octo-
bre 1907, fig. 6 et 7, p. 10.

. 3. G es ta abbatum Lobbiensium dans Pertz, Monumenta
Germaniœ historien. Scriptores, t. IV, p. 70.
 
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