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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 10.1911

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No 1 (Janvier 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24676#0019
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6

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

UN BUSTE DU ROI GUILLAUME 1er
DES PAYS-BAS, PAR RAUCH

LA Société des Amis des Musées vient d’acqué-
rir, pour le Musée de l’État, un buste en
marbre blanc du roi Guillaume Ier des Pays-Bas.
L’œuvre, datée de 1842, porte la signature du
célèbre sculpteur allemand Rauch. (C. Ranch,
Ad. Viv. Fec. 1842.) On sait que le souverain
abdiqua le 7 octobre 1840, et — devenu le comte
de Nassau, époux morganatique de la comtesse

Henriette d’Oultremont, — se retira en Silésie où
il mourut le 12 décembre 1843. Né en 1772, il
était donc âgé de 70 ans quand ce portrait fut
exécuté. Rapprochons-le du buste que nous pos-
sédons du prince en 1815, par Godecharle, —
plus intéressant évidemment au point de vue
national, parce que contemporain de l’éphémère
royaume des Pays-Bas. Nous retrouvons ici,
quelque peu affaissées, les lignes énergiques, aux
arcades sourcilières marquées, du beau visage
régulier... Aujourd'hui, grâce au recul du temps
et aux patientes recherches de nos jeunes éru-
dits (1), la physionomie historique du monarque

(1) F. Van Kalken. Histoire du royaume des Pays-Bas
et delà Révolution belge de 1830. (Bruxelles 1910.)

s’éclaire, — tel le sourire qui tempère la gravité
du masque ! Nous reconnaissons les intentions
bienveillantes qu’il dissimula à notre égard sous
un entêtement inopportun ; nous pénétrons
davantage les raisons profondes du malentendu
d’où sortit l’indépendance belge !

Né en 1777, Ch. D. Rauch avait cinq ans de
moins que son modèle. Il atteignait alors l’apogée
de sa renommée; certes, après les souverains
comme Frédéric-Guillaume II et Frédéric-Guil-
laume III de Prusse, les artistes comme Thor-
waldsen, les savants comme Schleiermacher, le
roi de Hollande « rendu aux loisirs de la vie pri-
vée » obéissait à l’entraînement de la vogue en
commandant son buste au maître applaudi. Faut-
il rappeler le rôle de Rauch, fondateur de l’école
de sculpture de Berlin, où son influence perdure
encore (1) ? Sa carrière coïncide avec le rajeunis-
sement patriotique de la Prusse après Iéna; son
nom est inséparable pour nous du xixe siècle
germanique, penseur ou belliqueux, que partout
et sous toutes formes immortalisèrent dans le
marbre et le bronze ses innombrables disciples.
Négligeant ici deux chefs-d’œuvre de Rauch, le
monument de Frédéric le Grand à Berlin, et les
statues qui ornent la Walliait a près de Ratis-
bonne, arrêtons-nous un instant seulement au
Mausolée de Charlottenbourg, l’une des plus
pures créations de son génie. Au sortir des ver-
dures du parc, en franchissant ce seuil recueilli,
qui n’a pas admiré la douce et poétique figure de
la reine Louise, — couchée sur un ht de repos,
dans l’éclat fulgurant des vitraux violets? En nous
permettant d’évoquer pareil souvenir, — Rauch
n’étant point jusque maintenant représenté dans
nos galeries publiques — la Société des Amis des
Musées mérita le suffrage des gens de goût.

Pierre Bautier.

DONS

Nous avons reçu pour nos collections :

A. Musées du Cinquantenaire :

De M. Edouard H ayez, une très bonne série
de silex taillés néolithiques, recueillis à Pepin-
ghen, Wolverthem, Forest et Couture-Saint-Ger-

(1) F.-K. Eggers. Christian-Daniel Rauch, 4 vol. (Ber-
lin 1873-1887.) Le hall de sculpture au Musée de Bru-
xelles renferme une statue de Rauch, par son élève Fréd.
Drake (1805-1882).
 
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