ioe ANNÉE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
Nu 12. DÉCEMBRE
1911
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
A PROPOS DE JENNIN GOSSART
DIT MABUSE
DANS le numéro 11 du Bulletin des Musées
royaux, novembre 1910, M. A. }. Wauters a
consacré un article très documenté à un tableau
de VAdoration des Mages signé de Jennin
Gossart.
Cette œuvre, acquise naguères par la National
Gallery, se distingue par une composition très
riche et une facture raffinée. M. Wauters la donne
comme antérieure au séjour de l’artiste wallon en
Italie. Seulement il s’y trouve telles physionomies
qui semblent contredire cette assertion. Je note,
entre autres, dans le groupe de gauche, une tête
d’homme imberbe d’une distinction toute floren-
tine. Fait intéressant, on n’y remarque pas encore
ce maniérisme qui se manifestera plus tard si
vivement dans nombre de ses œuvres.
Il règne dans ce tableau de Naworth Castle, une
harmonie et une sérénité qui le rattachent à l’an-
cienne école brugeoise représentée par Gérard
David et avec laquelle il n’a pas dù rompre de
si tôt. Cette page témoigne, en effet, d’une habi-
leté incompatible avec les débuts d’un artiste, si
bien doué qu’on le suppose.
Il y aurait lieu, je crois, de restituer à Mabuse
le triptyque de la collection Mayer à Anvers,
représentant l'Adoration de Mages dans un
paysage accidenté.
Avant de créer d’ingénieuses architectures,
Mabuse aurait donc pratiqué le paysage qui était
en honneur dans l’école de Bruges, à moins qu il
n’ait eu un collaborateur, pour exécuter ce fond (1).
Nous nous réservons de prouver en détail la
parenté qui existe entre le triptyque d’Anvers et
celui de la National Gallery. Bornons-nous
aujourd’hui à signaler les analogies qui existent
entre les deux vierges et la figure représentant le
roi adulte. Il y aurait encore matière à rapproche-
ment dans la façon de grouper les personnages,
de concevoir et de rendre les costumes.
Signalons encore comme s’apparentant à ces
deux œuvres, par des analogies manifestes, une
troisième Adoration des Mages, exposée à Char-
leroi par M. F. rffianchomme. Dans le Catalogue
général elle y est donnée comme émanant de
Henri de Bouvignes — ce qui est une erreur —
mais, par contre, elle est rapprochée du triptyque
de la collection Mayer van den Bergh ; mais elle
n’a rien de commun avec celle-ci sous le rapport
du coloris.
7 décembre 1911 Jos- DeSTRÉE.
UN PORTRAIT ATTRIBUÉ A
SUTTERMANS
(Exposition de FArt belge au XVII1 siècle,
Bruxelles Ï9J0)
J’AI publié dans le Burlington Magazine (juil-
let 1911 (1) une courte notice sur un portrait,
d’après Suttermans, qui figurait à l’Exposition
de l’an dernier sous une dénomination erronée . 1 2
(1) Catalogue de la Collection du Chevalier Mayer van
den Bergh. (Voir pl. et texte pp. 61-64.)
(2) P. 234. On a lost Portrait by Jnstus Suttermans.
PARAISSANT TOUS LES MOIS
Nu 12. DÉCEMBRE
1911
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
A PROPOS DE JENNIN GOSSART
DIT MABUSE
DANS le numéro 11 du Bulletin des Musées
royaux, novembre 1910, M. A. }. Wauters a
consacré un article très documenté à un tableau
de VAdoration des Mages signé de Jennin
Gossart.
Cette œuvre, acquise naguères par la National
Gallery, se distingue par une composition très
riche et une facture raffinée. M. Wauters la donne
comme antérieure au séjour de l’artiste wallon en
Italie. Seulement il s’y trouve telles physionomies
qui semblent contredire cette assertion. Je note,
entre autres, dans le groupe de gauche, une tête
d’homme imberbe d’une distinction toute floren-
tine. Fait intéressant, on n’y remarque pas encore
ce maniérisme qui se manifestera plus tard si
vivement dans nombre de ses œuvres.
Il règne dans ce tableau de Naworth Castle, une
harmonie et une sérénité qui le rattachent à l’an-
cienne école brugeoise représentée par Gérard
David et avec laquelle il n’a pas dù rompre de
si tôt. Cette page témoigne, en effet, d’une habi-
leté incompatible avec les débuts d’un artiste, si
bien doué qu’on le suppose.
Il y aurait lieu, je crois, de restituer à Mabuse
le triptyque de la collection Mayer à Anvers,
représentant l'Adoration de Mages dans un
paysage accidenté.
Avant de créer d’ingénieuses architectures,
Mabuse aurait donc pratiqué le paysage qui était
en honneur dans l’école de Bruges, à moins qu il
n’ait eu un collaborateur, pour exécuter ce fond (1).
Nous nous réservons de prouver en détail la
parenté qui existe entre le triptyque d’Anvers et
celui de la National Gallery. Bornons-nous
aujourd’hui à signaler les analogies qui existent
entre les deux vierges et la figure représentant le
roi adulte. Il y aurait encore matière à rapproche-
ment dans la façon de grouper les personnages,
de concevoir et de rendre les costumes.
Signalons encore comme s’apparentant à ces
deux œuvres, par des analogies manifestes, une
troisième Adoration des Mages, exposée à Char-
leroi par M. F. rffianchomme. Dans le Catalogue
général elle y est donnée comme émanant de
Henri de Bouvignes — ce qui est une erreur —
mais, par contre, elle est rapprochée du triptyque
de la collection Mayer van den Bergh ; mais elle
n’a rien de commun avec celle-ci sous le rapport
du coloris.
7 décembre 1911 Jos- DeSTRÉE.
UN PORTRAIT ATTRIBUÉ A
SUTTERMANS
(Exposition de FArt belge au XVII1 siècle,
Bruxelles Ï9J0)
J’AI publié dans le Burlington Magazine (juil-
let 1911 (1) une courte notice sur un portrait,
d’après Suttermans, qui figurait à l’Exposition
de l’an dernier sous une dénomination erronée . 1 2
(1) Catalogue de la Collection du Chevalier Mayer van
den Bergh. (Voir pl. et texte pp. 61-64.)
(2) P. 234. On a lost Portrait by Jnstus Suttermans.