10e ANNEE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3. MARS 1911
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'Etat, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
Albert Evenepoel
A peine annoncions-nous ici la mort du
regretté M. Vermeersch, ainsi que le don
superbe inscrit dans ses dernières volontés,
qu’une nouvelle, à peu près
semblable de tout point,
répandait dans le monde
bruxellois un sentiment de
douloureuse surprise, en
même temps que de sincère
admiration : Albert Evene-
poel, membre de la Com-
mission des Musées, tout
comme M. Vermeersch,
venait de suivre dans la
tombe son collègue, dont il
était aussi l’ami, et, tout
comme lui également, il
nous léguait la collection,
dont il avait fait l’objectif
principal de sa vie, consti-
'tuant ainsi à nos Musées un
nouvel accroissement, d’une
valeur considérable.
Depuis bientôt dix ans,
Albert Evenepoel faisait
partie de notre Commission, où sa place se trou-
vait naturellement marquée par ses connaissances
de collectionneur et par la notoriété que lui avait
value spécialement la collection de faïences de
Delft, réunie par lui au cours de longues années
d’efforts. Tout le monde sait, en effet, et on l’a
redit dans la presse ces jours derniers, que cette
collection se place parmi les premières de
l’espèce. Il suffit, du reste, pour s’en convaincre,
de reconnaître, comme l’in-
diquait fort justement un
récent article de l'Etoile
Belge, la place prépondé-
rante occupée par la collec-
tion Evenepoel dans l’ou-
vrage magistral consacré
par Havard à la faïence de
Delft.
L’heureux possesseur de
tant de pièces rares, parfois
uniques, put, à la faveur de
ses fonctions chez nous, se
convaincre à loisir que ce
que nous possédions, en fait
de céramique du même
genre, était relativement
insignifiant. Il connaissait,
d’autre part, cela va sans
dire, la collection de son
ami M. Vermeersch, et
savait qu’en dépit de quel-
ques pièces, tout à fait remarquables, notamment
en Delft noir, elle n’approchait pas non plus, en
cette matière, de sa propre collection. Ce fut,
sans doute, ainsi que germa dans son esprit l’idée
première de la libéralité que vient de consacrer la
clause de son testament qui nous concerne.
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3. MARS 1911
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'Etat, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
Albert Evenepoel
A peine annoncions-nous ici la mort du
regretté M. Vermeersch, ainsi que le don
superbe inscrit dans ses dernières volontés,
qu’une nouvelle, à peu près
semblable de tout point,
répandait dans le monde
bruxellois un sentiment de
douloureuse surprise, en
même temps que de sincère
admiration : Albert Evene-
poel, membre de la Com-
mission des Musées, tout
comme M. Vermeersch,
venait de suivre dans la
tombe son collègue, dont il
était aussi l’ami, et, tout
comme lui également, il
nous léguait la collection,
dont il avait fait l’objectif
principal de sa vie, consti-
'tuant ainsi à nos Musées un
nouvel accroissement, d’une
valeur considérable.
Depuis bientôt dix ans,
Albert Evenepoel faisait
partie de notre Commission, où sa place se trou-
vait naturellement marquée par ses connaissances
de collectionneur et par la notoriété que lui avait
value spécialement la collection de faïences de
Delft, réunie par lui au cours de longues années
d’efforts. Tout le monde sait, en effet, et on l’a
redit dans la presse ces jours derniers, que cette
collection se place parmi les premières de
l’espèce. Il suffit, du reste, pour s’en convaincre,
de reconnaître, comme l’in-
diquait fort justement un
récent article de l'Etoile
Belge, la place prépondé-
rante occupée par la collec-
tion Evenepoel dans l’ou-
vrage magistral consacré
par Havard à la faïence de
Delft.
L’heureux possesseur de
tant de pièces rares, parfois
uniques, put, à la faveur de
ses fonctions chez nous, se
convaincre à loisir que ce
que nous possédions, en fait
de céramique du même
genre, était relativement
insignifiant. Il connaissait,
d’autre part, cela va sans
dire, la collection de son
ami M. Vermeersch, et
savait qu’en dépit de quel-
ques pièces, tout à fait remarquables, notamment
en Delft noir, elle n’approchait pas non plus, en
cette matière, de sa propre collection. Ce fut,
sans doute, ainsi que germa dans son esprit l’idée
première de la libéralité que vient de consacrer la
clause de son testament qui nous concerne.