Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
10e ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 4. AVRIL 1911

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries T Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’Etat, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique ♦ . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. - Le numéro . . 50 centimes.

PLATINES A ROUET
DU XVIIe SIÈCLE

A DOUBLE « ARMER >> DU ROUET

A partir des premières années du xvie siècle,
la platine à rouet, d’invention allemande (1),
vint, dans les arquebuses de cavaliers et celles
de chasse surtout, se substituer à la platine à
mèche (2). Celle-ci, qui avait apparu complète
dans la seconde moitié du xve siècle (3), continua
cependant à être employée pour les armes à feu
de fantassins (arquebuses à mèche et mousquets)
pendant longtemps encore et jusqu’à la fin du
xvne siècle.

La platine à mèche, en effet, par sa simplicité
même, présentait des avantages appréciables sur
la platine à rouet, d’un mécanisme compliqué et
délicat, dont voici la description qui permettra de
mieux comprendre ce qui va suivre.

Une petite rondelle d’acier, le rouet (tig. 3, A),
striée ou cannelée sur sa tranche, est fixée au corps
de platine (fig. 3, B) sous le bassinet (fig. 3, C),

(1) Suivant certains auteurs, elle aurait été inventée vers
i5i5, à Nurenberg.

(2) La platine à rouet donna naissance au pistolet, inventé
au milieu du xvie siècle ; les premiers pistolets furent à
rouet.

(3) La platine à mèche fut inventée vers 1420 ou 1424. Le
mécanisme fut perfectionné progressivement,en passant par
les étapes suivantes : platine à serpentin porte-mèche sans
détente ni gâchette ; platine à serpentin porte-mèche à
détente, sans gâchette et enfin, dans la seconde moitié du
xve siècle, platine à serpentin porte-mèche à détente et à
gâchette.

dans le fond duquel elle pénètre par une petite
ouverture. Le rouet est monté sur un arbre carré,
du pied duquel part une chaînette fig. 3, D atta-
chée, par son autre extrémité, à un solide
ressort (fig. 3, E).

Pour bander celui-ci, on faisait faire un demi-
tour au rouet au moyen d’une clef à section carrée
s’appliquant sur l’arbre. La chaînette s’enroulait
alors autour de l’axe jusqu’au moment où le bout
coudé d’un levier à ressort (fig. 3, F), formant
arrêt, pénétrait dans une petite ouverture ménagée
à cette fin dans le rouet. Celui-ci était alors armé.

Entre les mâchoires (fig. 3, GG) du chien (fig. 3,
HH) on plaçait un morceau de pyrite sulfureuse,
d’agate ou de silex et l’on rabattait, à la main, le
chien sur le bassinet, préalablement garni de
poudre d’amorce ou pulvérin, de façon que le
morceau fût en contact avec le rouet.

Pour cela il fallait, au préalable, ouvrir le bassi-
net, ce qui se faisait en repoussant, à la main, le
couvre-bassinet à glissière. Mais, dans la platine
que nous décrivons, ce mouvement, ainsi que
nous l’expliquerons plus loin, s’effectuait automa-
tiquement pendant l’armer du rouet.

Lorsque le tireur déchargeait son arme, la pres-
sion exercée sur la détente se communiquant au
levier, le bout coudé de celui-ci se redressait,
abandonnant le rouet, qui se mettait à décrire rapi-
dement une demi-révolution en frottant, de ses
stries, la pyrite ou le silex. Des étincelles jaillis-
saient, enflammant le pulvérin et l’inflammation,
par le canal de lumière, se communiquait à la
charge contenue dans le canon de l’arquebuse.

On peut se rendre compte, par la description
que nous venons d’en donner, que la platine à
 
Annotationen