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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 10.1911

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No 2 (Février 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24676#0024
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

11

montré, qu’en leur élégance discrète, elles prélu-
daient au luxe des habitations pompéiennes.

L’art avait cessé d’être une nécessité pour
devenir un délassement, et la prédilection allait
naturellement aux œu-
vres sensuelles et gra-
cieuses. L’on fait re-
produire, à petite
échelle, les statues les
plus illustres et les
plus généralement
aimées, qui ornaient
les sanctuaires, les
édifices ou les places
publiques. Parmi cel-
les-ci les œuvres de
Praxitèle et de son
école recueillaient le
plus de suffrages. Elles
dominent, en effet,
parmi les innombra-
bles statuettes dont
l'Egypte semble avoir
été ou le centre de
production ou le prin-
cipal débouché (i).

La production en est
si abondante que l’on
songe à la possibilité
d’officines semblables
à celles qui de nos
jours, à Rome et à Na-
ples, répètent, à l’infi-
ni, dans tous les for-
mats, les chefs-d’œu-
vres classés de la sta-
tuaire antique. C’est de
a l’édition artistique ».

La statuette de Dio-
nysos, reproduite ici,
récemment acquise
par le musée (Inv. A
1861 ) comme prove-
nant de Grèce (2) en est un exemple caractéristique.

Le dieu a l’apparence d’un jeune homme chez
qui la robustesse des formes n’exclut pas la mol-

(1) Voir J. De Mot, Une Athéna portant le costume
ionien. Ann. de la Société d’Arch. de Bruxelles, igo3.
— L’Aphrodite d’Arenberg. Revue Archéologique, igo3,
II, pp. 10 et ss.

(2) H., om,37 ; buste brisé à la base du thorax, bras
gauche à l’attache du biceps et manquant à partir du
coude. Plinthe en deux morceaux mais complète. Manquent

lesse, le bras gauche accoudé à un tronc qu’en-
toure du pampre, le bras droit nonchalamment
replié sur la tête. La tête, coiffée avec un soin
tout féminin, inclinée vers la gauche, il observe,

amusé, une petite pan-
thère, qui, rampant au
pied de la souche, lève
vers lui la gueule, en
jappant tel un chien
familier.

Nous sommes bien
loin du solennel Dio-
n}-sos de l’art ar-
chaïque, avec sa, barbe
frisée et ses longs che-
veux, hiératique et
grave sous les plis ver-
ticaux de sa robe. —
Ce dieu là convenait
à la sévérité de la reli-
gion primitive. Long-
temps son image avait
été un simple poteau
ou une colonne à
laquelle on accrochait
un masque et que l’on
drapait, pour lui don-
ner une apparence
corporelle (1). Ainsi,
l’on continuait à l’ho-
norer dans les cam-
pagnes.

Mais l’art, qui, dès
le début du ve siècle,
avait réalisé l’image
idéale de l’homme
dans tout l’épanouis-
sement de sa beauté et
de sa force, ne devait
pas tarder à faire béné-
ficier de cette conquête
les représentations des
dieux. Nous assistons
alors, selon l’expression de Curtius, « au rajeu-
nissement des Olympiens ». Déjà Kalamis, dès la
ire moitié du ve siècle, avait créé un Dionysos,

en outre : le bras droit de l’attache au poignet, la jambe
droite d’au-dessus du genou à la cheville, la gauche de des-
sous le genou à la cheville. Par endroits gangue rougeâtre,
très résistante. Patine orangée. Marbre penthélique? Les
fragments ont été très adroitement rajustés par M. Mirimëi,
praticien du Musée Ancien.

(1) Voir le lécythe du Musée du Cinquantenaire, A. i3io.
 
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