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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 10.1911

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No 3 (Mars 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24676#0033
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20

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

La crosse et la poignée sont, à peu de chose
près, entièrement recouvertes de plaques de fer,
minces, estampées et reprises en ciselure, dont le
décor, du plus gracieux effet, forme d’élégants
rinceaux, une véritable dentelle de fer. Le fût,
sauf une petite partie, est entièrement garni
de plaques de fer non repercées, mais également
ciselées. Cette belle arme, par son décor complet,
constitue dans la série des fusils sardes, si bien
étudiés par M. Ch. Buttin (i), un modèle riche,
que la signature qu’il porte rend encore plus inté-
ressant.

Le Musée de la Porte de Hal possède un fusil
sarde, du même
type et de riche
décor également,
muni d’une pla-
tine gravée por-
tant à l'intérieur
le nom de l’armu-
rier : Boniovi. Le
tonnerre du canon
de ce fusil porte
un poinçon com-
posé d’un A et
d’un C, séparés
par une palme (2).

Un long fusil
oriental, à silex,
de la collection
d’Arenberg, algé-
rien probable-
ment, est signé au
tonnerre, sur le
pan supérieur de
son canon octogonal : A. Pedretti (3).

La platinej est du type dit à la Miquelet, à
mécanisme extérieur, mais présente des caracté-
ristiques qui la différencient des platines du
même type employées dans les armes euro-
péennes. C’est une platine arabe dans laquelle le
cran de sûreté est fourni par un crochet placé à
l’arrière du chien et qu’un ressort tient relevé.
Pour mettre le chien au cran de sûreté, il faut
pousser avec le doigt ce crochet, qui vient s’en-
castrer dans une encoche ménagée à l’arrière du
chien. Celui-ci est alors bloqué; pour lui rendre
sa liberté, il 11’y qu’à l’armer : le ressort relève

(1) . Cf. Ch. Buttin, Les Fusils de Sardaigne, dans
Beitrage zur Geschichte der Handfeuerwaffen .
(Thierbach-Festschrift.)

(2) . Voir au Musée de la Porte de Hal, série IX, n° 68.

(3) . Longueur totale : 1 m. 72 ; longueur du canon :
1 m. 32 ; calibre : o m. 017.

alors le crochet qui abandonne l’encoche où il
était retenu.

A la différence des autres platines à la Mique-
let ou des platines à silex ordinaires, la tête de la
vis serrant les mâchoires du chien, au lieu d’être
en anneau ou simplement fendue, est percée de
trous en croix qui nécessitent l’emploi d’un clou
pour la visser ou la dévisser. Mais, pour rendre
plus commode l’armer du chien, la tête de la vis
est surmontée d'une petite tige transversale, aux
extrémités recourbées, où les doigts peuvent
s’accrocher.

Cette platine est ciselée et porte, sur la

tranche du corps de platine et en dessous du
pied du chien, des inscriptions en caractères
arabes.

La monture est en bois incrusté de plaques
d’argent découpées à rinceaux. Le canon est fixé
au fût par six bagues en argent repoussé et gravé.

Nous citerons encore une carabine rayée, à un
coup, à silex et à double détente, du xvme siècle.
Le canon octogonal, bronzé noir, à sept rayures,
porte, sur le pan supérieur, au tonnerre, la signa-
ture : Christoph Ris in Wienn (1). La même
signature figure sur la platine gravée.

La sous-garde, en bois, est renforcée d’une
bande de laiton découpé et gravé. La monture en
bois, avec crosse à magasin, est ornée de garni-
tures en laiton ciselé.

(1). Longueur totale : 1 m. 06 ; longueur du canon :
o m. 68 ; calibre : o m. oi5.

Fig. 3. — Fusil Sarde, à la Miquelet (xvne siècle)
 
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