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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
UN TABLEAU ATTRIBUÉ A
LANCELOT BLONDEEL
AUX GALERIES EHRICH, NEW-YORK
DEPUIS la publication de mon petit volume
sur Lancelot Bïondeel, peintre (Bruxelles,
Van Oest, 1910), j'ai appris l'existence d’une
œuvre inédite attribuée au maître brugeois, qui
se trouve actuellement aux Galeries Ehrich, à
New-York (1). j’en dois la photographie (fig. r)
à M. Louis R. Ehrich. que je suis heureux de
remercier ici.
la conjecture de M. Hulin — le nom de jan Van
Eeckele.
L’entourage se compose de six compartiments :
au-dessus La Circoncision et La Fuite en Egypte ,
à dextre, Jésus parmi les docteurs et La Marche
au Calvaire ; à sénestre, La Descente de croix et
La Mise au tombeau. Pour constituer Les Sept
Douleurs de la Vierge, il manque Le Christ en
croix, qui était représenté sans doute, dominant
la niche principale, en un médaillon orné qui a
disparu. Les rapports de composition semblent
nombreux avec le panneau bien connu d’Adrien
Ysenbrant à l’église Notre-Dame à Bruges (2) ;
fig. 2. — la légende de saint Georges (Musée communal de Bruges)
On ignore la provenance du tableau, acheté
en Allemagne comme issu d’une collection privée
anglaise; — mais l’interprétation des armoiries
qui figurent aux angles de la partie inférieure
sera de nature peut-être à fournir quelque indice.
Bois : dimensions om52 X °m52. Une Mater
dolorosa, drapée de bleu foncé, au cœur percé
d’une flèche, dont la poignée est d'une extraordi-
naire fantaisie... Le style incontestablement
brugeois de cette madone l’apparente fort à celle
qui, à la cathédrale St-Sauveur, porte — d’après
(1) The Ehrich Laiteries, « Old Masters », 463-465,
Fifth Avenue, New-York.
ils confirment le très proche lien qui unit Lan-
celot Bïondeel à l’école de Gérard David.
Le cadre architectural — tracé en vernis brun
sur fond d'or, selon le procédé familier à l’ar-
tiste — entremêle autour des sujets les caracté-
ristiques tètes de béliers, les guirlandes capri-
cieuses et les volutes festonnées. Les ombres y
sont tracées au moyen de hâchures. — Nous
sommes tentés de mettre en parallèle un tel
décor avec le curieux Saint Pierre (Musée de
Bruxelles) et surtout La Légende de Saint Georges
(2) Fierens-Gevaert, Les Primitifs flamands, pl.
CXXI.
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
UN TABLEAU ATTRIBUÉ A
LANCELOT BLONDEEL
AUX GALERIES EHRICH, NEW-YORK
DEPUIS la publication de mon petit volume
sur Lancelot Bïondeel, peintre (Bruxelles,
Van Oest, 1910), j'ai appris l'existence d’une
œuvre inédite attribuée au maître brugeois, qui
se trouve actuellement aux Galeries Ehrich, à
New-York (1). j’en dois la photographie (fig. r)
à M. Louis R. Ehrich. que je suis heureux de
remercier ici.
la conjecture de M. Hulin — le nom de jan Van
Eeckele.
L’entourage se compose de six compartiments :
au-dessus La Circoncision et La Fuite en Egypte ,
à dextre, Jésus parmi les docteurs et La Marche
au Calvaire ; à sénestre, La Descente de croix et
La Mise au tombeau. Pour constituer Les Sept
Douleurs de la Vierge, il manque Le Christ en
croix, qui était représenté sans doute, dominant
la niche principale, en un médaillon orné qui a
disparu. Les rapports de composition semblent
nombreux avec le panneau bien connu d’Adrien
Ysenbrant à l’église Notre-Dame à Bruges (2) ;
fig. 2. — la légende de saint Georges (Musée communal de Bruges)
On ignore la provenance du tableau, acheté
en Allemagne comme issu d’une collection privée
anglaise; — mais l’interprétation des armoiries
qui figurent aux angles de la partie inférieure
sera de nature peut-être à fournir quelque indice.
Bois : dimensions om52 X °m52. Une Mater
dolorosa, drapée de bleu foncé, au cœur percé
d’une flèche, dont la poignée est d'une extraordi-
naire fantaisie... Le style incontestablement
brugeois de cette madone l’apparente fort à celle
qui, à la cathédrale St-Sauveur, porte — d’après
(1) The Ehrich Laiteries, « Old Masters », 463-465,
Fifth Avenue, New-York.
ils confirment le très proche lien qui unit Lan-
celot Bïondeel à l’école de Gérard David.
Le cadre architectural — tracé en vernis brun
sur fond d'or, selon le procédé familier à l’ar-
tiste — entremêle autour des sujets les caracté-
ristiques tètes de béliers, les guirlandes capri-
cieuses et les volutes festonnées. Les ombres y
sont tracées au moyen de hâchures. — Nous
sommes tentés de mettre en parallèle un tel
décor avec le curieux Saint Pierre (Musée de
Bruxelles) et surtout La Légende de Saint Georges
(2) Fierens-Gevaert, Les Primitifs flamands, pl.
CXXI.