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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 10.1911

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No 8 (Août 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24676#0072
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DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

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comme c’est le cas dans notre pièce, à la bouche.

Francesco di Giorgio Martini, dans son Trattato
di architettura civile e militare (vol. II, p. i3i), a
laissé sur l’artillerie italienne de son temps (1465),
des renseignements bien intéressants et, dans un
second écrit postérieur au premier, il a représenté,
en les décrivant, les bouches à feu les plus ordi-
nairement employées. Parmi celles-ci figurait le
basilic (basilisco) dont la longueur était de 22 à
25 pieds (7m,436 à 8m,45o), et qui lançait un bou-
let, de bronze ou de fer, pesant environ vingt
livres (6 kg., 700). Le type de basilisco représenté
par Giorgio Martini a la bouche modelée en
gueule d’animal fantastique (1).

Devant Neuss, l’artillerie de Charles le Témé-
raire se composait de :

« Neuf grosses bombardes en fer; —huit decui-

FIG. 3. — COULEVRINE EN BRONZE, SUR AFFUT

(1450 ài5oo)

vre ; ces dernières, de huit à onze pieds de lon-
gueur, avaient des tètes de lions figurées sur leurs

volées ;.six serpentines de cuivre avec des tètes

de dragon, ayant de huit à onze pieds de lon-
gueur (2). »

L’inventaire des objets embarqués à Bordeaux
pour le siège de Fontarabie (1022), cité par
V. Gay, mentionne : « Ung faucon à gue-ulie de
lyon davant monté de fust et de roues, du poids
de 800 1. — Plus ung aultre faulcon desmonté, à
gueulle de serpent entour les tourillons, poysant
35o 1. — Ung faulconneau à gueilhe de serpent
davant du poix de 200 ou plus » (3).

Un manuscrit, sans date ni titre, de l’ancienne
bibliothèque royale, aujourd’hui à la Bibliothèque
nationale, à Paris, contient les figures coloriées

(1) Cf. Etudes sur le passé et l'avenir de l'artillerie,
t. III, p. 196 et pl. 3o (fig. 6), Paris, 1862.

(2) Ibidem, t. I, p. 66, Paris, 1846,

(3) Cf. Archives de la Cironde, Minutes de Math. Contât,
111.2 (reproduit par V. Gay, Glossaire Archéologique,
p. 6g3, Paris, 1887).

de i35 pièces d’artillerie, probablement d’origine
italienne et qui peuvent se placer entre iq5o et
i5oo (1). L’un de ces dessins, que nous repro-
duisons ici (fig. 3) est particulièrement intéres-
sant, ne fut-ce qu’au point de vue affût. Ce dessin
représente une coulevrine en bronze, sans touril-
lons, encastrée dans un fût qui varie d’inclinaison
en tournant autour d’une cheville horizontale. La
partie postérieure du fût est percée d’un encastre-
ment que traverse un arc de pointage, percé de
trous permettant d’y placer une cheville destinée
à faire varier l’inclinaison de la pièce. La bouche
de cette pièce d’artillerie est modelée en gueule
de dragon (2) et rappelle fortement celle de notre
coulevrine, dont le dessin est, du reste, plus arti-
stique.

Des pièces comme celle qui vient d’entrer dans
nos collections sont fort rares, il faut le dire, et
nous 11e pensons pas qu’il en ait jamais été trouvé
de semblable dans notre pays. Ailleurs, elles ne
sont pas plus communes et les rares exemplaires
qui peuvent exister encore ne doivent l’emporter
qïfe de peu, en tout cas, sur le nôtre, exception
faite, bien entendu, pour l’énorme et merveilleux
canon en bronze, conservé au Musée historique
de Bâle et qui représente à lui seul, au point de
vue du fini de l’exécution et de la beauté du décor,
tout ce que l'art du fondeur a produit de plus par-
fait dans ce genre de travail.

Georges Macoir.

SCULPTURES ATTÏQUES
DU V* ET DU IV« SIÈCLES

PARMI les récents accroissements de la divi-
sion des antiquités, nous signalerons deux
sculptures attiques de bonne époque dont l’inté-
rêt justifie une description de quelque étendue.

(1) Cf. L. Bonaparte, op. cit., t, I, pl. III (fig. 10) et
p. 52 ; et t. III, pl. XII (fig. 2) et pp. 170 à 172. Cf. éga-
lement Lorédan Larchey, Origines de Vartillerie fran-
çaise, pl. 3o (B) et p. 9, Paris, Dentu, i863.

(2) Nous signalerons également une figure d’une édition
des Vigiles de Charles Vil, reproduite par L. N. Bona-
parte {op. cit., t. I, pl. III, n° 9) et une miniature d’un
manuscrit de la Destruction de Troyes (Bibliothèque natio-
nale, à Paris. Reproduite par L. Larchey, op. cit. p. 40 {B).

Les canons reproduits sur ces figures ont aussi la bouche
modelée en tète d’animal. Le canon reproduit dans le Mss.
de la Destruction de Troyes devait être à tourillons
(seconde moitié du xve siècle).
 
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