Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1876

DOI Heft:
Nr. 7 (12 février)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0061
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
54

LA CHRONIQUE DES ARTS

passionis Domini nostri Jesu-Christi. In civitate
Nurembergen impressum, 1507. In-f° (Lortic>,
551 fr. — Tacitus : Annalium et historiarum libri.
Libellus aureus de situ, moribus et populis Germa-
nise, et dialogus de oratoribus Claris. S. I. et a.
(Venetiis), Johannes, sive Vendelinus de Spira
(circa 1470). In-f° maroq., édition princeps (Lortic),
1.400 fr. — Virgilii Maronis Opéra. Venetiis insi-
gnata per Nicolaum Janson Gallicum, 1475. In-f°
car., rel. en bois. Edition rarissime et bel exem-
plaire, 585 fr.

Plan du diocèse de Paris, par Jaillot, 700 fr.,
acheté par la Ville.

Les ventes de ces deux premières parties ont
rapporté 79.427 francs. La troisième partie sera
vendue dans le courant du présent mois de fé-
vrier.

*—^\£)+<Z/a-

CONCOURS ET EXPOSITIONS

EXPOSITION-TOMBOLA

Ouverte a Bruxelles en faveur des victimes

DES INONDATIONS.

Au lendemain des désastres de juin, un Co-
mité s’organisa à Anvers, pour venir en aide
aux victimes des inondations. Un appel fut
adressé aux artistes du pays : ils y répondirent
par une adhésion presque universelle. C’est
ainsi que fut prête pour le 1er novembre der-
nier, l’Exposition-Tombola d’Anvers ; et c’est
cette même exposition qui se voit à présent à
Bruxelles.

Il y a eu émulation de générosité ; cette
grande voix en deuil qui venait de la France
avait pénétré partout; toutes les mains se sont
ouvertes ; l’art a tressé les couronnes pour en pa-
rer le front de l’infortune. N’est-ce pas une chose
exquise que le battement du cœur se traduisant
par une œuvre d’art et cette richesse de l’esprit
rachetantla douleur ! L’art vient à ces moments,
comme une grande dame parée de velours ou
de satin et qui se dépouille de sa parure pour
la donner aux nécessiteux. Lui aussi donne
avec pompe et un luxe de grand seigneur: il
ressemble aux gens très-riches qui ont toujours
un chèque de 10.000 francs en portefeuille et
n’ont pas toujours un sou dans leurs poches.
C’est par quelque chose de triomphant et de
fastueux que l’art s’associe à la misère : il est
comme le sourire de la rédemption et la pro-
messe de l’espérance, au-dessus des lamenta-
tions et des catastrophes, et de sa pitié jaillit
l’or.

De réels et profonds témoignages de com-
misération se rencontrent à chaque pas, dans
le petit salon des Inondés : non-seulement tous
les artistes ont donné, qui des esquisses, qui
des toiles achevées, avec ce cœur secourable
auquel on ne s’adresse jamais en vain ; mais
beaucoup d’entre eux ont voulu éterniser le
souvenir des désastres ; ils ont peint l’eau de
l’inondation avec ses sombres drames. Il est
bon de relever cette pensée généreuse. J’ai vu
sur un certain nombre de panneaux et de toiles

le spectacle affreux des fleuves changés en tor-
rents, les maisons emportées, les tourbillons
engloutissant les bêtes et les gens. C’est un
père, sans doute, le peintre qui eut l’idée de
peindre sur le dos d’une vague furieuse ce petit
berceau où repose un enfant rose : tout autour,
la mêlée des eaux jette aux horizons ses
écumes et ses fracas Ce berceau semble por-
ter en lui, comme une arche sainte, la lumière
auguste des rédemptions.

Toute question de philanthropie écarté»,
l’exposition présente l’aspect d’un immense
atelier que les artistes auraient abandonné tout
à coup, surpris par les exigences du dehors. Ce
n’est pas qu’il y ait désordre et confusion ;
mais l-’ensemble des œuvres porte une trace
d’urgence et de précipitation qui se comprend,
en raison de l’heure pressante. Il semble qu’un
coup de tocsin a retenti : il fallait tout quitter
pour venir en aide à ces naufragés. Cela dit
suffisamment le branle-bas; cela dit aussi le
caractère de l’exposition. On s’est dépêché
d’obéir à l’appel du cœur ; et toutes les fleurs
ont fini par former une belle et noble gerbe.
Ne croyez pas, du reste, seulement à des es-
quisses : il y a aussi et beaucoup d’excellents
tableaux.

Il n’est pas un salon officiel qui ne se glori-
fierait de posséder, par exemple, la Religieuse
de Louis Dubois : c’est le sentiment et la pra-
tique d’un peintre ancien. L’œil, rond et doux,
d’un brun rayé de fibrilles, donne au front
couleur de cierge la grâce et la mobilité d e
la vie : sous la pâleur des joues, de petits af-
flux pourprés bouillonnent, et les gras de
la chair, fortement pétris par le pinceau, font
supposer un sang vigoureux. De belles drape-
ries blanches, mais d’un blanc rompu en teintes
jaunâtres, se marient en accords très-fins au
ïiâle léger des chairs.

Je vous citerai encore, mais sans commen-
taires, des œuvres de MM. Agnessens, Assel-
bergs, Carabain, Clays, Cogens, Courtens, Xa-
vier et Henri de Cock, Speeckaert, Crépin,
Dell’ Acqua, den Duyts, de Vriendt, Goethals,
Guffens, Swerts, Joors, Yerhaert, Liunig, Ros-
seels, Stobbaerts, Markelbach, Portaels, Yan
Beers, Rosa Veuneman.

Mlle Rosa Veuneman, dont je viens d’écrire
le nom, est l’auteur d’un morceau savoureux,
vrai régal des yeux. Ce sont bien là les grands
verts profonds et doux, lumineux et émaillés
des rustiques raffinés; les rosées perlées de
l’aube semblent scintiller aux pointes d’herbe
et refléter l’irisation de l’azur, le tremblotant
éclair d’un rayon de soleil. M. Ch. Helmans, le
peintre élégant des soupeuses du dernier Sa-
lon, envoie de son côté une blonde et fine tête
de femme, à demi inclinée vers les palettes
d’un éventail noir et feu. Tout est discret dans
cette toile délicate, les fonds et la figure : on
dirait qu’une mousseline ambrée s’interpose
entre le regard et l’œuvre. De M. Alf. Verwée,
un Etalon lustré d’ébène sur fond gris de fer ;
la bête est belle et se déploie dans de beaux
verts émaillés, sous un ciel rouge et safran
qui a du mouvement. Puis ce sont de pimpants
Verhas, le peintre des sables gorge-de-pi-
geon ; des Oyens, martelés dans des pâtes
 
Annotationen