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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 33
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0290
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283

ET DE LA CURIOSITÉ

Un des beaux ouvrages décoratifs de
Paris sera, dans un avenir prochain, trans-
porté sur un point où l’effet de la perspective
pourra permettre d’apprécier l’ensemble de sa
valeur artistique.

Nous voulons parler de la fontaine dite de
la rue de Grenelle. Cette œuV’ e d’art est, on le
sait, placée dans une rue relativement fort
étroite. Il n’y a là ni perspective ni aspect
d’ensemble dont puisse jouir le spectateur, et
le monument, qui mesurg 12 mètres de hau-
teur sur 29 de largeur, est nécessairement
écrasé par les maisons qui l’environnent.

Le conseil municipal a adopté un projet
présenté par l’administration préfectorale, et
d’après lequel une amorce du boulevard d’En-
fer serait ménagée à 1 intersection de la rue du
Bac et du boulevard Saint-Germain. Cette
amorce serait utilisée au point de vue décora-
tif, en y transportant lafontaine monumentale
de la rue de Grenelle.

Ce monument remarquable a été construit
en 1739. Il est l’œuvre de Edme Bouchar-
don, le statuaire de Versailles, mort à Paris
en 1762. C’est sous la prévôté de Michel-Etienne
Turgot et aux frais de la Ville que cette fon-
taine fut élevée.

Comme nous le disons plus haut, sa façade
s'élève sur un plan demi-circulaire de 29 mè-
tres de largeur, sur 12 mètres d’élévation Au
centre, un soubassement à refends forme un
avant-corps au milieu duquel se tient une fi-
gure en marbre couverte d une draperie. C’est
la ville de Paris. De chaque côté la Seine et la
Marne sont représentées par deux autres figu-
res couchées et appuyées sur des urnes.

L’avant-corps du centre dans sa partie su-
périeure se compose de quatre colonnes ioni-
ques accouplées deux à deux et couronnées
d'un fronton. Le surplus du m mument pré-
sente une belle ordonnance de pilastres, de
niches, de croisées-fenêtres, avec un entable-
ment surmonté d’un acrotère. Dans les niches
se trouvent des statues mythologique - debout,
et dans les cadres qui les séparent sont sculp-
tées en bosse des scènes de charmants petits
Amours folâtrant dans les blés et dans les
fleurs. Les détails de ce un mument sont d’une
exécution parfaite.

ÉL L'Indépendant des Basses-Pyrénées an-
nonce qu’on vient d’exposer dans les salles de
l’ancien asde des aliénés, à Pau, la magnifique
collection de tableaux de l’infant don Sébas-
tien de Bourbon.

Il y a 700 tableaux à peu près, dont 5 ou 6
Murillo, 2 Velasquez, 3 Titien, 2 Rubens, 4 ou
5 Ribeira de premier ordre et autant de Goya
des plus intéressants, 1 Rembrandt, 1 Véro-
nèse, des flamands à foison, une collection
très-complète d’espagnols, sans compter beau-
coup de modernes.

Une intéressante cérémonie vient d’avoir
lieu à l’Arenella, près du château Saint-Elme,
à Naples. On y a inauguré, en présence des
autorités et d’un grand nombre d’artistes ita-
liens, une plaque en marbre placée sur la fa-
çade de la maison où naquit le célèbre peintre

et poète satirique Salvator Rosa. La plaque
porte l’inscription suivante :

«In qu.es a casa nacque Salvator Rosarnel
1613 di 20 di giugno. »

Plusieurs discours ont été prononcés. Après
la cérémonie, un banquet a réuni les artistes
italiens, auxquels M. Palizzi, le peintre d’ani-
maux, a montré, enfermé dans un cofîret.d’ar-
gent, le manuscrit original d’une satire de
Salvator Rosa, prêté pour la circonstance par
le comte Borromeo, de Milan. Un exemplaire
de ce précieux poème, imprimé sur papier de
Hollande, a été ensuite offert par M. Palizzi à
chacun des convives, au nombre de soixante,
qui avaient tenu à rendre un nouvel hommage
au grand peintre napolitain , mort il y a
aujourd’hui deux cent trois ans.

¥ „ Différentes sculptures intéressantes vien-
nent d’être trouvées à Londres dans le mur
romain de Canromile slreet, Bishopsgate. Elles
consistent en fragments de corniches de grande
dimension, en un pilastre cannelé, une portion
de fût de colonne sculptée et autres débris
analogues. Mais ce qui surpasse Ions ces objets
en intérêt, c’est un lion sculpté très-énergique-
ment et qui se tient debout près d’ime lionne
couchée. Cette sculpture occupera une des
premières places parmi les antiquités romai-
nes du vieux Londres à cause de la vigueur de
son dessin et de l’exécution supérieure du
groupe. Il est en haut relief et a dù être placé,
soit à la corniche d’un bâtiment, soit au som-
met d’un tombeau, comme le célèbre sphinx
de Colchester.

La matière de ce groupe ressemble à la
pierre oolithique de Northampton ou du comté
de Rutland. Sa dimension est d’environ trois
pieds de long. On l’a trouvé avec les autres
sculptures employé, en guise de matériaux
dans l’ancien bastion romain qui existait en
«e lieu ; c’est un autre exemple de l’usage
qu’avaient les Romains de se servir une' se-
conde fois pour leurs constructions nouvelles
des débris de leurs constructions antérieures.

** Berlin possède un grand nombre de sta-
tues et de monuments commémoratifs élevés
sur ses placer publique- a des princes ou à
des personnages célèbres. Il est question d’y
ériger prochainement deux nouvelles statues
à l'a mémoire des frères Alexandre de Hum-
boldt, le savant explorateur, et Guillaume de
Humboldt, l'homme d’Etat. On a choisi
comme emplacement l’Opernplatz, près de
laquelle est situé le palais de l’Université, à
l’entrée de l’avenue d’ « Unter den Linden »
(Sous les Tilleuls).

Les deux statues, qui sont exécutées aux
frais du Trésor, seront placées dans des niches
de chaque côté de la grande porte d’entrée de
l’Université. On sait que Alexandre et Guil-
laume de Humboldt, morts le premier en
1859, le second en 1835. ont été ensevelis
dan- leur propriété de Tegel, près du lac du
même nom, à quatre lieues de Berlin. On
admire dans le parc du château une belle
statue de l’Espérance, par Thorwaldsen.
 
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