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La chronique des arts et de la curiosité — 1876

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Nr. 35 (11 Novembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26615#0306
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ET DE LA CURIOSITÉ

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rir à l’âge de 68 ans, a légué la collection fort
importante d’objets d’art et de pierres pré-
cieuses qu’il avait formée, au Yatican. On éva-
lue, dit-on, cette collection à plus d’un million
et demi.

On vient déplacer dans le vestibule de l’an-
cien escalier de la Bibliothèque nationale, con-
duisant aux salles de lecture, l’autel ou cippe
qui était enfoui dernièrement dans les dé-
combres.

Cet autel est un vestige de l’occupation ro-
maine.

La première face du monument présente un
Mercure avec tous ses attributs, à savoir: le
caducée surmonté du coq gaulois, placé dans
la main gauche, et la bourse suspendue à sa
main droite ; au-dessous de cette bourse est
une chèvre avec un bélier, animal consacré à
Mercure. Le personnage n’a d’autre vêtement
que la chlamyde, posée sur le bras gauche.

La seconde face, en faisant à droite .le tour
du monument, représente une femme vêtue à
la romaine. Sa tunique à manches longues est
soutenue au-dessous de la gorge par une cein-
ture étroite. Le péplum, disposé en manteau,
est jeté sur l’épaule gauche. Sa tète est ornée
d’un diadème, de dessous lequel sort un voile
qui retombe en arrière. Elle tient dans les
mains un caducée. Ce personnage doit repré-
senter Mena, mère de Mercure.

Le troisième côté de l’autel représente une
divinité aux attributs variés. C’est un jeune
homme. Un manteau, attaché sur l’épaule
droite, couvre le devant du corps, tout le bras
gauche, et retombe en arrière jusqu’à terre.
Un carquois parait au-dessus de l’ép’aule et un
arc est posé le long Ci u corps, à droite. Le dieu
tient un poisson, qui parait être un dauphin,
et soutient de la main gauche un gouvernail.
Ce personnage paraît être un Apollon.

La quatrième et dernière face de l’autel offre
une figure, d’un caractère particulier. Elle a aux
épaules deux grandes ailes déployées; deux au-
tres petites ailes prennent naissance au sommet
de la tête, dont la chevelure est épaisse et re-
tombe en boucles derrière le cou. Dans la main
droite, est une boule ou un disque. Le bras est.
plié et le coude soutenu par la main gauche
qui pose sur la cuisse du même côté,.et, dont les
doigts sont étendus et le pouce, élevé; le pied
gauche est posé sur une sorte de petit autel de
la forme la plus simple.

Enfin, un ample manteau, agrafé sur l’épaule
droite, couvre tout le côté gauche du corps et
retombe sur les jarrets. On croit, sans en être
sûr, reconnaître dans ce personnage une re-
présentation du dieu adoré par les Persans
sous le nom de Mithra qui, dans la langue des
Perses, signifie le Seigneur, le soleiletlefeu,dont
ils ne faisaient qu’une seule et même chose.

+*+ Le British Muséum vient de recevoir les
manuscrits que le savant assyriologue George
Smith avait laissés avant de mourir entre les
mains du consul anglais d’Alep, M. Skene. Ils
contiennent des notes précieuses sur les ta-
blettes cunéiformes trouvées près de Bagdad
et sur les fouilles de Circesium, l'ancienne ca-
pitale des Héteens.

*** Dans la bibliothèque de l’académie hon-
groise, à Buda-Pesth, il vient d’être découvert
un exemplaire du plus ancien livre populaire
du Dr Jean Faust (Francfort-sur-le-Mein, 1.587,
chez J. Spiess). On ne connaissait encore qu’un
seul exemplaire de cet ouvrage qui est. la
source première et originale de la légende de
Faust et de toute la littérature à laquelle cette
tradition a donné lieu. Cet exemplaire, jus-
qu’alors unique, se trouve à la bibliothèque
impériale de Vienne. Celui qu’on vient de re-
trouver est malheureusement défectueux en
quelques endroits; il y manque le titre et quel-
que feuilles de l’intérieur du volume. Les deux
volumes vont être soigneusement comparés.

L’inhumation du sculpteur Perraud, dont
nous avons annoncé la mort presque subite, a
eu lieu dimanche à midi.

MM. Guillaume, Meissonier, Dumont et Pas-
teur tenaient les cordons du poêle.

Derrière la famille s’avançait une députation
des élèves de l’atelier Dumont. L’un d’eux por-
tait une gigantesque couronne d’immortelles
recouverte d’un crêpe funèbre.

Venaient ensuite un grand nombre de mem-
bres de l’Institut, en frac à palmes vertes, pré-
cédés de leurs huissiers.

Au cimetière Montparnasse, des discours ont
été prononcés par M. Meissonier, au nom de
l’Institut; par M. Pasteur, au nom du départe-
ment du Jura; par le maire de Lons-le-Sau-
nier, et par un élève de l’Ecole des beaux-arts,
M. Salmson.

jA* M. Charles Hemans, archéologue bien
connu, vient de mourir à Lucques. Parmi ses
ouvrages les plus appréciés, on'cite VHïstoire
du Christianisme et de l'Art chrétien, Rome his-
torique et monumentale.

—--

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

Au-dessus d’une antique momie, ficelée dans
ses bandelettes, voltigent trois papillons : de
ses lèvres scellées semble sortir un immense
dédain, et, dépitée, remplie d’un morne ennui,
elle regarde planer au-dessus de son immobi-
lité ces allégresses rebelles.Seizelettres,inscrites
au rebord de la caisse où repose ce mort qui
n’a jamais vécu, forment son oraison funèbre :
Pictara academica. Une grosse chrysalide étale
non loin de là sa larve informe ; mais voici
qu’à l’appel des papillons, ses flancs s’entr’ou-
vrent et la chrysalide en fleur laisse s’épanouir
deux ailes frémissantes. Un peu plus bas,
une rubrique flamboyante fait racacoler en
jambages fantastiques ces mots : La Chrysa-
lide, et deux marmots, potelés comme des
amours de Boucher, brandissent à travers la
guirlande des engins de peinture d’un air fé-
roce et badin.

Ce joli éclat de rire m’arrivait l’un de ces
matins, mordu à l’eau-forte, sur un cartel
en papier de Hollande, et tandis que j’admi-
 
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