Overview
Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1881

DOI Heft:
Nr. 26 (23 Juillet)
DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.17397#0212
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
206

LÀ chronique des ar/ts

Dans le cas où aucun des projets ne serait
jugé digne d'être exécuté, les trois meilleurs
seulement devraientrece voir les primes de 3.000,
2.000 et 1.000 fr.

Le jury se composait de 18 membres : 6 sé-
nateurs et députés, 1 membre du conseil mu-
nicipal de Paris, le secrétaire général des
beaux-arts, 2 membres de l'Institut, 2 mem-
bres du comité de Nolay, et G arlistes nom-
més parmi les concurrents.

Lejugementa été rendu dimanche dernier:
1er prix (30.000 fr.), M. Roulleau (n° 65);
2e prix (3.000 fr.), M. Dumilâlre (n° 31) ;
3e prix (1.000 fr.), M. Dumaige (Henri),
(n° 32).

Exposition rétrospective de
Versailles

Quand paraîtront ces lignes, l'Expo>ition
rétrospective de Versailles sera close ; les
objets qui y figuraient auront repris leur place
habituelle chez leurs propriétaires. Ce retard
dù aux occupations journalières et aux impré-
vus de la vie est regrettable ; nous ne nous le
dissimulons pas et nous en adressons nos plus
sincères excuses aux lecteurs de la Chronique.
Ne pouvant plus piquer leur curiosité, nous
espérons du moins réveiller et fixer leurs sou-
venirs.

Le ministre de l'instruction publique et des
beaux-arts en autorisant le musée de Ver-
sailles à prêter à la Commission de l'Exposition
les salles du rez-de-chaussée ; le ministre des
travaux publics en permettant au Garde-
Meuble de décorer quelques - unes de ces
salles des plus belles tapisseries des Gobelins,
n'ont pas peu contribué à donner à cette exhi-
bition une part de son lustre. Ils ont fourni
l'écrin. L'autre élément de succès, le plus im-
portant certainement, est dù à l'inépuisable
obligeance des deux cent soixante-dix collec-
tionneurs qui pendant trois mois ont consenti
à se priver d'œuvres qui représentent pour
eux la meilleure part de leur vie : celle du
rêve. Cette obligeance a permis à la commis-
sion de l'inventaire des richesses d'art chargée
par l'administration départementale d'organi-
ser cette exposition, de mener à bonne lin la
délicate et lourde mission qui lui était confiée.
Elle a trouvé chez les collectionneurs des col-
laborateur? dont la patience et la bonne vo-
lonté sont à toute épreuve.

Le catalogue comprenait 1.570 numéros,
c'est-à dire — chaque numéro représentant en
moyenne quatre objets — à peu près 6.000
œuvres. La quantité est respectable, et, d'un
avis unanime, la qualité était en rapport avec
la quantité.

Le temps et la place nous manquent pour
détailler les œuvresles plus saillantes, pour en
signaler l'intérêt, en faire ressortir devant les
lecteurs de la Chronique le mérite et la valeur,
en raconter l'histoire et la généalogie. iNous
nous bornerons donc à citer les plus remar-
quables sous la forme brève et aride d'une no-
menclature.

En première ligne et hors de toute compa-
raison , il faut signaler les tapisseries prove-
nant du Garde-Meuble et qui avaient été
exposées une première fois à l'Union Centrale
en -1876 ; les maisons, trois pièces d'après Mi-
gnard (n° 1496 du cat.) qui doivent provenir
de l'appartement de la reine à Versailles en
1681 ; et les Dieux de la Fable, six pièces, d'a-
près Audran et Coypel (n° 1497)) sur fond
jaune d'or. Les formules les plus louangeuses
ont été employées à plusieurs reprises pour
célébrer la beauté de ces admirables tissus et
sont toujours restées au-dessous de la vé-
rité.

J'indique encore, pour ne rien négliger dans
les arts textiles, un splendide tapis persan
datant du XVe sièie de notre ère. 11 appartient
au trésor de l'église de Mantes.

Dans la section de l'archéologie je me ^-uis
arrêté devant les feuilles de plans exécutés
par M. Herard d'après les anciennes abbayes
du département de Seine-et-Oi^e : Les Vaux de
Cernay (n° 820); Notre-Dame du-Val (821);
Port-Royal (822). Voilà trente ans, à ma con-
naissance, que M. Herard exposait au Salon de
1831 les premières épures de cet immense
travail. 11 l'a continué depuis avec une infa-
tigable persévérance, et ce qu'il en expose
aujourd'hui démontre qu'après un si long in-
tervalle ce travail n'a rien perdu de son actua-
lité et de son intérêt.

Nous rencontrons en avançant : les deux
Ciosses d'ubbiSiCS provenant de l'abbaye de
Maubuisson (n° 1550) et appartenant aujour-
d'hui à la Bibliothèque de Versailles. Lavolute-
de chacune de ces crosses en cristal de roche,
suivant les prescriptions canoniales pour les
chefs d'ordre femmes, date du xxve siècle, mais,
ainsi que l'on pouvait s'en rendre compte
dans la vitrine qui les contenait, les hampes
ont été refaites clans les dernières années du
XVe siècle. Cette différence dans les détails ne
nuit en rien à l'ensemble ; et ces crosses res-
tent un document d'une haute valeur pour
l'étude de l'ecclésiologie ancienne.

Le mobilier religieux nous fournit les indi-
cations suivantes : Un curieux Tronc à quêtes
en cuivre (n° 1400) de l'église de Saint-Spire
de Corbeil, monument du xiv° siècle que je
crois unique. Il a été réparé au xviir siècle.
— Le Chandelier en bronze de la même époque
(n° 697) appartenant à M. le curé de l'isle
Adam et bien connu des archéologues par le
moulage qu'en ht faire Didron vers 1855 et la
reproduction qu'il en donna dans les Annales
archéologiqups en 1856 ou 1857. Que tout cela
est loin! — Une charmaute Statuette Vierge
en ivoire (a0 443) appartenant à M. Delaher-
che ; une autre Statuette en ivoi e de la même
époque (n° 1522), propriété du docteur Vanier
de l'Isle-Adam; un groupe en cuivre représen-
tant Judas recevant les trente deniers (n° 1485),
travail de 1450 environ. Il appartient ù. M. Ter-
rai et doit provenir de quelque diptyque ou
tableau de lit — Un beau Crucifix en ivoire
(n° 547) à M. Dubois. J'y vois une œuvre ita-
lienne de la fin du XVIe siècle, bien supérieure
comme style et comme exécution au Crucifix
(n° 217,), appartenant aux Dames Carmélites
de Pontoise. Celui-ci m'a paru une œuvre de
 
Annotationen