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La chronique des arts et de la curiosité — 1881

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Nr. 26 (23 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17397#0213
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ET DE LA.

quelque praticien de la seconde moitié du
xvne siècle. La tradition assure que cette piè-
ce fut donnée en 1633 aux Dames Carmélites
de Pontoise par un riche partisan du nom de
Lecointre. Les procédés d'exécution de l'œuvre
sont loin de confirmer cette tradition.

Dans l'archéologie proprement dite, ce que
les oisifs appellent les « Curiosités » et les g-ns
mal élevés le « Bibelot», je signale, au courant
de la plume : les trois Vasques persanes (n°662)
en cuivre incrusté et niellé, appartenant à
M. Albert Goupil qui possède des merveilles
orientales. La fabrication de ces vasques, qui
est la même que celle du Louvre passant pour
avoir servi au baptême de saint Louis, est
contemporaine de notre xnc siècle. — Les
deux Lions en cuivre ciselé, travail vénitien
du xvne siècle, pour bras de fauteuil.— Le déli-
cieux petit Amour volant (n° 444) en ivoire,
travail du xvna siècle. Tous ces objets font
partie des collections qu'un amateur de Beau-
vais, M. Delaberche, réunit depuis un demi-
siècle, et dont il a consenti à se dessaisir pen-
dant trois mois en faveur de notre Exposition.
M. Delaherche est un croyant. Il a une foi en-
tière dans les progrès que peuvent faire faire au
goût français la multiplicité et la fiéquence
des expositions. 11 est l'apôtre de ces exposi-
tions. Il ne se borne pas en outre à une foi
contemplative et inerte, il agit, il paie de sa
personne comme tons les croyants. Toutes les
fois qu'il est sollicité de confier sa collection
à une exhibition quelconque, il y consent avec
une bonne grâce au-dessus de tout remercie-
ment. Ses confrères savent si c'est là de l'hé-
roïsme, prêter ses collections !

En continuant notre course, nous rencon-
trons le H urtoir (no 312) à M. Dogiral, belle
fonte du nord de l'Italie, vers 1610, qui pro-
vient de l'hôtel de Buor, à Versailles, où tout
le monde a pu le voir pendant vingt ans. —
La collection de Médailles françaises (n° oiO)
de M. Gustave Dreyfus, dont on n'est plus à
faire l'éloge ; la remarquable montre en or,
exécutée à Londres en 1699 (n°2o(>), propriété
de M. Christophe; le service de table en ver-
meil, appartenant à M. Berthelier (n° 121); la
belle Ecritoire (n° 619) en cuivre ciselé et doré,
propriété de M. le marquis de Galard ; les jolies
Tabatières en ox- (n° 671) de l'abbé Grimât ;
les mille et un bibelots de la collection Lar-
chard (1 163) ; les deux terres cuites de Clodion
et Marin (nos 133 et 873;, à MM. Blondel et
Lange, et enfin, pour finir légèrement cette
lourde nomenclature, les belles feuilles d'éven-
tails provenant des collections de La Villes-
treux (1570), de M. de Beausacq (n° 113) et de
M. Boit (n° 77).

(A suivre.) C. R.

NOUVELLES

*, A la Chambre des députés, M. Léon
Renault a adressé au ministre des travaux
publics une question sur les peintures du foyer
de l'Opéra. On sait que le gaz détériore

CURIOSITÉ 207

l'œuvre si remarquable de M. Paul Baudry.
M. Léon Renault demandait l'enlèvement de
ces peintures ou la substitution de l'éclairage
électrique à l'éclairage par le gaz. M. Sadi
Carnot a répondu que cette substitution a été
essayée et qu'elle sera opérée.

La statue équestre du général Marceau,
de Clésinger, a été élevée devant le Palais de
l'Industrie, à l'occasion de la fête du 14juillet.

Quoique en plâtre, cette statue pèse 1.600
kilogrammes.

Elle sera coulée en bronze et érigée sur
l'esplanade des Invalides. Le ministère de la
guerre fera les frais du métal.

On sait qu'il existe déjà une statue en pied
du général Marceau, à Chartres, place des
Epars.

NÉGROL O GIE

La mort soudaine de Paul de Saint-
Victor a produit une impression profonde
dans le monde littéraire. Avec lui disparait un
des plus brillants écrivains de notre époque.
La critique d'art lui doit quantité de pages
magistrales où l'excellence de la forme peut
être admirée sans réserve; quant au fond, il est
permis de dire, sans offenser la mémoire de
l'écrivain, qu'on n'y trouve ni la sûreté de goût,
ni la rectitude de jugement qui font l'autorité
du critique. Peut-être, à l'exemple de Théo-
phile Gautier, était-il trop grand artiste lui-
même, pour pouvoir apprécier sainement et
froidement les œuvres des autres.

Personne ne le regrettera, du reste, s'il est
admis qu'une science plus sûre eût affaibli
l'éclat des idées et du style de ces deux maî-
tres.

Paul Bins, comte de Saint-Victor, était né à
Paris en 1827. Il avait donc cinquante-quatre
ans. Son père, qui était un littérateur distin-
gué, lui fit commencer ses études à Fribourg,
en Suisse, et les lui fit achever à Rome, dans
la ville des chefs-d'œuvre, qui exerça une
grande intluenec sur le goût et la tournure
d'esprit de Paul de Saint-Victor.

En 1848, il était secrétaire de Lamartine.

M. Paul de Saint-Victor débuta comme
journaliste au Correspondant. C'est dans la
Presse, en 1837, qu'il écrivit son premier Sa-
lon. 11 succédait à Théophile Gautier.

Paul de Saint-Victor a surtout écrit des
feuilletons qu'il a donnés successivement à la
Pre-sr, à la Liberté, au Moniteur universel, et
qui ont été réunis en volumes.

Ses œuvres principales «ont : Hommes et
Dieux (1867;, lesFemmes de Gœthe (1869), Bar-
bares et Bandits, la Prusse et lu Commune (1871)
et les Deux Masques, son dernier ouvrage, qu:
parut à la fin de 1880.

Le plus connu des ouvrages ainsi publiés a
pour titre: Hommes et Dieux; c'est une véri-
table galerie de portraits et de tableaux, « sans
lien entre eux, nous dit l'auteur, et sans autre
analogie que celle de reproduire des scènes et
1 des figures du passé ». Les pages consacrées
 
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