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La chronique des arts et de la curiosité — 1881

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Nr. 33 (29 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17397#0270
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LA CHRONIQUE DES ARTS

marine donne son appui à M. Delaporte et
M.LeMyre de Vilers, gouverneur delaCochin-
chine, lui accorde son concours le plus absolu.
Les principaux membres de la mission sont :
MM. Faraut, ingénieur et explorateur, auquel
on doit la découverte de plusieurs monu-
ments Khmers, Laderich et Ghilardi. Son per-
sonnel se compose, en outre, de dessinateurs,
d'inge'uieurs, de photographes, de mouleurs et
d'auxiliaires de tous genres.

M. Delaporte se propose de pe'ne'trer, aussi
profondément que possible, dans les forêts de
l'ancien Cambodge qui recèlent les ruines
Khmers, de visiter les monuments inexplorés,
de dresser des plans, d'organiser des fouilles,
d'étudier les matériaux employés, leur appa-
reillage, le mode de construction des murs
et des voûtes, les procédés décoratifs, de re-
produire les bas-reliefs, de dessiner et de
photographier les plus remarquables mor-
ceaux d'architecture, de relever les inscrip-
tions et de réunir les éléments d'un grand tra-
vail d'ensemble.

Les membres de la mission se sont embar-
qués à Toulon, sur le dernier transport en
partance pour Sa'ïgon, et M. Delaporte vient
de quitter Marseille par le dernier paquebot.

NÉCROLO GIE

Un grand malheur vient de frapper la fa-
mille de Rothschild; le baron James-
Edouard de Rothschild a été subitement
emporté par une attaque d'apoplexie, à l'âge
de trente-sept ans, en son hôtel de l'avenue
Friedland.

Le baron James-Edouard était petit-fils du
baron James par sa mère, mariée à feu Na-
thaniel de Rothschild, de Londres. Tout en
s'occupant activement des affaires de la cé-
lèbre maison de banque de la rue Laffitte, le
baron James-Edouard était un bibliophile et
érudit distingués; il était président de la So-
ciété des études juives et de la Société des an-
ciens textes français. La Gazette perd en lui
un collaborateur d'une compétence rare qu'elle
eût été heureuse d'utiliser plus souvent:
M. James de Rothschild est l'auteur de l'ar-
ticle « Les Reliures en mosaïque du xvin6
siècle», signé: Un Bibliophile, qui a paru
dans la livraison du 1er octobre 1879.

L'ÉCLAIRAGE DE L'OPÉRA

A LA LUMIÈRE ELECTRIQUE

Nous avons appelé de tous nos vœux le jour
où la lumière électrique pourrait être substi-
tuée à la lumière du gaz pour l'éclairage de
l'Opéra. C'était aussi le vœu le plus cher de
M. Georges Berger, l'honorable commissaire

général de l'Exposition d'électricité, qui a
sonné l'alarme sans relâche devant les me-
naces de destruction complète que le gaz fai-
sait courir aux peintures de l'Opéra et notam-
ment à l'œuvre de M. Baudry. On pouvait
s'attendre à ce qu'il serait le zélé promoteur
de l'éclairage électrique et que, sous son im-
pulsion et sous celle de l'éniinent ministre des
postes et des télégraphes, d'importants essais
seraient tentés. Une représentation de gala,
donnée à l'occasion du Congrès des électri-
ciens, nous a permis de juger de la valeur de
ces essais. Il est incontestable que l'avenir de
l'éclairage des salles de théâtre, et particulière-
ment de notre immense Opéra, est dans la
lumière électrique, qui vient de réaliser en
quelques mois, on peut presque dire en quel-
ques semaines, des progrès inespérés.

Nous vivons, en vérité, à une singulière
époque. C'était aux ministres des travaux pu-
blics ou de l'instruction publique que nous
adressions nos doléances, et c'est un ministre
des postes qui nous donne ce que nous de-
mandions pour la sauvegarde d'œuvres d'art
qui sont l'honneur de notre pays !

Disons maintenant, tout en félicitant le
gouvernement de son initiative, que les essais
soumis au public étaient encore trop incom-
plets pour opérer une conversion générale. Le
nouveau mode d'éclairage rencontre encore
de nombreux ennemis, surtout parmi les ar-
tistes, et il faudra encore quelque temps et
beaucoup de tâtonnements pour que le fiât
lux confonde le « torrent des blasphémateurs ».

Le public, invité à juger ces essais, a éprou-
vé une déception. Cela était inévitable. 11 eût
fallu, pour présenter un résultat complet et
sérieusement étudié, attendre peut-être six
mois, peut-être un an ; et qui sait alors à quels
atermoiements nous aurions assisté ? Le mé-
lange de la lumière du gaz et de la lumière
électrique était un contresens. Certains
effets ont cependant été reconnus excellents
et acquis; par exemple, la couronne de lumière
qui éclairait !a salle dans tout le pourtour du
plafond. L'escalier et les vestibules du rez-de-
chaussée donnaient des tableaux du plus bel
éclat, malgré le mélange si désagréable des
deux lumières. Au foyer, rien n'avait encore
été fait, et les peintures de M. Baudry conti-
nuaient à flotter dans un vague brouillard.

Quant aux mérites respectifs des divers éclai-
rages, c'est là une question qui doit donner
lieu à de longues et minutieuses études.

Toutefois, les globes Brush ont paru d'une
beauté et d'une tranquillité remarquables.

Les petites lampes Edison, dont la lumière
a le ton de la lumière solaire, ont été appré-
ciées diversement.

De nombreuses personnes ont trouvé que
leur fixité avait quelque chose de monotone,
de sec et faisait regretter l'aspect mouve-
menté et vivant de la lumière du gaz qui don-
ne des ombres moins rigides et plus chaudes.
Il faudra trouver des formes d'appareils beau-
coup plus élégantes, des dessins de lustres, de
globes; de bougies, de candélabres propres à
être substitués sans désavantage à ceux exis-
tants.

Tout cela est à étudier de près. Mais, coin-
 
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