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CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
Actes officiels
*** La Chambre des députés vient d’être
saisie du rapport établi, au nom de la commis-
sion de l’enseignement et des Beaux-Arts, par
M. Gheusi, sur la proposition de loi tendant à
amender la loi du 20 mai 1920. Cette loi fon-
dait en faveur des artistes, et pendant cinquante
ans après leur mort, au profit de leurs ayants
cause, un prélèvement progressif sur les ventes
publiques successives des objets constituant cette
propriété.
S’associant à M. Henri Auriol, qui déposa la
proposition, M. Gheusi analyse des «malfaçons*
avérées » qui lui paraissent trahir la volonté du
législateur de 1920. « L’expérience démontre,
déclare M. Gheusi, que la majorité des artistes
ne profite point de la loi, car la généralité des
enchères n’atteint pas le minimum (1.000francs)
comportant le principe du droit de suite. »
La commission et le rapporteur abaissent à
cinquante francs, comme le proposait M. Henri
Auriol, le taux de base des calculs.
D’autre part, dit M. Gheusi, comme'« l’arti-
cle 2 de la loi du 20 mai 1920 prévoit des pour-
centages de 1 à 3 %, progressant par 10 ou 20.000
francs, les commissaires-priseurs de Paris ont
calqué leur procédé de perception sur celui en
usage pour l’enregistrement et l’impôt sur le
revenu. Ils appliquent les pourcentages par tran-
ches et paliers, au lieu d’appliquer un pourcentage
unique afférent au prix total ».
La commission veut corriger cette pratique
préjudiciable aux artistes.
*** Un décret du 31 décembre attribue des
primes de travail au personnel des manufactures
des Gobelins et de Beauvais.
*** Un décret du 5 janvier fixe les indemnités
à allouer aux pensionnaires de la Villa Médicis.
*** Un décret du 5 janvier, rendu sur le rap-
port du ministre de l’Intérieur, applique à l’Algé-
rie la lai du 14 mars 1919 concernant les plans
d’extension et d’aménagement des villes.
M. J. Denais, conseiller municipal, est
chargé du rapport sur le mémoire de M. Autrand,
préfet de la Seine, relatif aux palais d’expositions
projetés à Paris. Le palais des expositions agri-
coles serait édifié dans le bois de Vincennes, vis-
à-vis la porte de Reuilly, sur un terrain de sept
hectares: la Ville ferait le tiers de la dépense,
l’État payerait le reste. Le palais serait utilisé
pour les expositions de 1924 (arts décoratifs) et
1925 (coloniale interalliée) et abriterait éventuel-
lement la Foire de Paris. Le terrain du parc des
Princes avec la zone fortifiée voisine serait affecté
au stade des Jeux olympiques.
Fouilles et découvertes
*** Dans une lettre écrite à la veille de
son départ pour Genève, le regretté Cartailhac
priait M. le docteur Cugullière, de Toulouse, son
élève, de revoir les gravures pariétales des grot-
tes de l’Ariège. Invité par M. Surède, prési-
dent du Syndicat d’initiative du Mas-d’Azil,
M. Cugullière s’est rendu dans cette localité pour
explorer les grottes. Le résultat de cette première
journée a été la découverte d’une belle salle funé-
raire ornée de parures en dents de blaireaux per-
cées, de silex taillés et de nombreux dessins
d’animaux gravés avec des pointes de silex sur
la voûte et les parois. Des personnalités scien-
tifiques sont attendues pour poursuivre l’explo-
ration.
Musées
*** Par décret du 5 janvier 1922, rendu sur
le rapport du ministre de l’Instruction publique et
des Beaux-Arts, M. le comte Moïse de Camondo,
amateur d’art, vice-président de la Société des
Amis du Louvre et membre du comité de patro-
nage de la Gazette des Beaux-Arts, a été nommé
membre du conseil des musées nationaux en rem-
placement de M. Gonse, décédé.
*** L’inauguration du musée que la Comédie-
Française a organisé à l’occasion du tricentenaire
de Molière dans les salles qui donnent sur le jardin
du Palais-Royal (péristyle de Chartres), a eu lieu
le 9 janvier. Ce musée, qui contient la bibliothè-
que Auguste Rondel, sera ouvert tous les jours,
de 1 à 4 heures.
Le 9 janvier également, la Bibliothèque natio-
nale a inauguré dans la galerie Mazarine, une
exposition bibliographique et iconographique où
figurent les documents relatifs à Molière qüe pos-
sède le dépôt de la rue de Richelieu : manuscrits
des ballets, portraits, éditions originales.
Par arrêté du ministre des Colonies du
* *
8 novembre une commission interministérielle est
constituée pour examiner les conditions de désaf-
fectation des dépendances et annexes de l’École
militaire, en vue de l’installation de l’exposition
coloniale interalliée de 1925, et du musée per-
manent des colonies.
La commission comprend, MM. Lalou, Ché-
rioux, Paul Fleurot, Delavenne, de Castellane,
conseillers municipaux, des représentants de l’état-
major, du gouvernement militaire de Paris ;
MM. Malherbe, directeur général des travaux
de Paris, Doumerc, directeur de l’extension de
Paris, Bienvenue, inspecteur général des ponts et
chaussées, Bonnier, inspecteur général des ser-
CHRONIQUE DES ARTS
NOUVELLES
Actes officiels
*** La Chambre des députés vient d’être
saisie du rapport établi, au nom de la commis-
sion de l’enseignement et des Beaux-Arts, par
M. Gheusi, sur la proposition de loi tendant à
amender la loi du 20 mai 1920. Cette loi fon-
dait en faveur des artistes, et pendant cinquante
ans après leur mort, au profit de leurs ayants
cause, un prélèvement progressif sur les ventes
publiques successives des objets constituant cette
propriété.
S’associant à M. Henri Auriol, qui déposa la
proposition, M. Gheusi analyse des «malfaçons*
avérées » qui lui paraissent trahir la volonté du
législateur de 1920. « L’expérience démontre,
déclare M. Gheusi, que la majorité des artistes
ne profite point de la loi, car la généralité des
enchères n’atteint pas le minimum (1.000francs)
comportant le principe du droit de suite. »
La commission et le rapporteur abaissent à
cinquante francs, comme le proposait M. Henri
Auriol, le taux de base des calculs.
D’autre part, dit M. Gheusi, comme'« l’arti-
cle 2 de la loi du 20 mai 1920 prévoit des pour-
centages de 1 à 3 %, progressant par 10 ou 20.000
francs, les commissaires-priseurs de Paris ont
calqué leur procédé de perception sur celui en
usage pour l’enregistrement et l’impôt sur le
revenu. Ils appliquent les pourcentages par tran-
ches et paliers, au lieu d’appliquer un pourcentage
unique afférent au prix total ».
La commission veut corriger cette pratique
préjudiciable aux artistes.
*** Un décret du 31 décembre attribue des
primes de travail au personnel des manufactures
des Gobelins et de Beauvais.
*** Un décret du 5 janvier fixe les indemnités
à allouer aux pensionnaires de la Villa Médicis.
*** Un décret du 5 janvier, rendu sur le rap-
port du ministre de l’Intérieur, applique à l’Algé-
rie la lai du 14 mars 1919 concernant les plans
d’extension et d’aménagement des villes.
M. J. Denais, conseiller municipal, est
chargé du rapport sur le mémoire de M. Autrand,
préfet de la Seine, relatif aux palais d’expositions
projetés à Paris. Le palais des expositions agri-
coles serait édifié dans le bois de Vincennes, vis-
à-vis la porte de Reuilly, sur un terrain de sept
hectares: la Ville ferait le tiers de la dépense,
l’État payerait le reste. Le palais serait utilisé
pour les expositions de 1924 (arts décoratifs) et
1925 (coloniale interalliée) et abriterait éventuel-
lement la Foire de Paris. Le terrain du parc des
Princes avec la zone fortifiée voisine serait affecté
au stade des Jeux olympiques.
Fouilles et découvertes
*** Dans une lettre écrite à la veille de
son départ pour Genève, le regretté Cartailhac
priait M. le docteur Cugullière, de Toulouse, son
élève, de revoir les gravures pariétales des grot-
tes de l’Ariège. Invité par M. Surède, prési-
dent du Syndicat d’initiative du Mas-d’Azil,
M. Cugullière s’est rendu dans cette localité pour
explorer les grottes. Le résultat de cette première
journée a été la découverte d’une belle salle funé-
raire ornée de parures en dents de blaireaux per-
cées, de silex taillés et de nombreux dessins
d’animaux gravés avec des pointes de silex sur
la voûte et les parois. Des personnalités scien-
tifiques sont attendues pour poursuivre l’explo-
ration.
Musées
*** Par décret du 5 janvier 1922, rendu sur
le rapport du ministre de l’Instruction publique et
des Beaux-Arts, M. le comte Moïse de Camondo,
amateur d’art, vice-président de la Société des
Amis du Louvre et membre du comité de patro-
nage de la Gazette des Beaux-Arts, a été nommé
membre du conseil des musées nationaux en rem-
placement de M. Gonse, décédé.
*** L’inauguration du musée que la Comédie-
Française a organisé à l’occasion du tricentenaire
de Molière dans les salles qui donnent sur le jardin
du Palais-Royal (péristyle de Chartres), a eu lieu
le 9 janvier. Ce musée, qui contient la bibliothè-
que Auguste Rondel, sera ouvert tous les jours,
de 1 à 4 heures.
Le 9 janvier également, la Bibliothèque natio-
nale a inauguré dans la galerie Mazarine, une
exposition bibliographique et iconographique où
figurent les documents relatifs à Molière qüe pos-
sède le dépôt de la rue de Richelieu : manuscrits
des ballets, portraits, éditions originales.
Par arrêté du ministre des Colonies du
* *
8 novembre une commission interministérielle est
constituée pour examiner les conditions de désaf-
fectation des dépendances et annexes de l’École
militaire, en vue de l’installation de l’exposition
coloniale interalliée de 1925, et du musée per-
manent des colonies.
La commission comprend, MM. Lalou, Ché-
rioux, Paul Fleurot, Delavenne, de Castellane,
conseillers municipaux, des représentants de l’état-
major, du gouvernement militaire de Paris ;
MM. Malherbe, directeur général des travaux
de Paris, Doumerc, directeur de l’extension de
Paris, Bienvenue, inspecteur général des ponts et
chaussées, Bonnier, inspecteur général des ser-