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N° 13. — 1922.

BUREAUX! I06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

15 juillet.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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A partir d’aujourd’hui, jusqu’au 15 octobre,
la CHRONIQUE ne paraîtra plus qu’une fois
par mois.

Le prochain numéro portera la date du
15 août.

PROPOS DU JOUR

Il est question, — la décision définitive
interviendra sous peu, — d’installer la Bi-
bliothèque d’art et d’archéologie de l’Uni-
versité de Paris, plus connue sous le nom
de Bibliothèque Doucet, dans l’hôtel récemment
légué à l’Etat par Mrae la baronne Salomon de
Rothschild. Tous lesamis des arts s’en réjouiront.
Comment utiliser ce palais ? se demandaient les
uns. Où trouver un asile pour la Bibliothèque,
provisoirement logée rue Spontini dans des appar-
tements loués ? se disaient les autres. La solution
adoptée, en réunissant deux fondations qui font
également honneur à la France, donne satisfaction
aux uns et calme les inquiétudes des autres. On
ne saurait trop remercier le ministre qui a pris
cette décision, et ceux qui l’ont inspirée, le di-
recteur des Beaux-Arts, M. Paul Léon, et le
directeur de l’enseignement supérieur, M. Co-
ville. Pour une fois, on ne constate pas l’exis-
tence de cloisons étanches entre deux services ni
de rivalité entre bureaux : félicitons-nous-en.

Mais, au vrai, celui qu’il convient de féliciter
d’abord, c’est le fondateur de cette admirable
Bibliothèque, M. Jacques Doucet. Déjà, au
mois d’octobre dernier, le Congrès d’histoire de
l’art avait voté, d’acclamation, une adresse de
remerciements à celui qui avait ainsi « facilité les
itudes d’art en France ».

Quel est en effet l’érudit qui n’ait été émer-
veillé des richesses accumulées rue Spontini, et
des ressources uniques au monde qu’il y trouvait
réunies pour les travaux d’art et d’archéologie^?

Plus de cent mille volumes, cent cinquante mille
photographies, sans compter les manuscrits, les
estampes, les fichiers de toute nature. En donnant
en toute propriété ce trésor, le ier janvier 1918,
à l’Université de Paris, M. Jacques Doucet fai-
sait un beau geste avec la plus noble simplicité:
il dotait la France du plus bel Institut d’art qui
existe au monde.

La Bibliothèque fut, elle aussi, une des vic-
times de la guerre. Fermée le ier août 1914,
elle rouvrit ses portes au public le Ier janvier 1918,
sous l’invocation de l’Université de Paris. Mais
après ce long sommeil, il fallait la ressusciter. Où
étaient les ressources d’antan, quasi inépuisables?
M. Jacques Doucet et des amis dévoués subvin-
rent aux premiers besoins et empêchèrent cette
belle œuvre de périr.

Mais la générosité des particuliers a ses limi-
tes, et la Bibliothèque ne fut véritablement sau-
vée que le jour où le Parlement la dota, à partir
de 1920, d’un budget régulier. Il restait encore
à la mettre, comme on dit, dans ses meubles et à
lui assurer un logement qui ne fût pas soumis aux
hasards d’une location dans des immeubles privés.
Construire eût été possible, en d’autres temps.
Mais comment se procurer aujourd’hui les nom-
breux millions nécessaires à une pareille construc-
tion ? Eût-il été du reste raisonnable de dépenser
en moellons une fortune qui peut être consacrée
plus utilement à l’intelligence?

L’attribution d’une partie de l’hôtel Rothschild
à la Bibliothèque résoud fort heureusement la ques-
tion. Si, comme on l’a annoncé, on réserve cer-
tains salons du rez-de-chaussée à des expositions,
rétrospectives ou autres, on réunira dans un en-
semble incomparable les œuvres d’art et la docu-
mentation propre à les étudier ; de cette union
féconde surgira vraiment une œuvre vivante.
Quel programme pouvait mieux réaliser les in-
tentions de la testatrice qui exprimait simplement
le vœu que la fondation qu’elle instituait fût
utile aux arts ?
 
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