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N° 12. — 1922.

BURTAUX : !06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

30 juin.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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Le Numéro : i franc

PROPOS DU JOUR

On ne saurait trop encourager l’exode
des citadins vers les banlieues plus
ou moins prochaines et, bien qu’on
ait créé à leur intention, pour les ridi-
culiser peut-être, l’épithète de « banlieusards »,
il faut souhaiter que ce mouvement se propage
autour de toutes nos cités.

Mais.... il y a un mais, et même plusieurs.
Le principal est la laideur de beaucoup de ces
installations, forcément sommaires, et le déplo-
rable effet des « lotissements » encombrés de
cahutes variées, souvent informes ou difformes.
Problème à coup sûr complexe et délicat, puis-
que ce ne sont point des gens très à leur aise qui
« construisent », en conciliant, par force, leurs
faibles économies et leur appétit de grand air.
Et ce ne sont pas non plus, dans la généralité
des cas, des parcelles bien remarquables qui de-
viennent leur propriété selon divers genres de
combinaisons ; il y a peu ou pas d’arbres, pas de
mouvements de terrain. De ces diverses données,
il est vraiment difficile de tirer quelque chose de
satisfaisant pour l’œil, d’autant que le mauvais
goût général, la hâte de jouir du pavillon rêvé,
le fâcheux exemple viennent encore accroître les
difficultés.

Cependant, il ne faudrait pas que, sous pré-
texte de procurer des villégiatures à tout le
monde, on abîmât l’entourage charmant de Paris
(pour ne parler que de la capitale), faisant suc-
céder à une banlieue d’usines ou de constructions
sordides une seconde banlieue, divisée en menus
morceaux, — mal sans doute inévitable — peu-
plée de huttes, en vérité moins fâcheuses d’aspect
pourtant que telles « constructions économiques »
ou baraques vraiment difficiles à admettre.

Sans parler des questions d’hygiène, que nous
ne pouvons guère aborder ici, sans songer aux
conditions trop fréquemment négligées de bonne

viabilité, d’alimentation en eau potable, en gaz,
en électricité, on voudrait qu’un certain ordre
succédât enfin au désordre actuel, que des plans
très étudiés fussent imposés aux propriétaires en
mal de « lotir », avec des servitudes strictes :
celles, par exemple, de ne pas déparer un site
remarquable ou simplement charmant, de tirer
parti de tout ce qui pourrait empêcher l’enlaidis-
sement, de proscrire les pavillons à prétentions
architecturales

Le vrai remède serait l’édification, avec le
concours des pouvoirs publics, dévastés agglomé-
rations de maisons à bon marché ou, du moins,
de maisons à acquérir à des conditions aussi fa-
vorables que possible pour tous les cas dignes
d’intérêt : car on voit parfois des habitations ou-
vrières ou économiques occupées par des bour-
geois à leur aise, petits rentiers ou fonctionnaires
privilégiés, et, contre cet abus il faudra s’élever.
Seulement, que ces maisons ne soient pas, comme
dans telle commune de la banlieue sud, des
bâtisses faisant quelque effet, mais sans cave, sans
jardin, un semblant de ville de province trans-
porté dans ce qui n’est plus la campagne. Le dé-
partement de la Seine donne d’excellents exem-
ples, notamment à Bourg-la-Reine. Encore de
pareilles tentatives, pour répondre à peu près
aux besoins désormais énormes, devraient-elles
être considérablement développées. Et à ces
cités-jardins modèles, embryons du « plus grand
Paris », on ne peut tolérer que des masures in-
formes, des enclos misérables, des fondrières fas-
sent peu à peu cortège.

NOUVELLES

Législation

* * Une circulaire du ministre des Travaux
publics invite les préfets à sauvegarder les aspects
et paysages à l’occasion des constructions de
ponts et autres travaux éventuellement entrepris
dans-leurs départements.
 
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