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Le charivari — 12.1843

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Mars (No. 60-90)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17364#0237
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BjE C'EHAKIWAfiïI.

dera pas à se présenter, car si le Vingt-Neuf-Octobre i de pincer le moindre boléro ; on leur faisait exécuter une

1 tout autre danse; Van llalen et Zurbano les mettaient en
prison parce qu'ils n'avaient pas assez d'argent pour ac-
quitter la contribution imposée par le régent. Mila de la
Roca crut qu'il y avait lieu de reprendre le Papagayo.

Alors Scoane lui tint à peu près ce langage : « Je ne
vous défends pas de rédiger votre journal, mais au pre-
mier numéro qui reparaîtra je vous reflanque à l'ombre
de la forteresse. »

Et comme Mila de la Roca lui montrait la proclama-
tion d'Espartero : « La presse, reprit-il, est chose tout à
fait inutile dans l'âge d'or.

Voilà comment se traduit en espagnol la liberté de la
presse. Hélas! nous avons bien raison de dire qu'il n'y
a de libre que la traduction.

tombe,. (Dieu veuille avoir son âme cl surtout la bien
garder ), nous ne changerons probablement que de
noms et d'occasions de renversement. En effet, les con-
ditions de la Pensée immuable seraient tout à fait ren-
versées si les Cabinets ne devaient pas continuer à l'être
indéfiniment par l'opposition nationale.

TKÂBUC'fflOM LIBRE
IN LANGUE ESPAGNOLE

WE LA »E fi. A fi^lESSE.

La liberté de la presse est en train de faire le tour dn
inonde. Pour plus de sûreté on lui donne une escorte de
gendarmerie.

En France on lui demande la bourse ou la vie, ou plu-
tôt la bourse et la vie ; après quoi on l'enferme à Doul-
lens. En Espagne on lui donne un logement dans les for-
teresses. Décidément, il y a moins que jamais des Py-
rénées.

Un journal paraissait à Barcelone, rédigé par M. Mila
de la Roca. Il répondait au doux nom de Papagayo.
Comme je ne sais pas l'espagnol, je ne puis vous traduire
ce titre : s'il n'y a pas de Pyrénées pour les ordonnances
liberticides, il y en a pour les langues et les grammaires.
Un fait certain, c'est que el Papagayo défendait les inté-
rêts populaires de la Catalogne. Ceci mérite qu'on ne
s'arrête pas trop à son nom.

Tel ne fut pourtant pas l'avis des exécuteurs des hau-
tes-œuvres d'Espartero : ils décidèrent qu'il y avait lieu
d'arrêter le journal dans la personne du rédacteur, qui
fut incarcéré dans la forteresse de Barcelone, sans doute
afin qu'il pût se livrer plus tranquillement et loin des
importuns aux études que comportait son état.

L'auteur de cette mesure, c'était le général Seoane,
le Bugeaud de l'Espagne. Deus nobis hœc olia fecit. C'é-
tait ce dieu-là qui avait créé de si doux loisirs à M. Mila
de la Roca.

Ceci se passait aux beaux jours du bombardement en-
trepris pour le compte de l'Angleterre. Impossible d'i-
maginer un plus convenable prologue à la proclamation
que le duc de la Victoire vient de lancer sur la Péninsule.

Si vous ne connaissez pas ce morceau, hâtez-vous de le
lire. Ou le chante on chœur de Cadix à Bilbao, de l'Océan
aux Baléares. Ne me parlez pas des harangues de César,des
improvisations des généraux romains sténographiées par
Ïite-Live, des magnifiques discours en quatre mots
adressés par Napoléon à son armée ! Les anciens et les
modernes sont bombardés à boulet rouge par l'éloquence
du duc de la Victoire. Il n'y a que ce duc au monde
pour bien comprendre l'art de parler aux masses.

Ecoutez ; ceci se déclame avec accompagnement de
castagnettes.

« Navarrais et Castillans, l'ordre, un instant troublé
par les factieux, règne aujourd'hui dans les quatre coins
de l'Espagne. Les moyens de douceur que j'ai su mettre
en usage n'ont pas manqué leur effet. Tous les sujets de
discorde sô sont évanouis au soleil de ma clémence. Où
sont maintenant le fauteurs de troubles? Je n'ait fait que
passer, ils n'étaient déjà plus.

» Je suis votre gloire, moi; je suis votre Cid moderne,
votre Napoléon; mais je veux être aussi votre bonheur.

» Par le fait seul de mon administration et de l'ex-
bombardement de Barcelone, des ruisseaux de lait et de
miel vont couler dans la Péninsule. Il faudra se lever de
bon matin quand on tiendra à en avoir la crème .

» Vos enfans en ! venant au monde danseront le fan-
dango tout naturellement et sans qu'il soit besoin de leur
donner un maître à tant le cachet.

d Les haies et les buissons produiront des cigarettes
toutes roulées. On n'aura que la peine de les fumer, et
même quand il fera un beau soleil, elles s'allumeront et
se fumeront toutes seules.

» Des guitares et des mandolines pousseront en au-
tomne aux sapins de la Sierra.

» Il y aura des mares de chocolat partout.

» De temps en temps, je mènerai mon peuple voir le
lever de l'Aurore. »

Ainsi chantait le régent, et les rivages du Mançanarez
résonnaient du doux son de sa voix. Le bruit en vint aux
oreilles 'du général Seoane, qui dit à Mila de la Roca,
comme le brigadier à Bilboquet : « Je vous rends votre
libre arbitre. »

Alors le journaliste chercha autour de lui. Il n'aperçut
ni ruisseaux de lait et de miel, ni mares de chocolat, ni
cigarettes aux buissons, ni guitares aux arbres, ni fan-
dango d'aucune sorte. Les Catalans n'avaient pas envie

II

S'ENTRETENANT AVEC UN ABONNÉ
DU CONSTITUTIONNEL.

Air : A la façon de Barbari.

Certes, vous êtes satisfait
Du bruit qu'on nous apporte :
Guizot a son compte tout fait,
On le met à la porte.
—C'est très vrai ; chacun dit :

Que le diable emporte
; Cet homme maudit !

Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci,
Mon ami.

Guizot déteste le pays,
C'est chose trop certaine.
—Oui, chacun même, à mon avis,
Lui rend assez sa "haine;
Molé, qui tient ses paquets prêts

Peut à toute haleine

Chanter son succès ;

Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci.
Mon ami.

Mais ce ministère éhonté

Contre nos droits proteste.

—11 étouffe la liberté.

Le l'ait est manifeste ;

Or, les gens peuvent trouver bon,

Quand la chose reste,

De changer le nom ;

Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci,
Mon ami.

Mais chaque jour sur notre front

On amasse l'opprobre :

—Oui, nous devons plus d'un affront

Au cabinet d'Octobre.

Molé saura rendre l'Anglais

D'insultes plus sobre,

Disent les niais....

Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci,
Mon ami.

Mais corrompre est le seul moyen

Du pacha doclrinaire.

—Oui, l'intrigue, je le sais bien,

Forme sou savoir-faire.

Que monsieur Molé vaille autant

Que son adversaire,

C'est un fait constant...

Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci,
Mon ami.

Mais le budget, quand tout maigrit,
Seul arrondit sa panse ;
— C'est vrai le déficit grossit
Ainsi que la dépense.

Molé saura palper l'impôt,
Belle différence !
Au lieu de Guizot...
Quant au Charivari,

Biribi,
C'est son moindre souci,

Mon ami.

Vous voulez donc garder Guizot?
—Non, mais sans vaine glose.
Nous demandons qu'au lieu du mot
On change enfin la chose :
Voir batailler les intrigans

Sans profit ni cause,

Charme quelques gens ;
■ Quant au Charivari,
Biribi,

C'est son moindre souci.
Mon ami.

l. de L,„

POU FAIRE SUITE AU CARSAVAL

Le Père Duchesue est dépassé, et jamais la restaura-
tion,,même dans le Drapeau blanc de Martainville, n'a
inspiré à ses scribes des lignes semblables à celles qu'on
va lire. Le dernier ouvrage de M. Lamennais, celte œu-
vre magnifique de l'illustre penseur, a excité l'admira-
tion de tous les hommes qui aiment les nobles sentiniens,
le beau langage, la grande poésie. On va voir comment
le ministère fait traiter cette fière et noble nalure. Si M.
Lamennais reste impassible devant ces invectives, s'il
dédaigne de leur donner par un procès une publicité qui
suffirait pour flétrir ceux qui patronnent de telles turpi-
tudes, il faudra le déclarer doué d'une patience surhu-
maine.

Voici l'article que nous extrayons d'un journal de Pa-
ris notoirement rédigé sous l'influence de M. Guizot :

« Les journaux révolutionnaires, blancs ou rouges, à
bout de leur fiel, dont ils avaient pourtant ample provi-
sion, viennent de se précipiter avec avidité sur la pâture
que leur a donnée tout récemment Kantien abbé M. de
Lamennais, qui a jeté son froc, non aux orties, mais à la
boue.... C'est une bonne fortune pour eux que ces flots
d'insolence et de scandale qui coule unies Amscliuspands.

Ils puisent à pleines mains, à plein cœur, dans ce réper-
toire d'injures du plus effréné, du, plus scandaleux des
apostats d'un siècle si fertile en apostasies; ils reprodui-
sent avec amour ces portraits écrits aoec la griffe de Sa-
tan. Tous les patriotes du journalisme vertueux pous-
sent un rire féroce à la vue de ce génie-monstre insul-
tant avec rage le mérite, la conscience et le pouvoir.

ï Le livre des Chenapans (il ne mérite pas d'autre nom)
compose, avec les ouvrages qui l'ont précédé, une som-
me de scandale dont n'approchent ni les Auzou, ni- les
Chatel. Ces hommes, qui n'avaient reçu aucun don du
ciel, finissent comme ils ont commencé ; personne n'est
tenté de copier ceux-là, pas même l'élul-major de la
Chaumière el du Prado ! Mais l'auteur de Ylndifférence
en matière de religion, mais F. Lamennais, trempant sa
plume dans les ruisseaux, empruntant ses pensées au
corps des forçais, son style aux carabins enragés, c est
là un scandale inouï et que rien n'égalera jamais. Quand
on écrit ainsi, on n'est ni chrétien, ni homme civil, on est
un sauvage, et un sauvage de la pire espèce. Apres avoir
lu ces pages dégoûtantes, où ni l'âge, ni le mérite, ni les
blessures du guerrier, où rien enfin de ce qu'ont res-
pecté les hommes de tous les temps, n'est respecte, on
reste convaincu d'une chose, c'est que M. Lamennais
est devenu une bête féroce, une hyène, et que, s'il pou-
vait manger les ministres et le Système, il les dévorerait
en un seul repas.

» El croyez-vous donc, prêtre parjure, quesi l'on se resi-
gnait à vous imiter seul ement dans vos formes, on ne
ferait pas de vous, au physique et au moral, un portrait
plus hideux et surtout plus vrai que tous les portraits que
vous faites ? Vous qui parlez de la bile que vos ennemis
ont dans les yeux, ne l'avez-vous pas dans tout votre
être, n'êtes-vous pas tout entier composé de cette Hu-
meur noire et livide que vous exhalez de tous les porcs
de voire être mesquin, chélif et hideux à voir ? Qui, en
lisant vos écrits, ne s'est figuré votre solitude amere ^
troublée par une mauvaise conscience,votre sommeilfié-
vreux et agité par cet orgueil luciférien dont tous les rêve
ont été fatalement interrompus? Qui a pu vous aperce-
voir sans comprendre que vous deviez être le 8enie,
mal? Qui a jeté les yeux sur vos mains sans comprcnai
qu'elles étaient plutôt destinées à déchirer qu'a eenre-

» Non, l'impiété, l'apostasie n'ont dans leurs archive*
rien de pareil à vous. Voltaire, dans ses débauches ûtu
haine la plus impure et la plus grossière, ne se souille v
d'impuretés pareilles à vos impuretés. Votre aD^n(lonj,1|(.
idées chrétiennes et civilisatrices est le plus grand seanaai
(La suite à la ¥ page.)
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