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Le charivari — 12.1843

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Mai (No. 121-151)
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ïiE ©HAKIVARI.1

comment est-il venu? C'est un mystère de Londres ; il
ne fait aucun bruit et il rit, le perfide, quand les cris des
sentinelles se répondent au loin.

X.

0 lady Lennox, et vous miss Fitzfurth, où êtes-vous?
Pourquoi dormez-vous, mylady Clarendon , quand la
nuit propice aux criminelles tentatives couvre de ses
ombres le palais? Quel péril ne court pas Victoria, sem-
blable à la fée Morgane, sous les blancs rideaux de son
alcôve !

XI.

Tom marche. Entre elle et lui il n'y a plus qu'une
cheminée ; rien qu'une.. Encore un pas, et le dernier tu
yau est franchi. Pleurez, vierges du Fingal ! voilez-vous,
jeunes filles d'Argyle ! Tom va passer.

XII.

Les trois sorcières de Macbeth allaient lui dire : « Tom,
lu seras rOt,i lorsque le tuyau de tôle plié et se rompt.
Tom tombe ; Victoria est sauvée ! Sonnez, clairons; bat-
tez, tambours ! Harpes, chantez l'hymne d'allégresse ;
Titania a protégé la reine.

XIII.

Les caméristes accourent, rougissantes sous leurs lé-
gers vêtemens, Tom est saisi ; la noirceur de ses habits
trahit la noirceur de ses projets. Tel apparut Vulcain
aux yeux des déessèsépouvantées... Mais les braves écu-
yers se précipitent. Tom est saisi. Couvrez d'un pei-
gnoir de dentelles les épaules de la reine ; que les flacons
de sels soient apportés ; que la blanche hermine étende
son tapis sous ses pieds. Victoria a failli s'évanouir.

XIV.

Tom est interrogé. « Je vais adorer ci, adorer là, la
cœur de la reine du haut en bas. » Il dit et se renferme
dans un affreux silence. Si jeune et si pervers ! horreur!

XV.

La garde l'entraîne ; mais, avant de disparaître, il s'é-
crie : « Je suis le quinzième ramoneur ! cent autres me
suivront. Albert, tu..,..; » Mais sa voix se perd dans
les profondeurs de l'antichambre.

Épilogue.

Le Timefest amusant ; mais, parole d'honneur ! il a-
busc des ramoneurs.

COMME ©JJOI' UNE MOBE

»:.* M. doxhté cïïe .htbi:.

Madame la princesse Adélaïde a fait un cadeau. La
chose est assez remarquable pour qu'elle soit consignée
dans les archives du Charivari. Avant la comète et après
Lucrèce, c'est le plus grand phénomène de l'année.

Ce petit cadeau a été à l'adresse de M. Pasquier. M.
Pasquier l'a reçu, M. Pasquier le gardera ; que la Liste-
Civile soit bénie!

Il fallait une circonstance aussi solennelle que celle du
mariage de la princesse Clémentine pour engager un
membre de la famille royale à se départir de cette écono-
mie qui est un des apanages de la dynastie d'Orléans.
Mais lorsque fut manifesté à Madame Adélaïde l'étonne-
ment où jetait le Château un exemple si inusité de
prodigalité, la princesse répondit que c'était bien là la
meilleure preuve qu'elle pût donner de l'émotion où la
plongeait l'idée de ce mariage recobourgeois.

« Et puis, ajouta-t-elle, ne faut-il pas que jeunesse se
passe ! » Le mot fut applaudi, et le petit cadeau passa
comme un vers de M. Bignan.

Si nous avions le pinceau de M. Delacroix, la plume de
M. de Lamartinej le Ciseau de M. David, peut-être réus-
sirions-nous à donner une faible idée de ce cadeau qui
surpasse en magnificence tout ce que Sardanapale a dé-
roulé, tout ce que Salomon a rêvé pour la reine de Sa-
ba. A moins qu'on ne l'écrive vous ne le croirez pas.

Mme Adélaïde a donné à M. Pasquier une robe, c'est-
à-dire une simarre, une vraie simarre, comme M. Ville-
main n'en porte plus, comme M. Decazes n'en a jamais eu.

C'est dans cette simarre que M. Pasquier a officié à
Saint-Cloud, alors que les traditions monarchiques im-
posent au chancelier de France les fonctions d'officier de
rétat-major. M. Pasquier en était grandi de trois pou-
ces. Lisez et prononcez neuf centimètres.

Jamais M. Pasquier ne s'était senti le cœur plus dou-

cereusement ému; son âme de président tressaillait d'aise
sous la simarre neuve qui pendait de ses épaules, et lui
qui déjà avait uni pas mal de Cobourgs a failli s'évanouir
quand il a levé les manches pour bénir les époux.

Les journaux qui, les premiers, ont publié le fait, se
sont bornés à enregistrer la donation sans éclairer le
public sur la qualité et la nuance de la simarre. Ce sont
des points cependant sur lesquels il importait d'être
renseigné. Le Charivari n'a rien négligé pour trans-
mettre à la postérité l'exact signalement de cette simarre.

Il lui en a coûté un franc cinquante centimes pour
atteindre le but qu'il se proposait. Un employé de la
Liste-Civile, peu habitué à voir de si grosses sommes -
n'a pu résister à l'offre que nous lui en avons faite, e*
il nous a livré le secret du petit cadeau.

La simarre est une néo-robe-en-soie-puce-à-queue.
M. Pasquier en possède une paire aujourd'hui; la vieille
pour les menues affaires qui ne concernent que la Fran-
ce,— la neuve, pour les affaires importantes qui intéres-
sent la famille royale. Les friperies sales et trouées suffi-
sent pour l'État ; les étoffes lustrées doivent être réservées
pour la dynastie.

La néo-robe-en-soie-puce-à-queue est taillée sur le
modèle de l'ancienne ; ce sont les mêmes manches, la
même jupe, le même collet, le même corsage, les mêmes
revers. Mais la matière remporte sur l'autre, autant que
la faconde de M. Thiers sur la prose de M. Darblay.
Elle est tissée en une soie qui provient de vers tout par-
ticuliers ; les puces les plus rares ont fourni la teintu-
re ; la queue est d'une splendeur à nulle autre pareille;
c'est une queue comme on n'en voit plus, une queue
qui l'a fait horriblement à sa sœur aînée ; les plus habi
les ouvriers de Lyon l'ont tramée. Si M. Pasquier la vou-
lait faire voir pour de l'argent, nul doute qu'il ne fit for-
tune.

Et quelles passementeries, quelles broderies, quels
galons ! Il y en a sur toutes les coutures, du haut en bas
de droite à gauche, devant et derrière, dessus et des-
sous ; c'est une grande broderie passementée. On en est
ébloui. Les galons sont au moins en or; la doublure est
certainement en argent ; le reste est peut-être en rubis

On dit que les dessins sont symboliques : ils rappel-
lent les antécédens politiques de M. Pasquier. On y voit
entremêlés dans un beau désordre, qui est un effet de
l'art, les abeilles de l'empire, les fleurs de lys de la res-
tauration et les coqs de l'établissement de juillet.

Y aurait-il quelque épigramme sous ces broderies, un
sarcasme sous ces galons? qui sait? Il y a parfois de
certaines flatteries qui écorchent et des louanges qui
déchirent. Què dit lë proverbe turc : « Méfiez-vous de
vos amis. »

La robe de M. Pasquier ne serait plus alors qu'un si-
gnalement, et Mme Adélaïde ne la lui aurait donnée que
pour le mieux faire reconnaître.

Comme s'il en était besoin !

COURSES DU CHAMP-DE-MARS.

Un jour peut-être le goût des courses deviendra en
France un goût national. Aujourd'hui cent mille bipèdes,
de tout âge, de tout sexe, de tout quartier se pressaient
au Champs-de-Mars. Pourquoi faut-il que tous ces cu-
rieux ne soient sportsmen que jusqu'à la pluie? Le soleil
les fait éclore ; une averse les fait rentrer sous terre, ou
mieux dans leurs appartenions. Mais aujourd'hui le temps
était beau, et la foule immense et peu choisie. Rien ne
manquait à la fêle, il y avait abondance de sergens de
ville, de fantassins, de lions et même de chevaux.

Les membres du Jockey-Club se sont fait élever une
tente colossale, monumentale et chinoise, qui produit le
meilleur effet; charité bien ordonnée commence par soi-
même. Du haut de leur nouveau domicile les clubistes
dominent des yeux tout le Champ-de-Mars, mais ils sont
privés de la vue de ce sexe charmant, sexe enchanteur
qui plaît tant à M. de Rambuteau, et qui a bien aussi son
prix. Jadis, de l'ancienne tribune on apercevait à la fois
femmes et chevaux. Maintenant le Jockey-Club en est
réduit aux seuls chevaux, et pour un club si galant la
privation est sensible. N'en doutons pas, il s'élèvera ce
soir même d'énergiques réclamations. Le club compte
quelques forcenés sportsmen, mais il fourmille aussi de
lions qui sont amoureux ou qui le seront.

Pour la première course (bourse de 1,000 fr ) 1
gramme promettait onze chevaux, et il n'a pas te
promesse. Les programmes, on le sait, sont babil!" $)
manquer de parole. Kale Nickleby, Maid, ElRe f?'
Prospéra et Mirobolant ont seuls paru au poteau A
deux faux départs, ils se sont décidés à courir n
à M. A. Fould, avait la corde et la confiance'des
rieurs. Prospero était aussi en faveur. Quelques iasif
Mirobolant a eu des velléités de victoire, mais rien
des velléités. Prospero, au contraire, à M. Antonv^
Rothschild, ne s'est pas contenté de vouloir gagner-1
gagné réellement ; il est arrivé premier, battanUroniv
lcment sesdeux adversaires; car de Muid,àeKaie%icil'
byaiïEfpe, il n'en doit pas être question pour \\mL
de la race chevaline. La Normandie, cette patrie classi
que du cheval français, n'est pas heureuse à Paris. L'an
née dernière, elle nous a envoyé M. Lemaitre-Duparèei
ses infâmes carcans, Félix et Peler. Cette année elle
produit M. de Cayeux, et M. de Cayeux produit d'abord
Kale Nickleby, vilaine petite pouliche, et cela ne serait
rien encore. Il n'est pas défendu d'être laid et de cou-
rir vite, mais le petit Penié, pauvre enfant, trouve
quelque herbage, jockey bardé, bourré truffé de pk
qu'il était comique, qu'il était burlesque ! le malheurem
est parti trois longueurs trop tard. Le signal du départ
se donne en anglais, et comment Penié, originaire et pi»
sang de Normandie, saurait-il l'anglais? Je parierais
qu'il ne se sait pas même le français, et franchement
Kale Nickleby et Penié ne sont pas de force à rendre
trois longueurs à personne. Loin de nous l'idée de dé-
courager l'éleveur de province ; mais au moins, s'il n'a
pas de bons chevaux, qu'il ait des jockeys présentables!

Prix de Vadministration des haras 2,000 fr.—Yesp-
rine à M. Fasquel, Karagheuse à M. Sabatier, Dnuntt
à M. de Rothschild, et Ursule à M. Fould. Les paris se
partageaient entre Karagheuse et Drummer ; larojfa-
se a gagné. C'est un magnifique poulain, un digne fils de
Royal Oak et à'Ada. Tout le monde a battu des mains
à cette victoire de M. Sabatier, peu coutumier du l'ail
Tout le monde, je me trompe, la dynastie Rothscliild,
les James, les Nathaniel, les Samuel et autres Moïse,
tous barons de la tête aux pieds, ont réclamé. Nous ai-
mons à croire que cette fois l'influence d'un nom doré
sera sans influence. M. Sabatier a gagné et bien gagné.
Karagheuse n'a pas coupé Drummer ; Karagkuse vaut
dix Drummer. L'iMustre maison Rothscliil est bien âpit
à la curée

Prix du ministère du commerce, 2,000 fr. pourri»-
vaux de pur sang et de tout âge nés et élevés en frm
Cette fois la distanée à parcourir était de quatre kilomè-
tres.Trois chevaux sur six engagés, Angora, Pot
Opéra' Ont seuls couru. Tous les paris se faisaient pou
Angora. Ce beau cheval dont on se rappelait les proues-
ses passées, était Favori ; on tenait pour lui à égatt
.contre le champ. Hélas! les destinées et les coursessoni
changeantes ! Pamphile s'est chargé d'apprendre cet
grande vérité à Angora. Il a gagné les 2,000 fr. du W
nislère du commerce. M. Fasquel méritait celte délicate
attention dé son cheval Pamphile, M. Fasquel est auss
un éleveur sérieux dont on aime à voir les sacrifices»
les eflorts recompensés.

La course de haies a été des plus brillantes.
Lansquenett, Muley Hamct, Pantalon, VaààytiW-
rello ont admirablement couru et sauté. Le jockey»
Pantalon surtout a droit à une mention particulière. «
le saut de la première haie la voix publique lui avait*
cerné le prix, et la voix publique ne s'était pas tromp
Leporello le suivait de près, mais à quoi servent les co
solations de la seconde place ?
Les courses ont bien mérité des sportsmen. a M
urestout était fini. Les entr'actes n'ont pas la»S»'
commissaires, non de police, se sont distingues

la rapidité qu'ils ont imprimée à nos plaisirs, w
dimanche prochain et nous aurons de nouveaux!
phes à enregistrer et à célébrer. "T

CARHXOff.

La halle aux farines sera, dit-on, fermée à 1 !
de la Saint-Philippe. Pense-t-on que l'enthousiasme s»
suffisant pour nous rassasier?

—S'il faut en croire le Commerce, les fusils des
pes concentrées à Paris à propos de la fête du 1" m
vront être en bon état. M. Soult aurait dit face» j
ment à ce propos que c'est là un genre d'allésresse
n'est pas susceptible de rater.

— La grande avenue des Champs-Élysées sera, di
{La suite à la 4e P"
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