Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
«SES.

'urgognj

53118 frais àrt°u8«s o»

j 5id^iciie MERCREDI i«r MARS 1848. nTY WDTTLsnfL, kma^' M

»ndancedBl —_ nr-x-r-i « DIX-SEPTIEME ANNEE.—N° 61.

km de 13 rékti0n et de radmmistratl0D'à M- % JM^flfflgSSlM PS P^liant chaque pur un non» dessin en lita»

'<n* «UBfrj 0N uT^Ék s^ Jlsifllil^3B#vJ^ 1UAIN k. ou i et vignettes suu bois.

jJD I HTM^"^ PABISièDÉPABTEMES».

CAAMC.\ Trois mois.................... is fr. ,8 „.. ^T'^^^^^^^^^^iiiïnr^" t • i-abis. bépabteiie»,

<'[>»e 6* ^ Six mois...................... ôû -,6 Mtè*. ^^^S^K^ÊK^M-^ Trois mois................... 1» fr. 18 fr.

On an........................ tso 72

AEOKWSEBJiES'g,,

Six mois..................... 30 3e

Un an....................... 60 72

iûx dePnUS à «M U8 ab0nnom<!nS date'" ,,es ,e"' cl 10 ,le d"-")"e «•«*• ^MSKljP^Ç^^r: Les abonnemens datent des 1" et .6 rte chaque mois.

». M'écPr S.°nn«« * St n • 5 ? """ I,ll,|,pc-Iiiiuilil'r • wêbëseêêm , MMÊÏW^^MIÊSê WM °" lefoit en ^iement des "emens. le, ma,,

rUe Vi. «». roe SUDommique, à Bordeaux , chez M™ Delpech, »^gBHM 'JfflH^N«ll^ WËÊÊBL flffl dats à vue sur le, Trésor et sur la Posle, èt les effet»

- libr.; à Marseille, chez M. Michelel-Peyron et chez ^M^ÊmS^dBÊÊ^M\mîjÈkîWMMÈMll 8ur le3 nlaisons dfi ««'Que rte Paris. - Tout ce qu.

'u"e9nin,aU^*î Mm' Canl?"',' V ,il T"' <'I"'Z M",C 'M ' f^^R'^SilM'K'nS Conc,irne Administration du Journal doit être adressé

est h? 6 et % dU Vleux-Pala,s ; à Lo[ldre8 • cliez AV" Thomas, 21, Ca- ^^^^^^^^^fflÉ9C^B£K^ J^U^ (franco) au Directeur, rue du Croissant, 16 (ancie.

mauvais i ,doillt therin*i streel-daI" les 1""'ua"x "''s Message* roy«- hôtel Colbert). - Les lettres non affranchies sero*

1x : 16 fr d!|> 168 et Kéné,'a,P8' et ''hez l0,,s le» 'Maires. ^Œ5e^5aS^^^S^r^==_ . —=^Z^=-^ rigoureusement refusées.

flue de

Bondv

■0 et 960 ^

CAIE,

LE CHARIVARI.

LETTRE

DE LA DUCHESSE DE BERRY A LA DUCHESSE D'ORLÉANS.

I à Pâris Comme vous, madame, je quittai un jour le palais

--___ de mes pères, pour m'asseoir sur les marches du

S.UPHINE, 2K, trône de France. La patrie, que je laissais derrière
paris. moi, était belle, et pourtant je ne la regrettais pas ;

celle qui m'attendait me paraissait plus belle encore.

Comme mon cœur battit lorsque les côtes de Pro-

'*« . qu ! vence surgirent à l'horizon. Je venais à peine de

6 mois, 251 v
-„,,, mettre le pied snr le sol français, et déjà je n'étais

plus étrangère. De Marseille à Paris ce ne fut pour
y moi qu'un long énivrement. Le souvenir de ces beaux
jours me remplit encore de joie et de tristesse. L'a-
\t mour d'un peuple comme le peuple français est le
plus beau de tous les amours, on ne se console ja-
mais entièrement de l'avoir perdu !
Reine de France ! voilà le sort qui m'attendait. Ces
____ mots seuls remplissaient ma vie d'une ivresse pér-
il^ ÇALj pétuelle. J'aimais les arts et les plaisirs avec l'en-
104,rutduBut. traînement d'un cœur jeune, la vivacité d'une tête
« pufsenNam$ méridionale. Peinture, musique , chant, danse, je

r^eTuilipS*' - passais sans cesse de l'un à l'autre de ces enchan-
leaux de la selle W

nps agrestes, doB* temens. Avant d'être la reine de France , j'étais la
rend supérieurs» > J
ette nourriture m reine des artistes, des jeunes femmes riches et élé-
! pour l'âge mt,W

Î2sé anachorètes & gantes, des poètes, des galans cavaliers. Je m'ap-
îe roiS^onP* puyais sur l'aristocratie du plaisir, et si parfois quel-
que bruit lointain de tempête populaire retentissait à
mon oreille, je me disais que la meilleure manière
de dissiper l'orage était de faire le bien.

"Vous l'avez connu ce charme de régner, d'être
flattée, de faire des heureux. Vous savez aussi par
quels coups terribles et imprévus on achète ce bon-
heur.

Moi, aussi, j'ai pleuré sur le cadavre sanglant d'un

mari adoré, moi aussi, pauvre veuve, j'ai pris le che-

'■lève de MHe^ ^ mjn de l'exil tenant un orphelin par la main, n'em-

sultation» "e portant de tant de biens abandonnés que le souve-

__■—-"T"tff mr e* ^'espérance !

du Croi»»n,<18,1

t. Le souvenir me reste seul ; j'ai laissé l'espérance
*«n «heoùr. I «abeaux par lambe*nic; se sont éva-

nouies mes illusions : une moitié dans les landes de
la Bretagne, l'autre moitié aux murs d'une citadelle.
J'ai trouvé quelques amis, et pas de partisans. Heu-
reux encore ceux qui ont des amis !

Où irez-vous maintenant isolée, et comme étran-
gère entre vos deux familles ? Venez auprès de moi,
la veuve offre un asile à la veuve, la mère à la
mère. Votre fils servira d'exemple à mon fils, et à
son tour, il instruira le vôtre. Mais non, puisqu'il
est encore assez jeune pour l'oublier, ne lui dites ja-
mais qu'il devait être roi ; ce mot le condamnerait à
la solitude, à l'oisiveté, à l'impuissance ; vous tueriez
sa jeunesse dans sa fleur, vous voueriez son âge
mûr à la stérilité, sa vieillesse au désespoir. Filles et
femmes de rois, demandons au ciel que nos enfans
puissent être des hommes.

Ne sentez-vous pas dans l'air un souffle de gran-
deur et de magnanimité? Un mystérieux printemps
fait refleurir les âmes. La réconciliation et l'oubli
poussent les peuples dans les bras les uns des autres.
Pourquoi, nous aussi, n'aurions-nous pas la frater-
nité et l'égalité du malheur. Venez me rejoindre sans
crainte, c'est une amie, une sœur, presque une
mère qui vous attend.

Toutes les deux, nous parlerons de la France,
mais tout bas, de peur que nos enfans nous enten-
dent. Vous me raconterez les fêtes de votre arrivée,
vos impressions de jeune épousée, votre orgueil de
mère quand le canon des Invalides et la cloche de
Notre-Dame ont annoncé au monde la naissance de
l'enfant sorti de votre sein ; vous me parlerez du
Louvre, de Saint-Cloud, de Versailles, de Trianon,
palais, jardins, musées vers lesquels ma rêverie s'en-
vo)e encore quelquefois. Vous me ferez ressouvenir,
et plus X&A je vous apprendrai comment on oublie.

Acceptez thon offre, madame, et, venez habiter
mon château des environs de Vienne ; c'est la seule
place qui convienne à vos enfans , vous vivrez entre
la tombe du duc de Reichsiadt, et la résidence de la
fille de Louis XVI.

« Marie-Caroline. »

Le gouvernementjprovisoire,
Considérant

Que l'égalité est un des grands principes de la Ré-
publique française ; qu'il doit, en conséquence, re-
cevoir son application immédiate,

Décrète :

Tous les anciens titres de noblesse sont abolis ; les
qualifications qui s'y rattachaient sont interdites.
Elles ne peuvent être prises publiquement ni figurer
dans un acte public quelconque.

Signé : Les membres du gouvernement
provisoire.

M. Auguste Luchet est nommé provisoirement,
et vu l'urgence, gouverneur du château de Fontai-
nebleau.

M. Félicien Mallefille est nommé gouverneur du
château de Versailles.

IES FABRIGANS DE CONSTITUTIONS.

Quand le peuple aura nommé des députés pour
rédiger la constitution- définitive du gouvernement
républicain, la besogne sera faite depuis longtemps.
L'assemblée constituante n'aura que l'embarras du
choix parmi les cent mille constitutions qui s'élabo-
rent en ce moment.

Chacun prépare la sienne ; les presses en gémis-
sent; les murs de Paris n'ont plus d'autre parure.
Il y en a d'interminables comme des tragédies, d'au-
tres qui affectent la forme laconique d'une procla-
mation. On en voit de manuscrites, on en lit d'im-
primées, on en entend qui ne sont ni imprimées ni
manuscrites et qui se débitent à haute voix dans les
cafés et dans les rues.

Généralement ces constitutions, fort variées dans
la forme, se ressemblent en ce qu'elles demandent
pour la France, non pas les solides garanties de li-
berté et d'égalité, ce que nous demandons tous, —
mais la réalisation du rêve de l'Eldorado.

Ceci part d'un sentiment honnête, mais trop poé-
tique. Méfions-nous des écarts de l'imagination, sa-
chons éviter l'ornière de la fantaisie et le casse-cou
du lyrisme politique.

Première constitution :

Chaque Français jouira de cent mille mille livres
de rentes.

Nota. — Considérer comme ennemi du peuple
Image description
There is no information available here for this page.

Temporarily hide column
 
Annotationen