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Le charivari — 61.1892

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Janvier
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SOIXANTE-ÜNIÈME ANNÉE

Prix do Bfaméro ’ ܧ centimes

MERCREDI 6 JANVIER 1892

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PARIS

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un an. 72_

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Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

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Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

v ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité

92, Rue Richelieu

CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Nous parlions hier de l’ennui que pourraient
ressentir ces messieurs de l’épiscopat, le jour où
la Séparation viendrait rayer leur nom sur les
rôles du budget.

En attendant que ces temps heureux arrivent,
une agréable expérience vient d’être réalisée sur
la personne de l’un des récalcitrants.

Le prélat qui réside à Carcassonne ayant jugé
bon de ne pas résider et de s’en aller en voyagé
du côté de Rome sans autorisation de M. le mi-
nistre des cultes, celui-ci a pratiqué une légitime
retenue sur les appointements de l’excursion-
niste.

Le prélat, naturellement, a profité de l’occa-
sion pour écrire à M. Fallières une lettre qu’il
doit croire émouvante et qui est simplement har-
gneuse.

Il déclare, en cette épître, qu’il a toujours, jus-
fiu’à présent, lâché ses ouailles sans lâcher pour
cela ses appointements.

Ce qui prouve, non pas qu’il a rempli son de-
voir, mais que les ministres précédents avaient
omis de remplir le leur.

Un évêque n’a pas, plus que tout autre fonction-
naire ou employé, le droit d’opérer une fugue
sans avoir obtenu un congé préalable. Il a encore
bien moins le droit de se faire payer pour une
besogne qu’il a cessé d’accomplir sans y être auto-
risé.

L’évêque de Carcassonne termine sa corres-
pondance par ce trait qu’il a dû juger sublime :

« Pour un évêque, mieux vaut un peu moins
d’argent et plus d’honneur. »

Nous partageons si bien cet avis, que nous
n’avons jamais compris que les représentants de
la religion de pauvreté palpassent des émolu-
ments qui leur permissent de loger en des pa-
lais, de rouler carrosse et de mener la vie de
grand seigneur.

Il ne tient qu’à M. Félix-Arsène de mettre sa
conduite d'accord avec ses paroles.

Puisqu’il estime qu’un évêque s’honore d’au-
tant plus qu’il émarge moins, pourquoi n’aban-
donne-t-il pas les deux tiers ou les trois quarts
de ses appointements, dans un bel élan de géné-
rosité et d’humilité spontané?

Il donnerait là un exemple dont nos finances
se réjouiraient ici-bas, et qui, là-haut, comble-
rait de joie Jésus-Christ, bien surpris sans doute
de voir ses représentants pratiquer si peu jus-
qu’ici le renoncement évangélique.

Pierre Véron

LE QUATRAIN D’HIER

Monarchistes pannes, de Vusage la loi
En temps d’Epiphanie, est pour vous désolante.
Comment entonner l’air : Une fève brûlante,
Quand vous n'avez, hélas ! ni galette, ni roi ?

SIFFLET.

LES MÉMOIRES DE PARIS

. - h -

I

Mesdames... Messieurs... Puis les trois saluts
de rigueur, et j’aurai tout de suite l’honneur de
vous présenter un historiographe de bonne vo-
lonté, que le Charivari a eu l’indulgence d’en-
gager en sa troupe.

Il y tiendra — de son mieux — l’emploi de
courriériste, d’actualiste, de fantaisiste, de pari-
sianiste, — sans oublier le psychologue... Ouf!

Et, pour commencer, il rendra hommage à la
pauvre fille qui, en cette semaine des banalités
annuelles, s’est distinguée par un coup d’éclat et
de pistolet exceptionnel.

Figurez-vous, Mesdames et Messieurs, qu’elle
remplissait le rôle de comparse au théâtre des
Menus-Plaisirs, en cette revue qui exhibe tant de
galantes notabilités.

Et les notabilités galantes, lorsqu’il est ques-
tion d’amour, ne sont pas de celles dont on dit
ordinairement :

— Elles s’en feraient mourir!

Elles aiment mieux — et de beaucoup — en
vivre aussi plantureusement que possible. Ce en
quoi je les trouve parfaitement pratiques et con-
temporaines.

Il s’est rencontré pourtant une pauvre fille qui,
à ces contacts, n’a pas perdu sa sentimentalité.
C’est la petite figurante en question.

Et voilà qu’elle se logea, l’autre jour, par dé-
sespoir tendre, deux balles dans le corps!

Il serait souverainement injuste de ne pas
rendre hommage à cet acte de cythéréenne exal-
tation.

Il ne faudrait, toutefois, pas se hâter d’en con-
clure que l’élégie régnât sans partage en ce
pauvre cœur ulcéré.

Je ne connais pas la revolvérisée; je parle en
général et je constate, après expérience, que la
femme, surtout moderne, est un abîme de con -
tradictions sans fond.

Vous verrez telle de ces dames ou demoiselles
qui rançonnera sans merci toute l’espèce mascu-
line, et qui la méprisera à l’avenant.Pourtant, un
beau jour, cette insensible, cette spéculatrice en-
durcie, aura un béguin — c’est le suave mot du
jour — pour n’importe quel môme pitoyable.

En vertu de quoi — qu’est-ce que la vertu
vient faire là, ô langue française ! — elle sera
capable de tous les sacrifices, de toutes les folies,
de tous les paroxysmes.

L'illogisme, voilà ce qui est seul logique chez
la femme.

Voyez plutôt Mme de Rute reprochant à la
presse d’avoir indûment mis les pieds dans le
plat, et confessant qu’elle a elle-même mis les
siens — de pieds — dans des lettres où ils
n’avaient vraiment rien à faire, non plus que
leurs sobriquets étonnants.

Voyez aussi Mme Mérinval, écrivant un long
plaidoyer où elle entreprend d’établir que les
directeurs de théâtre ont le droit d’imposer à
leurs pensionnaires les pantomimes les plus libi-
dineuses.

Si cette doctrine surgissante était admise, l’em-
ploi de comédienne se compliquerait d’innova-
tions vraiment déconcertantes.

On lirait, par exemple, sur le tableau des
troupes de-province :

Mlle Odette : Les violées et les ingénues.

Mlle Mirabella : Les avortements en tout
genre.

Ces spécialités imprévues feraient sur l’affiche
un agréable effet, sans doute; mais je ne crois pas
que l’austère Ligue des Pudibonds tolère ces
étalages stimulants.

Ce qui n’est pas moins fait pour ahurir que les
argumentations de Mme Mérinval, c’est l’incohé-
rence prodigieuse dont les témoins fin de siècle
donnent, à tout proposées preuves alarmantes.

L’aflaire Anastay a, en ce genre, dépassé tout
ce que l’on connaissait.

Ceux qui n’avaient rien vu se sont hâtés d’ap-
porter des déclarations péremptoires, comme le
monsieur qui avait rencontré l’assassin aux
courses de Colombes, ou le marchand qui préten-
dait lui avoir vendu un paletot à Lyon.

Ceux qui avaient vu quelque chose ont gardé
jusqu’au bout un silence prodigieux.

Comment trouvez.-vous, par exemple, la pa-
tronne du chalet de nécessité qui n’a délié sa lan-
gue que tout à fait in extremis ?

Elle tenait un buen retiro dans le quartier ;
première présomption. Elle vit entrer Anastay
un quart d’heure après le crime; seconde pré-
somption. Elle remarqua — c’est elle qui vient
le déclarer maintenant — qu’un client, à cette
même heure démonstrative, avait taché de sang-
les sonnettes de son aimable asile.

Et elle est restée muette !

Ajoutons que, d’ailleurs, la police, en ne com-
mençant pas par faire elle-même une tournée
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