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Le charivari — 61.1892

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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0125
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SOIXANTE-UNIEME ANNÉE

LUNDI 1er FÉVRIER 1892

Prix du Numéro ! centimes

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois. 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements partent des i" et ts de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Clief

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publiot*

92, Rue Richelieu

la semaine de la bourse

Paris, le 31 janvier 1892.

Monsieur le Directeur,

Voilà encore un mois fini. Ce n’est vraiment
Pas trop tôt, car ç’a été un drôle de mois que le
Mois de janvier 1892. Habituellement, les mois de
janvier sont des mois pleins d’activité; mais ce-
lui -ci a fait exception. Est-ce l’influenza? Est-ce
autre chose? Je ne sais. Ce qui est certain, c’est
fue les affaires n’ont pas biché. Acheteurs et
Tendeurs sont restés à se regarder comme des
caniches de porcelaine, sans vouloir faire un pas
vers les autres, sans oser engager les hostilités.
Les baissiers ont bien tâché, à un moment donné,
de peser sur les cours; mais l’affaire n’a pas eu
de suite. En moins de temps qu’il n’en faut pour
l’écrire, les baissiers ont renoncé. Ce n’est pas
que leurs ennemis naturels, les haussiers, leur
fissent peur; mais il y avait là, entre eux et le
Lut chambardatoire qu’ils se proposaient d’at-
teindre, un nommé Comptant dont l’attitude les
gênait excessivement.

Chaque fois qu’ils faisaient mine de bouger,
chaque fois qu’ils essayaient de fondre sur les
cours comme sur une proie innocente et timide, le
üommé Comptant sortait tranquillement quel-
ques cartouches de sa poche, — des cartouches
9ui ne sont pas

Les dernières cartouches,

hu moins j’aime à le supposer, et qui offraient
cette particularité qu’elles étaient bourrées de
PMces de vingt francs en guise de poudre et de
JUUes. Ces projectiles pacifiques, en faisant ex-
^‘Çsion sur le marché des rentes et valeurs fran-
DUseS) jeur infusaient une vigueur nouvelle, et

‘Valent les baissiers à battre en retraite.

Leconnaissons-le : ils s’exécutaient avec une
grâce parfaite. Peut-être cela tient-il à ce que
es baissiers sont quelque peu découragés par l’in-
succès qui a ouronné, tel un cheval de ilacre, leurs

ornières tentatives. Depuis plusieurs années,
eu e et qu’ils s’évertuent à refouler les rentes à
pas ma e degrés au-dessous de zéro, les pau-
vxes Vm eui s en ollt toujours été pour leurs
irais. Ça tes a rendus timides. Ils ont fini par
reconnaître la force du comptant, et ne s’avisent
plus de lutter contre lui, même à armeg cour_

toises. La frayeur qu’il ieur inspire, frayeur que
je n’hésiterai pas a qualifier de salutaire, ex-
plique seule l’enthousiasme avec lequel ils ont
battu en retraite ce mois-ci.

Gar, enfin, que demande le public?

Res affaires, encore et toujours. On lui en a

CHARIVARI

donné quelques-unes; mais- quoi! Des petites li-
chettes de rien du tout, une petite paire d’émis-
sions, représentant à peine cinq douzaines de
millions, de quoi, tout au plus, remplir une dent
creuse, ou, pour parler d’une manière plus ra-
tionnelle, de quoi absorber la menue monnaie de
cet archi-milliardaire qui s’appelle l’épargne
française. Une bouchée, — je vous dis qu’on n’en
a fait qu’une bouchée, des affaires de cette se-
maine. Les obligations de Beyrouth à Damas,
offertes par la Banque ottomane et la Société
Générale, ont été prises sans coup férir. On ne
connaît pas encore les résultats définitifs de la
souscription, mais on sait que les titres sont
classés d’une manière excellente, puisque plus
de 7,500 souscripteurs ont apporté leur concours
à l’émission. Quant aux 2,400 actions du Canal de
Toulouse, voici : l’émission a été couverte plus
de trois fois. Les chiffres officiels de la réparti-
tion indiquent que les souscripteurs de 1. à 6
actions reçoivent l’intégralité de leurs demandes;
les souscripteurs de 7 à 15 actions en reçoi-
vent 6; ceux de 16 â 25 en reçoivent 7; les sous-
cripteurs de 26 actions et au-dessus reçoivent
8 actions, plus 10 0/0 de leur demande, chaque
fraction attribuée comptant pour une unité

Il me semble que voilà des résultats un peu
chocnosofs. Et, ces résultats prouvant jusqu’à
l’évidence que le public souscripteur ne demande
qu’à marcher, on se demande avec anxiété ce
qu’attendent

Les grosses légumes de la Haute-Banque

pour lever le rideau sur la première représenta-
tion de la pièce financière en énormément d’actes
(ou d’actions) qu’ils nous promettent depuis des
temps immémoriaux. Une quantité de braves
gens ont mis des fonds en réserve en attendant
que le bureau de location soit ouvert. Le caissier
se prépare, suivant l’usage traditionnel, à se frot-
ter les mains. Tout présage un franc succès. Gela
étant, pourquoi diable est-ce qu’on ne se décide
pas à frapper les trois coups?

Je me suis laissé dire que les directeurs ou ré-
gisseurs étaient quelque peu émus par les in-
cidents qui ont troublé la destinée de plusieurs
pièces étrangères.

Des blagues, tout ça. Si vous voulez vous faire
une opinion sérieuse à cet égard, jetez-moi un
coup d’œil sur le répertoire, — sur notre réper-
toire. Nous avons quelques pièces qui se jouent
depuis déjà bien longtemps, et qui continuent à
faire de l’argent. Tenez, voyez un peu ce qui se
passe sur le théâtre de la rue des Capucines.
Voilà quarante ans — quarante ans juste, car la
'première a eu lieu en 1852, si jfe ne me trompe
— qu’on joue la même pièce : le Crédit Foncier
de France. Le public y va toujours avec un nou-
veau plaisir. De loin en loin, — tous les quatre
ou cinq ans, en moyenne, — on ajoute un tableau
inédit, sous la forme d’une émission d’obligations
communales ou foncières. Cela, à la plus grande
joie d’un public d’abonnés. La revue de fin d'année.

ou le bilan, si vous l'aimez mieux, — réserve
toujours une surprise agréable aux cômmandi-
tairès, qui n’ont jamais manqué de toucher un
dividende superbe : si bien que le prix d’origine
des actions a presque triplé. Étonnez-vous, après
cela, que lesdites actions soient logées dans de
bons portefeuilles 1

Et le théâtre de la rue des Capucines n’est pas
le seul. Nous on avons un autre en plein boule-
vard des Italiens, où, depuis environ un quart de
siècle, ou joue le Crédit Lyonnais, pièce on plu-
sieurs actes et en beaucoup de tableaux-succur-
sales. Ces dernières forment autant de pièces sé-
parées, qui réalisent de fructueuses recettes, non
seulement à Paris, mais aussi dans les départe-
ments, et même jusqu’en Russie.

Tout cela est archi-connu. Eh bien, dans ces
conditions-là, je me borne à ces deux exemples,
— est-ce que vous croyez que de nouvelles pièces
françaises manqueraient d’amateurs? Il me sem-
ble bien que non, et je suis sur que tout le
monde est de mon avis. Alors, pourquoi les gros-
ses têtes de la Haute-Banque, déjà nommées,
s’obstinent-elles à routiner ?

Une nouvelle

On sait que le Crédit Industriel et Commercial
et la Banque de Dépôts, en entrant dans la
voie des groupements, ont fait preuve d’une in-
telligente initiative; leur exemple va être suivi
par la Société des Immeubles de France et par
la Compagnie Foncière de France. Ces deux éta-
blissements, dont la situation est de tous points
favorable, vont réunir en un même faisceau les
éléments qui ont fait leur prospérité.

Cette tendance nouvelle à la concentration doit
être approuvée et encouragée, disait récemment
un haut baron de la finance. Pour les deux Socié-
tés dont nous venons de parler, elle présentera
un avantage particulier qui a son importance.
Cette concentration s’opérera, en effet, d’accord
avec le Crédit Foncier, et les ressources dont
disposent les deux établissements leur permet-
tant de conduire seuls leurs affaires, il en résul-
tera que la Société des Immeubles, tout en con-
servant sa sage et intelligente direction, aura des
relations beaucoup moins étroites que par le
passé avec la Banque d’Escompte.

Gastorine.

-+---——.

LE QUATRAIN D’HIER

Monsieur Vignon devait reparaître à l’Ecole;
Mais les étudiants, las ! ne Vont pas souffert.
Son cours, réalisant une ancienne par oie,

FS est jamais plus fermé que quand il est ouvert.

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