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Le charivari — 61.1892

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Juin
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0601
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Prix do Kuméro : Si centimes

SOIXANTE-UNIEME ANNEE

MERCREDI R1 JUIN 1892

ABONNEMENTS

PARIS

Trois mois
Six mois..
Un an.

18 fr.

36 —
72 —

(I.ES mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements parlent des <" et 16 de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
IMEKIUi VÉl’iON

Hfilaclcur en Chef

. .

v; A, , BUREAUX

DE t-A RÉDACTION HT DE L'ADMINISTRATION

Rue de la Victoire. 20

ABONNEMENTS

DÉPARTEMENTS

Trois mois. 20 R*

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

L’aionnement d’un an donne droit à la prime gratuite

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier de la publicité
92, Rue Richelieu

LE CHARIVARI

BULLETIN POLITIQUE

Petit lait d’une importante signification.

M. Brugére quitte l’Elysée. C’est tant mieux
pour tout le monde, à commencer par lui.

M. Brugère aurait mieux fait de ne pas attendre
si longtemps. Le jour où tomba M. Grévy, qui
l’avait honoré de sa confiance, il laissa passer une
belle occasion de prouver sa reconnaissance

Et aussi plus tard, quand il eut parcouru, avec
une rapidité rare, plusieurs étapes de l’avance-
ment, n’aurait-il pas pris heureusement l’initia-
tive d’un déplacement devenu nécessaire?

Il a pré .‘éré attendre que les journaux le mis-
sent en demeure avec une instance quelque peu
cruelle. Tous les goûts sont dans la nature.

L’important, c’est que les réclamations aient
enfin gain de cause.

Il est regrettable et illogique, en effet, qu’en
République on puisse voir persister en sa fonc-
tion mal définie quelqu’un qui, avec le temps, se
donne des airs de maire du Palais.

Nous allons assister à une décisive expérience.
Elle aura eu Marseille pour théâtre.

C’esl du Sud aujourd’hui que nous vient la lumière.

Marseille a élu un conseil municipal exclusive-
ment socialiste. On verra donc à l’œuvre ceux qui
témoignent à la vieille société un si profond
mépris et qui lui lancent à la face de si impi-
toyables critiques.

Belle occasion de nous montrer la supériorité
du nouveau jeu sur le vieux.

Jusqu’ici, cependant, les premiers résultats
n’ont, il faut l’avouer, rien de particulièrement
enthousiasmant.

On a élu un maire et douze adjoints.

Ce dernier chiffre a sans doute paru insuffisant
pour satisfaire toutes les ambitions, car le maire
élu, dans son discours de bienvenue, a glissé cette
phrase lénitive :

« Le caractère de notre administration sera
très marqué : nous ferons de l’administration ou-
verte. Les affaires que nous étudierons avant de
les présenter au conseil, vous pourrez, dés
qu’elles vous seront soumises, les étudier à votre
tour, armés de tous les moyens de contrôle et
d’investigation ; il ne sera tenu rien de secret
pour vous et si, nominalement, il n’existe que
douze adjoints, il n’y aura ici effectivement que
des administrateurs au même titre. »

Si tout le monde doit être administrateur au
même titre, on a le droit de se demander pour-
quoi l’on a conservé les vieilles dénominations
datant de l’époque routinière. Il aurait été beau
do voir abolir, dans un élan spontané de désin-
téressement égalitaire, ces titres surannés.

-«.-

Plus de maire! Plus d’adjoints! Tout le monde
commandant!... Reste â savoir qui aurait obéi.

Ou bien on aurait pu décider — ce qui aurait
eu une originalité plus fantaisiste — que chacun
des Trente-Six, en vertu d’un roulement ou d’un
tirage au sort, serait à son tour maire et adjoint
pendant vingt-quatre heures.

Peut-être l’étude des affaires aurait-elle souf-
fert un peu de ces vicissitudes perpétuelles;
mais, en revanche, quel égalitarisme touchant!

Avec le système adopté, on ne s’explique, en
revanche, pas très bien comment les responsa-
bilités se pourront établir. Le maire et les douze
adjoints auront toujours la ressource, si on leur
adresse un reproche, de répliquer :

— Pas notre faute I Les vingt-trois conseillers
qui fourrent leur nez partout nous ont empêchés
de faire ce que nous voulions et nous ont forcés
à faire ce qu’ils voulaient.

La situation est tout â fait bizarre.

D’un côté, treize potentats qui n’auront aucun
pouvoir, et qui seront menés par les autres, qui
n’auront aucun titre légal pour les dominer.

Il est possible que cela devienne plus tard du
socialisme fécond; mais, pour le moment, cela
ressemble diantrernent à du très incohérent gâ-
chis.

Pierre Véron.

LE QUATRAIN D’HIER

LE FRAUDEUR AUX COURONNES ALCOOLIQUES

Encore un méconnut Sans la moindre réserve,
Thémis Va condamné. Cet homme de progrès
Sans doute s'était dit : « L’alcool, ça conserve,
Et ça fera durer plus longtemps les regrets! »

SIFFLET.

faux billets

MMe Mlle Mou»'che&.

Monsieur l’aliéniste,

C’est vous, à ce que j’ai ouï dire, qui me fîtes
arracher de force à ma famille, il y a trois mois
environ.

Vous prétendiez alors que ma folie n’était pas
contestable ; vous appeliez à la rescousse une

douzaine d’agents pleins de brutalité, tout comme
s’il s’était agi d’empoigner un dynamiteur ter-
rible.

Moi, pauvre fille, je ne pouvais que gémir sans
résistance :

— Mais j’ai toute ma raison ! Mais ce sont eux
qui perdent la tête !

A l’aide d’argumentations savantes et de solen-
nels raisonnements, vous démontriez ensuite aux
jeunes étudiants que j’étais un cas superbe et
que c’en-était fait de mon pauvre cerveau.

Or, monsieur l’aliéniste,vous venez d’être forcé
de reconnaître que tous vos diagnostics antérieurs
étaient faux. Vous êtes obligé de cunfesser que
je ne suis pas folle du tout.

Si peu folle, que l’on in’a remise en liberté après
m’avoir traînée en cellule.

Or, le peu de bon sens que vous daignez me
reconnaître aujourd’hui pose ce dilemme :

Ou vous avez commis un acte d’odieux arbi-
traire en me séquestrant, ou vous commettez un
acte de haute imprudence en me relâchant.

Car ce n’est pas eu quelques jours que les cho-
ses peuvent ainsi se modifier.

Dans l’un des deux cas, votre science s’est
fourvoyée.

Il est fâcheux, pour le prestige de la médecine,
qu’elle s’inflige ainsi de publics démentis.

La liberté humaine, monsieur l’aliéniste, c’est
une chose sacrée avec laquelle on ne joue pas.

M’est avis que vous devriez y réfléchir afin d’é-
viter, à la prochaine occasion, de donner au pu-
blic des spectacles aussi contradictoires.

Je vous écris ces quelques lignes pour vous
montrer que je ne vous garde pas rancune, comme
j’en aurais le droit. Car, en vérité, c’est un bon,
un très bon conseil que je vous donne là.

Plus on exerce un pouvoir sans contrôle, plus
il faut y mettre de prudence. Plus on a affaire â
de pauvres êtres sans défense, moins il faut abu-
ser de l’autorité qu’on a momentanément sur eux.

Là-dessus, monsieur, je vous présente mes
civilités en vous disant adieu et non au revoir.

UNE FOLLE LIBÉRÉE.

LE CARNET Dll ACTIIAL1STE

L’EIFFELOMANIE

Ali! çà, est-ce qu’on ne nous laissera pas bientôt
tranquilles avec ce vieux clou rouillé de la dé-
funte Exposition?

Sommes-nous condamnés à relire pendant vingt
ans encore des réclames dithyrambiques en l’hon-
neur des biftecks que l’on y consomme cellu-
lairement, à je ne sais combien de mètres au-des-
sus du niveau de la Seine?

Se faire hisser là-haut pour dîner me paraît
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