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Le charivari — 61.1892

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Mai
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https://doi.org/10.11588/diglit.23886#0477
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SOIXANTE-UNIEME ANNEE

Pris du Numéro : 25 centimes

DIMANCHE MAI 1892

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PARIS

Trois mois. fr-

Six mois. • ™

Un an. 72 “

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements parlent des ior et /fi de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

IM EURE VÉltON

Rédacteur en Chef

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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier db la publicité
92, Rue Richelieu

BULLETIN POLITIQUE

Les Portugais ne sont pas seuls gais.

Ils n’ont même pas, vu leur débâcle financière,
lieu de pousser très loin la gaîté en ce moment.

C’est pour cela peut-être que les,Anglais ont
cru devoir les suppléer momentanément.

Un bill a été déposé par un fantaisiste à la
Chambre des communes, et est venu en discussion
l’autre jour.

Ce bill demandait tout bonnement le droit de
suffrage politique pour toutes les femmes.

Enfoncée, la galanterie française !

Bien entendu, ce bill n'avait aucune chance de
réunir une majorité. Mais même comme manifes-
tation platonique, c’est déjà cocasse au pays de
la routinière Albion.

Aussi une émotion plaisante s’est-elle produite
chez nos voisins.

Des convocations spéciales furent adressées,
invitant instamment tous les membres de la
Chambre des communes à ne pas manquer d’as-
sister à la mémorable séance pour blackbouler le
scandaleux projet.

Bien plus, le célèbre Old Man lui-même,
M. Gladstone en personne, a cru devoir inter-
venir.

Il a confectionné une grave brochure à ce sujet.

En cette brochure, il exposait sans rire, par
raisons,démonstratives, le danger qu’il pourrait
y avoir à conférer aux dames des pouvoirset des
droits contraires à toutes les saines doctrines
philosophiques.

Nous ne sommes pas de ceux qui — nous
l’avouons — redouteraient l’égalité des sexes
devant la boîte du scrutin.

Une Assemblée où l’on verrait autre chose que
des silhouettes masculines, en général peu sédui-
santes, serait, au moins pour le regard, plus
agréable que les Parlements actuels.

Tous les arguments rangés en bataille contre
l’avénement des femmes et tirés de l’arsenal des
rengaines n’ont rien qui puisse convaincre un
homme de bonne foi.

C’est la même artillerie de gros calibre que
pour les bas-bleus.

Ce qui n’a pas empêché certaines femmes
d’avoir du talent, presque du génie.

Vous connaissez le thème à variations multi-
ples :

— Les femmes n’ont rien à gagner à se mêler
des choses qui ne les regardent pas, et notam-
ment de politique; elles ont, au contraire, tout à
y perdre; elles y laissent fatalement un peu de
cette grâce et de cette douceur qui sont leur
force; et à vouloir s’emparer de la domination
des esprits, elles courent grand risque de perdre
la souveraineté des cœurs.

C’est très joli, touit,ça.

N’empêche que les femmes ont des droits qui
jamais ne seront 'défendus avec conviction par
une assemblée d’hommes.

Nous nous sommes attribué toutes les domina-
tions. Nous voulons les garder. C’est logique,
mais canaille.

Les femmes ont donc raison, en principe, lors-
qu’elles viennent dire à l’homme :

— Faites-nous place à côté de vous.

Mais, en fait, leur droit est condamné à rester
platonique.

Et voici pourquoi :

C’est parce que, le jour oùles idées auront
assez progressé pour que Ton consente à les ad-
mettre dans les Parlements, ce jour-là le régime
parlementaire sera mort et enterré depuis long-
temps.

Pierre Véron.

--❖-1-

LE QUATRAIN D’HIER

Au Vernissage, avec délire,

Roule le select tourbillon.

Le grand monde, à son tour, peut dire :
— Toutes ces dames au Salon!

SIFFLET.

LE CABINET D UN ACTUALISTE

CIRQUE-CONCERT

Je lisais mon journal tout tranquillement hier,
quand, malgré moi, je sursautai.

Il ne s’agissait pas de dynamite pourtant. Elle
tient, d’ailleurs, assez de place pour que nous
n’éprouvions pas le besoin de vous assombrir da-
vantage.

Non, mon sursaut n’avait rien de tragique.

Je venais de rencontrer, dans un courrier de
théâtres, cette mention :

« Le Cirque d’Eté va faire sa réouverture cette
semaine. La salle a été transformée, le sable de
la piste remplacé par un tapis. Enfin, gpeat at-
traction, on entendra Kam-Hill... à cheval. »

Vous m’avouerez qu’il y avait de quoi ressentir
quelque surprise.

Je connais personnellement Kam-Hill, le très

fin diseur. Il m’avait annoncé son début au Cir-
que, mais sans me dire un mot du projet de chan-
sonnette équestre0

Ah! le vilain cachottier!

r\j/T

La chose est réelle, cependant. Et je dois dire
que cette nouvelle m’a ouvert des horizons.

Il y aurait lieu, ce me semble, de la prendre en
considération de toute manière, car elle promet-
trait une rénovation dont le besoin se fait grande-
ment sentir.

La chansonnette comique a beau se démener
en s’encanaillant de plus en plus, ses jours me
paraissent comptés, si elle ne trouve pas quelque
chose qui lui refasse une nouvelle jeunesse. Et
ce quelque chose pourrait bien être le cirque-
concert.

DfC

Paulus, le grand Paulus, a dû en avoir le pres-
sentiment, quand il a introduit le gambillage
dans la chanson.

Vous savez ce que gambillage veut dire : c’est
le trémoussement, le bond, la contorsion servant
de ritournelle aux couplets.

Paulus en tira gloire éclatante et gros profit;
mais on est blasé maintenant sur ces effets. Il
s’agit d’aller au-delà.

Le cirque-concert réaliserait le désidératum.

Premièrement, comme l’annonçait la note ici
commentée, la chanson à cheval. Il est clair qu’on
trouverait quelque nouveauté à entendre débiter
d’abord au pas, puis au trot, puis au galop, les
refrains divers.

Le chanteur pourrait y ajouter de la haute
école. Soupirer une romance en exécutant des
changements de pied et autres exercices aurait
son petit charme.

On passerait ensuite à la musique à culbutes.

Pourquoi les dames ne s’en mêleraient-elles
pas ?

Il y aurait une suavité d’impressions toute spé-
ciale à voir une jolie blonde ou une belle brune
dire quelque chose de Reyer ou de Wagner en
crevant des cerceaux et sans perdre un instant
la mesure.

DKl

*

Découvrez-vous d’ici toutes les variantes que
pourrait comporter un pareil thème ?

Nous aurions successivement un tas de sur-
prises agréables.

D’abord le chanteur aux trapèzes, qui pousse-
rait des sol en volant sur les traces de Léotard.

Ensuite la danseuse de corde mélomane, exécu-
tant un morceau de violon ou de clarinette avec
accompagnement de pirouettes et de sauts péril-
leux.

Pois l’équilibrisle en la bémol, exhalant des
grivoiseries, tout en tenant sur sou nez des
tables ou des chaises.
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