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Le charivari — 61.1892

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Octobre
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SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE

Prix du Numéro : 25 centimes

SAMEDI 1" OCTOBRE 1892

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PARIS

Trois mois.... 18 fr.

Six mois. 36 —

Un an. 72 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)

Les abonnements parlent des 4" et us de chaque mois

DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique

l'IiiRRE VÉRON

Rédacteur en Chef

BUREAUX

DE LA RÉDACTION ET DE L’ADMINISTRATION

Rue de la Victoire 20

ABONNEMENTS

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Trois mois. 20 fr.

Six mois. 40 —

Un an. 80 —

(les mandats télégraphiques ne sont pas reçus)
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DIRECTION

Politique, Littéraire et Artistique
PIERRE VÉRON

Rédacteur en Chef

ANNONCES

ADOLPHE EWIG, fermier db la publicité
92, Rue Richelieu

BULLETIN POLITIQUE

Les anniversaires se suivent et ne se ressem-
blent pas.

Quelques rares fidèles célébreront demain à
Bruxelles, par une .manifestation commémora-
tive, la mort du général Boulanger.

Que de réflexions éveille cette histoire d’hier
qui semble déjà perdue dans la nuit des temps!

Tout le monde pourrait trouver matière kmea
culpa.

Les républicains d’abord, qui, par leurs divi-
sions, fournirent à cette tentative de dictature
le prétexte dont elle avait besoin.

Les monarchistes ensuite, qui, acceptant la
première solidarité venue, se jetèrent avidement
sur ce Monk de rencontre. — Ce qui, soit dit
entre parenthèses, inflige un cruel démenti au
tout récent propos de M. d’Haussonville sur la
fierté de M. le comte de Paris et de ses courti-
sans.

Quant au général Boulanger, tête faible, cer-
veau étroit, après s’être laissé griser par des
apparences, il n’eut pas le courage de risquer sa
pèaii pour en faire des réalités.

En fin de compte, l’aventure n’est donc à l’hon-
neur de personne, et tout le monde aurait intérêt
à l’effacer de notre histoire.

Mais, puisqu’elle y doit rester, espérons qu’au
moins la leçon profitera.

Notez que je ne vais pas au-delà de l’espérance
et que je ne garantirais rien. Demain peut-être
les mêmes discussions, les mêmes défaillances et
les mêmes convoitises sont capables de se grou-
per autour d’un autre nom.

Puisse ce supplément d'humiliation être épar-
gné à la France !

Pierre Véron.

Dites donc, les vertueux!...

C’est toujours un doux spectacle pour le philo-
sophe qui regarde placide, que la contemplation
des hypocrisies humaines.

Ce spectacle, je l’ai doucement savouré en li-
sant dans les journaux les renseignements four-
nis par la statistique sur les paris mutuels.

Il y était constaté que la part de l’Assistance
Publique toute seule s’élevait,pour l’an de grâce
1892, à près de neuf millions.

On ajoutait que ce chiffre, à raison de 2 0/0,
démontrait que cent quatre-vingts millions
(j’écris en lettres pour qu’il n’y ait pas d’er-
j'eur), que cent quatre-vingts millions ont été
J°ués sur les divers champs de courses.

angélique et avec le gouvernement pudibond qui
se flattent d’avoir aboli le jeu !

La trouvez-vous assez drôle?

Près de deux cents millions y passent, — avec
accompagnement de tuyaux §t flibuste ries.

Cela sans compter le- baâ, le poker et autres
moyens de grossir la cagnotte’dont l’autorité s'en-
graisse.

Notez que je ne trouverais pas mauvais du tout
qu’on prélevât sur les passions humaines de quoi
soulager les misères.

Ce serait la première forme de socialisme et la
plus pratique à adopter.

Si, par exemple, après 1871, on avait tout bête-
ment restauré chez nous la roulette et le trente-
quarante. les cinq milliards «enraient été payés
en un tour de main, et — ce qui aurait été souve-
rainement cocasse — avec l’argent de l’étranger
qui serait accouru en France.

Au lieu d’avoir le courage de regarder la situa-
tion bien en face, au lieu de confesser que l’homme,
comme l’a dit Pascal, fait la bête quand il croit
faire l’ange, au lieu de reconnaître que le jeu est
un vice inextirpable et de le rançonner carré-
ment, résolument, comme c'est un droit, on a
baissé les yeux avec de virginales attitudes.

Ah! fl!..

Le lendemain, on créait le tant pour cent des
paris et le prélèvement dans les cercles.

Non, jamais je ne pourrai me faire à ces dupli-
cités piteuses.

Jamais je n’admettrai que la République, qui
s’en va-t-en guerre contre les jésuites, — et elle
fait bien, — leur emprunte, d’autre part, leurs
procédés tortueux et leurs fausses puretés.

Paul Girard.

LE CARNET 1)0 ACTIIALISTE

LES MARCHANDS DE PLUIE

L’été tropical et desséchant que nous venons de
traverser a remis sur le tapis la solution d’un
vieux problème longtemps poursuivie et qui ne
paraît pas avoir encore été atteinte.

La divine Providence fait si singulièrement les
choses, qu’en général un excès remplace l’autre.
Depuis trois ans, nous étions aspergés à jet con-
tinu; présentement nous languissons, environnés
d’une aridité implacable.

Il y aurait donc lieu, et les hommes y ont pensé
naturellement, de reviser l’œuvre de la Création
et de la raturer.

Plusieurs fois, en ce qui concerne la pluie, des
inventeurs ont prétendu pouvoir procurer l’a-
verse à volonté. Il s’était même formé dernière-
ment une Compagnie américaine qui offrait ses
services à prix fixes et avait envoyé des tarifs.

Moyennant tant, ils se chargeaient de procurer

un nuage de telle grandeur, fournissant une
quantité de liquide déterminée.

L’affaire n’a pas eu de suite.

«\l/f

«yXV*

Mais voici qu’un nouveau chercheur, lieute-
nant-colonel dans notre année, prétend inaugu-
rer un autre système.

Celui-ci consisterait à dire aux nuages : « On
ne passe pas. »

Il paraît que ces farceurs-là sont d’autant plus
enclins à filer ailleurs qu’on en a plus besoin
ici ou là.

Pendant les périodes de chaleurs, ils se forment
à une élévation telle, qu’ils vous courent tou-
jours non plus devant le nez, mais au-dessus de
la tête.

C’est à l’aide d’un conducteur électrique que
l’appareil dont on vient de parler à l’Académie
des sciences se chargerait de mettre le grappin
sur ces vagabonds réservoirs et de leur soutirer
leur contenu précieux.

Je ne garantis rien, je constate.

SiC

Maintenant il est permis de se demander si la
pluie à volonté n’aurait pas aussi ses graves in-
convénients.

Il serait charmant, parbleu, de pouvoir, en
certains cas, faire pleuvoir au gré de son ca-
price.

Le jour où ma belle-mère, par exemple,
me proposerait de la convier à une partie de
campagne, je m’estimerais heureux de pouvoir
faire crever sur elle une trombe qui la dissuade-
rait.

Mais si, précisément ce même jour-là, mes voi-
sins avaient envie de s’ébattre en plein air, ils
me conspueraient et seraient capables de fondre
sur moi.

Ainsi partout et à chaque instant.

Les intérêts mêmes des agriculteurs sont sou-
vent en désaccord : celui-ci pour son produit a
besoin d’eau, celui-là n’en veut pas.

Qui serait chargé de la répartition? Gomment
réglerait-on ces différends sans fin?

J’ai bien peur que le progrès rêvé ne soit
comme tant d’autres qu’une chimère et que nous
ne restions livrés indéfiniment au bon plaisir de
dame Nature, une pauvre vieille qui commence
à battre terriblement la breloque.

QUIVALA.

LA DrHAITOE LUTTE

Un monsieur que les lauriers de M. Stanhope
empêchent de dormir, nous écrivait dernière-
ment que, lui aussi, allait chercher la célébrité
en se mesurant avec un microbe.
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